La Bruyère
Dissertation : La Bruyère. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar acouval10 • 22 Mai 2022 • Dissertation • 1 987 Mots (8 Pages) • 1 321 Vues
Dissertation Français
Sujet : Sous le comique des portraits, La Bruyère montre avant tout le tragique de la nature humaine. Discutez de cette affirmation.
La comédie sociale met en scène la tragi-comédie de l'existence. Elle met en évidence la distance entre l'imaginaire individuel des personnages et la représentation sociale (souvent critique) dessinée par le metteur en scène au sein même du film. Jean de La Bruyère (1645-1696) est un écrivain et moraliste français du 17e siècle, célèbre pour une œuvre unique publiée pour la première fois en 1688 à Paris ; Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle. En effet, Jean de La Bruyère s’inscrit dans le mouvement du classicisme ; mouvement qui domine la deuxième moitié du XVIIe siècle. Les Caractères sont des textes brefs sur la cour et possèdent un genre de comédie sociale. La Bruyère dénonce par des portraits physiques ou moraux l'hypocrisie, les abus de pouvoir, la fausse dévotion, ainsi que l’attitude et les vices de l’Homme. Sous le comique des portraits, La Bruyère montre avant tout le tragique de la nature humaine. Ainsi, l’auteur utilise le comique dans ses textes qui sont la plupart du temps des portraits, visant à faire rire et par la suite démontrer le tragique de la société qui l’entoure, et met en scène des personnages représentant différents défauts, qui s’opposent à l’honnête homme. Il est donc nécessaire de se demander comment, dans ses portraits, La Bruyère exprime le tragique de la nature humaine, en utilisant le registre comique ? Pour répondre à cette question, nous étudierons d’abord le registre comique présent dans les textes de La Bruyère, puis nous verrons le tragique de la nature humaine que met en avant l’auteur, et enfin, nous expliquerons en quoi ces deux registres se complètent pour plaire au lecteur.
Tout d’abord, la Bruyère utilise le registre comique au travers de descriptions physiques péjoratives, dans le but de faire rire le lecteur. En effet, La Bruyère critique toutes les catégories sociales de son époque, à travers des textes descriptifs, où il met en avant les défauts humains. L’auteur met en scène des personnages fictifs, qui sont le portrait de la société qui l’entoure. De plus, l’auteur cherche à ce que le lecteur se reconnaisse dans ses textes. Il met en scène des personnages qui ne rentrent par dans les critères de l’honnête homme, et en profite pour mettre en avant leurs défauts. Par exemple, dans le texte 74 De la cour, La Bruyère adopte un regard extérieur et étranger. Il utilise la description pour se moquer. L’auteur fait une généralisation, il n’y a pas de noms donnés. En effet, La Bruyère critique les excès de la jeunesse, qu’il compare à des débauchés, où tout se résume au corps, mais également les courtisans sur leurs aspects physiques. L’auteur compare le maquillage à des artifices, et met en avant le refus de leurs parts d’être naturelle, il fait une énumération des parties du corps qu’elles « peignent » en faisant une hyperbole comique en ajoutant « leurs oreilles ». Ce portrait ironique peut plaire au lecteur, car La Bruyère raconte décrit avec ses mots et sans pitié ce qu’il pense. L’auteur critique également les Grands du Royaume qui transfèrent le pouvoir divin au Roi. Les qualités des personnages ne sont pas évoquées, mais leurs défauts sont pointés du doigt. Le portrait étant mené par un « étranger », cela permet un recul ironique. Ce texte est la preuve que La Bruyère critique toutes les classes sociales. En effet, cet aspect comique permet de garder l’attention du lecteur.
De plus, l’auteur utilise le comique pour se moquer lui-même des personnages qu’il décrit en exagérant les traits des personnages dans le but de basculer dans le ridicule. En effet, La Bruyère décrit la bêtise humaine à travers ses textes. L’auteur se moque ouvertement et sans pitié des personnages de son époque. Il dénonce également des fonctions qu’il juge inutile. De plus, la chute finale insiste sur le ridicule de la personne. Par exemple, dans la première partie du texte 19 De la cour, La Bruyère décrit deux personnages Cimon et Clitandre. En effet, tous deux exercent des fonctions importantes, en charge de l’Etat. Or, ces deux personnages sont représentés comme « toujours en mouvement ». Lorsqu’on occupe des fonctions de cette importance, on ne court pas, on ne se précipite pas. La Bruyère fait donc une description ironique, qui va crescendo vers le ridicule. A travers cette description, il dénonce les gens qui se disent toujours trop occupés, en les ridiculisant ; et donc en créant un effet comique qui va plaire au lecteur, et à son tour va se moquer des gens occupant des fonctions importantes, ou encore ceux qui sont sans arrêt pressés.
D’un autre côté, à travers ses textes descriptifs comique, l’auteur exprime le tragique de la nature humaine en mettant en avant les vices de l’Homme, et tous les défauts exprimés en société. En effet, La Bruyère décrit les personnages comme hypocrites, égoïstes, arrogants ou encore pessimistes. L’Homme ne pense qu’à la richesse, et ne se suffit jamais à lui-même, il exprime toujours de la jalousie envers les autres, et l’envie de posséder les mêmes biens. La vie des uns et des autres semble se ressembler dans une société où chacun exprime les mêmes défauts. Par exemple, dans le texte 14, de la ville, décrit un personnage qui fascine, notamment par sa richesse. En effet, Théramène aurait en plus hérité de cet argent sans travailler, ce qui parait injuste pour l’auteur, et peut créer un sentiment de jalousie chez ce dernier. Il exprime un sentiment de domination, et peut séduire toutes les femmes qu’il souhaite, grâce à son argent. Ici, l’argent n’est donc pas lié au mérite. Puis, La Bruyère fait un blâme de la société. Une fois de plus, il critique les femmes qui se focalisent sur l’argent de leur futur mari alors qu’elles n’en ont pas besoin. L’auteur fait une hyperbole péjorative en disant que Théramène est plus dangereux qu’un simple amant hyperbole péjorative. Le texte est amer et fait le portrait sombre d’une société. Le jeu de séduction est permanant et cache le désir d’argent généralisé. Théramène n’est pas le seul responsable, car il est entouré de personnes envieuses. Dans ce texte, La Bruyère démontre l’impossibilité d’être un honnête homme en société.
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