La passion dans la Princesse de Clèves

Dissertation : La Princesse de Clèves de Mme de Lafayette

Dissertation sur La Princesse de Clèves Sujet : quel regard Mme de La Fayette porte-t-elle sur la passion ?

Les passions font l’objet de débat tant chez les philosophes depuis l’Antiquité que chez les romanciers. Souvent considérées avec défiance, elles sont assimilées à des puissances aveuglantes. Les moralistes du XVIIe siècle reprennent ce point de vue. Mme de Lafayette, écrivain de cette époque, amie de La Rochefoucauld, reprend la question de la passion dans son roman La Princesse de C publié en 1678. L’étude des sentiments amoureux était très prisée alors dans les salons précieux fréquentés par l’auteur et en particulier dans celui de Mlle de Scudéry, qui publia La Clélie avec sa célèbre carte de Tendre. Mme de Lafayette dans son œuvre brosse un portrait de la cour sous Henri II en évoquant le parcours sentimental de Mme de C . Celle-ci découvre, mais aussi le lecteur, que le monde de l’aristocratie semble en proie aux passions. Quel regard l’auteur porte-t-elle sur la passion dans son roman ? Il est intéressant de montrer d’abord que le sujet de la passion se situe au cœur de l’œuvre, comme un fil directeur, puis l’étude mettra en exergue la toute-puissance de la passion avant d’évoquer enfin le but recherché par Mme de L : édifier le lecteur et l’éclairer sur les méandres du cœur.

I LA PASSION AU CENTRE DE L’ŒUVRE

1 Une structure qui repose sur la question de la passion

L’œuvre décrit la naissance de la passion du personnage éponyme pour un homme autre que son mari : Sujet central dans les 4 parties : depuis l’éclosion jusqu’à un renoncement final. La jeune princesse se marie, découvre des sentiments qui lui étaient inconnus, est prise de tourments et renonce aux sentiments. A côté de cette intrigue, 4 digressions sous forme de récits enchâssés concernent les passions de personnages de la cour : la duchesse de V et le roi / Henri VIII..... Tous ces récits sont destinés à la princesse pour l’éduquer sur la passion.

2 Une cour où règnent les passions

Tous les personnages sont concernés depuis le roi qui a une liaison avec la duchesse de V. « La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de H II». La cour semble dominée par les intrigues amoureuses. Celles-ci entretiennent les conversations : la « brouillerie » entre la duchesse et le roi se divulgue partout. La passion se développe presque toujours hors-mariage et semble servir de divertissement : « On ne connaissait ni l’ennui ni l’oisiveté et on était toujours occupé des plaisirs et des intrigues . » Tous les personnages sont pris de passion et beaucoup entretiennent plusieurs liaisons, Mme de Tournon, le vidame de Chartres et ils se font forts de cacher leurs relations. Mme de Tournon joue la veuve éplorée, alors qu’elle a plusieurs amants. La passion engendre vices et dissimulation. L’amour aussi lié aux affaires : c’est le cas de la duchesse de V.

3 La passion atteint même les plus vertueux

Mme de L montre qu’elle touche tout le monde : le prince de C est amoureux de passion dès sa 1ère rencontre avec Mlle de C. Celle-ci éminemment vertueuse est prise d’inclination dès le bal. Malgré les mises en garde de sa mère contre les passions, elle est sujette à l’innamoramento qui va à l’encontre de son devoir, dans le cadre de la cour. Celle-ci apparaît comme le lieu de tous les dangers d’autant que le roi et les reines paraissent favoriser les adultères quand ils poussent la princesse et le duc à se rencontrer et que l’assistance semble ovationner le « nouveau couple ». En mettant la passion au centre de l’œuvre à la fois par l’intrigue principale mais aussi par les récits enchâssés, Mme de Lafayette souligne combien celle-ci est puissante face à la raison, et invincible.

II LA TOUTE-PUISSANCE DE LA PASSION

1 Une force incontrôlable

La passion est présentée comme une force difficile à maîtriser ; même Mme de C , extrêmement vertueuse , éprouve des difficultés parfois à cacher ses sentiments et à les surmonter. Après la récriture de la lettre de Mme de Thémines en compagnie de M de Nemours , elle reconnaît : « Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m’entraîne malgré moi. »

Elle ne parvient pas toujours à contrôler

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