LA RELIGION

INTRODUCTION

Les Soleil des indépendances est l’illustration parfaite de la cohabitation entre deux religions qui affecte le groupe Malinké : l’islam et l’animiste. Ces deux religions se chevauchent quand il s’agit de conjurer un mauvais sort ou de demander une faveur à Dieu ou aux puissances occultes de l’au-delà.

Ainsi, nous nous posons la question de savoir : quel est le rôle de la religion dans l’œuvre les Soleils des indépendances ?

Pour répondre à cette question, nous tenterons de montrer dans un premier temps la conception religieuse dans l’œuvre et dans un second temps le conflit interreligieux.

1. LA CONCEPTION RELIGIEUSE DANS L’ŒUVRE

L’œuvre se caractérise par un syncrétisme religieux, mélange d’islam et de fétichisme.

1. La religion musulmane (l’islam)

L’islam supplante l’ethnie malinké comme étant l’élément identitaire. Un Malinké est de nature musulman. Il est donc généralement apostrophé comme tel. Fama, s’adressant à la foule de parents venus assister aux obsèques de Koné Ibrahima, les apostrophes en « Musulmans » et le plus âgé de la cérémonie prenant la parole s’exprime au nom de tous les musulmans pour désigner tout ce parterre de parents malinké. La langue est elle-même truffée de métaphores calquées sur la religion : on parle volontiers de « courber la prière  » ou d’être « dans sa peau de prière ». L’islam est donc, dans l’univers malinké de la fiction romanesque, une force religieuse incontestable.

Ainsi, dans l’œuvre, l’islam est considéré comme la religion qui permet de demander des faveurs à « Allah » en favorisant les bons actes au détriment des mauvais actes. Allah est le Suprême. Il peut tout et décide de tout. Seul Allah peut sortir le pauvre de sa pauvreté et lui donner la gloire ou le décheance tel Fama qui perd son trône de Prince.

1. L’animisme ou le fétichisme

L’animisme est l’autre religion perçue dans l’œuvre. Cette religion met en évidence les pratiques occultes ; des sacrifices d’animaux, de sang, appel aux génies et à l’utilisation des plantes. L’animisme est utilisé pour conjurer des sors et à avoir plus vite la richesse. L’idolâtrie est l’élément capital de l’animisme.

1. LE CONFLICT RELIGIEUX

Le conflit met en prise les musulmans malinkés et les tenants du fétichisme.

En effet, dans Les soleils des indépendances, les Bambara du Horodougou sont spoliés de leurs terres par les djihadistes malinké du nord au profit de Bakary Doumbouya. Ce mépris pour le paganisme survivra au temps et alimentera la rivalité sourde qui opposera Diamourou, musulman pieux, à Balla, animiste endurci.

CONCLUSION

C’est donc sous le sceau de la rupture que Kourouma marque son entrée sur la scène littéraire. A l’opposition classique et tradition-modernisme se substitue une vision de la diversité religieuse, caractéristique des sociétés africaines marquées par l’islam et l’animiste dans  le colonialisme.

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