L'âme du vin, Baudelaire
Commentaire de texte : L'âme du vin, Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar perefouettard • 15 Octobre 2020 • Commentaire de texte • 1 275 Mots (6 Pages) • 3 902 Vues
ANALYSE DU POÈME « L’ÂME DU VIN »
[Introduction] [Sujet amené] Le vin est un produit très important dans la civilisation française, où il tient une place de choix dans la culture culinaire. Nombreuses sont les études qui ont été faites sur sa production, sa dégustation et les accords vins-mets. Cependant, ce sont plutôt ses effets, bons ou mauvais, sur l’être humain qui ont intéressé le poète français Charles Baudelaire (1821-1867). Dans son livre Les fleurs du mal (1861), un chef-d’œuvre du mouvement romantique qui annonce le symbolisme, le poète consacre d’ailleurs à cette boisson une section entière. [Sujet posé] L’analyse littéraire suivante portera sur « L’âme du vin » (p. 107-108 du cahier Œuvres de Charles Baudelaire), l’un des poèmes de cette section. [Sujet divisé] Après une présentation du poème, le thème du vin comme être animé et celui de la condition humaine seront abordés dans les paragraphes suivants.
[Paragraphe de présentation du poème] Ce poème est composé de six quatrains; ce n’est donc pas un sonnet. Chacune des strophes est formée d’alexandrins dont les rimes sont croisées (ABAB). Ce poème appartient à la section « Le vin », où différents aspects très différents de cette boisson sont évoqués et développés, autant du côté du bien que du mal, valeurs opposées dont les rapports sont au centre du livre Les fleurs du mal. Ce poème traite du vin comme d’un être animé qui fait revivre l’humain et produit même la poésie.
[1er paragraphe de développement] 1re idée principale] Le premier thème de ce poème est celui du vin représenté comme un être animé. [1re idée secondaire] Ce liquide est tout d’abord décrit comme une boisson vivante, mais enfermée. [Explication du sous-thème au moyen, entre autres, de deux procédés] Dans la première strophe, le vin paraît d’abord sous sa première forme, soit enfermé « dans les bouteilles » (v. 1). Lorsqu’elle est dépeinte en dehors de son rapport à l’humain, cette boisson n’est représentée qu’avec des termes formant un champ lexical de confinement : « sous ma prison de verre et mes cires vermeilles » (v. 3), ainsi que « dans mes froids caveaux » (v. 12). On voit, par les prépositions « sous » et « dans », que le vin y est confiné. La métaphore « prison de verre » ajoute une connotation de privation de liberté qui serait subie plutôt que choisie. Quant à l’emploi du mot « caveaux », il constitue une syllepse puisque dans ce contexte, ce mot réfère à deux sens différents à la fois, soit une « petite cave à vin », sens lié au champ lexical du vin, mais aussi le sens « construction souterraine servant de sépulture », en raison de la métaphore « douce tombe » (v. 11) avec laquelle les « froids caveaux » sont comparés. Dans la description qu’en donne le sujet lyrique, le vin a donc la particularité d’être à la fois animé et captif, dans un lieu rappelant la mort. [Transition et deuxième idée secondaire] Ce premier état se double d’un deuxième, plus complexe, qui se manifeste quand le vin entre en rapport avec l’être humain. [Explications du sous-thème au moyen, entre autres, de deux procédés] En effet, le vin lui-même « pousse » vers l’homme « [u]n chant plein de lumière et de fraternité » (v. 2 et 4). Le simple fait d’être consommé amène le vin à éprouver « une joie immense » (v. 9), hyperbole qui dénote l’intensité de la transformation subie par ce liquide lorsqu’il est ingurgité. Dans la dernière strophe, le vin partage son projet avec l’homme, à qui il s’adresse : « En toi je tomberai, végétale ambroisie, / Grain précieux jeté par l’éternel Semeur » (v. 13 et 14). Ces deux métaphores donnent une connotation mystique à la boisson, puisque l’ambroisie est la nourriture qui assure l’éternité
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