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La modification

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Par   •  3 Avril 2016  •  Commentaire de texte  •  852 Mots (4 Pages)  •  936 Vues

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         Michel Butor, né en 1926, est un poète et romancier. Son roman le plus connu est La Modification qui est un ouvrage majeur du Nouveau Roman. Ce courant littéraire se démarque des codes habituels du roman. Cette œuvre est publiée en 1957. Elle raconte le voyage d'un homme dans le train Paris-Rome. Cet extrait est l'incipit du roman. L'auteur décrit son personnage principal, il nous situe directement dans l'histoire en donnant de nombreux détails physiques et en utilisant une énonciation originale: le vouvoiement.

Mais en quoi ce texte est-il représentatif du Nouveau Roman?

Dans un premier temps nous parlerons du contexte d'énonciation déroutant puis de l'entrée en scène d'un anti-héro.

 

                                                LECTURE

        Dans ce premier axe, nous allons analyser comment Michel Butor créé ce contexte d'énonciation que l'on peut trouver déroutant. Tout d'abord, nous pouvons observer une syntaxe complexe dans cet incipit ; il y a une phrase par paragraphe et celles-ci sont ponctuées d'un grand nombre de virgules.

D'autre part, L'auteur choisi d'utiliser le vouvoiement, ce qui créé un effet original car cela implique obligatoirement le lecteur, et le lecteur n'a pas l'habitude de lire des incipit écrit à la 2eme personne du pluriel c'est plus souvent, à la 3ème personne du singulier. Aussi nous retrouvons une accumulation de mots en rapport à vous, («vous» qui est pronom personnel mais aussi plusieurs fois les pronoms possessifs comme «votre» l. 6 ou «Vos» l.10 )  De plus, la narration de cette œuvre est au présent cela donne l'impression que l'action se déroule en même temps que la lecture, ce qui peut aussi sembler déroutant. Cet ensemble narratif , qui s'oppose aux codes classiques du Roman, est caractéristique au genre du Nouveau Roman.

        Dans le second axe, nous allons voir comment Butor met en scène l'entrée du Anti-héros.

Tout d'abord, L'auteur apporte à l'incipit une description physique très détaillée du personnage principal. En utilisant le champs lexical de l'anatomie le lecteur ressent toutes les sensations du personnage. On peut citer comme mots se référant au champ lexical de l'anatomie muscle, tendon, phalange, poignet, paume, bras, épaule, dos, vertèbres, cou et rein qui sont rassemblés entre la ligne 8 et 12. Ce passage très développé donne l'impression que l'on suit le cheminement de la douleur du personnage lorsqu'il soulève sa valise, ce sont aussi les premiers signes de l'âge puisque le narrateur nous informe que l'homme fatigué, qui a les cheveux grisonnant et clairsemés ( l.18) dont on ne connaît pas le nom, est âgé de 45 ans, ce qu'il trouve assez jeune.

Ensuite, le narrateur s'attarde sur le visage du personnage principal, il nous parle de ses yeux et de ses paupières (l. 16), de ses tempes et de sa peau (l.17) et il complète ces noms d'adjectifs tels que «mal», «crispées», «raidies» (l.17) Ce qui créé un sentiment de malaise chez le lecteur. En nous parlant de ses vêtements un peu plus tard dans l'incipit, le narrateur emploie des verbes très expressifs comme «gênent», «serrent», «pèsent» (l.21).  Cet ensemble descriptif donne l'impression au lecteur que le personnage principal est anxieux et stressé. La comparaison ligne 21 et 22 renvoie une image dubitative de l'homme. «Une eau agitée et gazeuse» peut faire penser à un mouvement ou au malaise intérieur du personnage qui est enfermé dans un corps et des vêtements trop étroits et inconfortables par rapport au secret qu'il tient. En effet, plusieurs indices dans le texte nous montre que l'homme tient une double vie. Le narrateur nous parle des deux femmes qu'il a dans sa vie «pour Henriette et pour Cécile» l.19  donc l'une est sa maîtresse et l'autre sa femme. On nous parle aussi de ses enfants et de son travail. En effet, la narrateur nous informe vers la fin de l'incipit que l'homme a un assistant qui se nomme Marnal (l.24)et qui à l'habitude de lui réserver ses voyages, c'est donc un homme habitué aux voyages (l.7-8)  et qu'il travaille dans l'entreprise Scabelli (l.26). Le narrateur ajoute «qu'il ne fallait pas que quelqu'un l'eut su» (l. 26) c'est donc un secret, personne ne doit savoir que l'homme part dans un train vers Rome rejoindre sa maîtresse.  Les expressions telles que «vous vous échappiez » (l,27) ne fait que renforcer l'idée du secret.

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