La bruyère / les Caractères
Dissertation : La bruyère / les Caractères. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maaathis • 30 Décembre 2021 • Dissertation • 1 248 Mots (5 Pages) • 16 855 Vues
Dans les Caractères, la tradition théâtrale n’est pas loin ; et l’on pourrait rapprocher l’œuvre de La Bruyère de celle de Molière
Lorsqu’il rédige ses Caractères à la fin du règne de Louis XIV, La Bruyère observe les courtisans de la cour de Versailles pour mieux en faire des portraits satiriques. Comme son contemporain Molière, il utilise l’humour pour critiquer les défauts de son époque. Cela le rapproche de la tradition théâtrale. En effet, La Bruyère emprunte beaucoup d’éléments au théâtre. Dans quelle mesure est-il possible d’envisager les Caractères comme une œuvre théâtrale ?
Nous verrons d’abord que les Caractères se construisent comme un ensemble de saynètes vivantes. Puis nous observerons comment La Bruyère corrige les mœurs par le rire. Enfin, nous montrerons que la dimension théâtrale de l’œuvre réside surtout dans la mise en scène de la comédie sociale.
Les Caractères est un recueil construit autour de plusieurs saynètes vivantes inspirées de la vie à Versailles. Le portrait de Giton en est un exemple, dans le livre VI, paragraphe 83. Dans cet extrait, l’expression « il s’arrête et l’on s’arrête, il continue de marcher et l’on marche » est un comique de geste qui renvoie à l’aspect mécanique des mouvements. Il use de la répétition des verbes d’action et met Giton en scène effectuant des actions rapides « s’enfoncer dans son fauteuil, croiser les jambes, froncer le sourcil, … ». Cela donne un rôle au lecteur, il devient spectateur de la scène. Ensuite vient le portrait d’Arrias. Celui-ci est composé d’une longue phrase riche en ponctuation « on parle à la table […] il en rit jusqu’à éclater ». Le présent et l’accumulation d’informations donnent l’impression d’être témoin de la scène comme le public d’une représentation théâtrale. De plus, dans le dernier mouvement de cet extrait, on assiste à un dialogue entre l’un des convives et Arrias. Ce passage renforce l’immersion du lecteur dans la scène jusqu’à en devenir spectateur.
La Bruyère utilise la moquerie pour corriger les autres en pointant et critiquant leurs défauts. Ce procédé est utilisé dans le livre VII, texte 5 à 7, où les hommes de robes sont critiqués. Dans le texte 5, le dramaturge se sert d’une métonymie pour décrire les magistrats « la grande et la petite robe ». Ensuite il fait ressortir des traits de caractère de ces derniers qui montrent leur bassesse d’esprit « se venge sur l’autre des dédains », « petites humiliations », « leurs limites ». Cette description est une manière de déprécier ces hommes là en ne les associant qu’à leur habit. La description de ces petits bourgeois par La Bruyère fais écho à la fable de La Fontaine, la grenouille qui se veut faire aussi grosse que le bœuf. Il s’agit d’une critique de la petite bourgeoisie, qui humiliée par la noblesse essaye de s’imposer grâce à l’argent. Le texte 6 commence par une antiphrase pour pointer un autre défaut, la paresse, des hommes de robe de façon ironique « vous moquez-vous de rêver en carrosse, ou peut-être de vous y reposer ? ». Tout de suite après, l’auteur accélère le rythme du texte « Vite » tout en continuant sa phrase avec une multitude de verbes à l’impératif « prenez », « lisez », « saluez », « apprenez » avec un emploie saccadé. Cela appuie le fait que ces hommes là ont beaucoup de choses à faire, qu’ils sont très occupés, cultivés ainsi que toutes les qualités d’une homme important de cette époque. La première phrase et la seconde sont opposées car dans cette dernière les hommes décris veulent exposer une image d’eux même différente en société « ils vous en croirons plus occupé », « il faut paraître ». Ces verbes
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