La Condamnation des fleurs du mal / Baudelaire

Le 20 août 1857, Charles Baudelaire et son éditeur sont condamnés par la justice pour « outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs », puisqu’à cette époque la législation réprimait l’outrage aux bonnes mœurs, commis à l’aide d’un quelconque moyen de publication. Le délit ne se fondait pas sur la publication en elle-même mais sur la propagation de celui-ci envers un public non averti. Le tribunal exige la suppression de six poèmes : « Les Bijoux », « Le Léthé », « A celle qui est trop gaie », « Lesbos », « Femmes damnées », « Les métamorphoses du vampire ». Ces poèmes choquent car dans ces derniers on y trouve de l’érotisme et le sujet de l'homosexualité féminine est évoqué. Mais le recueil ne fut pas compris par la majeure partie de ses lecteurs et la justice, puisque dans ce dernier Baudelaire souhaite transformer ce qui est laid en quelque chose de beau, d’où la phrase « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or » dans projet d’épilogue en 1861 pour la deuxième édition. Sa vision du beau dans le laid ne fut pas partagée par le procureur car cette dernière peut être très péjorative. Baudelaire transgressa aussi une autre loi interdisant le blasphème. Le poète fut aussi très marqué par ce procès car son recueil n’est pas une incitation à la débauche mais plutôt de l’enfer que vit Baudelaire sur terre. Il faudra attendre près d’un siècle en 1949 pour que la justice annule sa condamnation à cause du pouvoir absolu qu’exerçait Napoléon III à cette époque.

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