Germinal Partie IV chap I depuis "A cinq heures jusqu'à ... C'est bon, dit-il en la quittant.Ne décommandons rien".
Commentaire de texte : Germinal Partie IV chap I depuis "A cinq heures jusqu'à ... C'est bon, dit-il en la quittant.Ne décommandons rien".. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Vlo974 • 19 Septembre 2016 • Commentaire de texte • 2 794 Mots (12 Pages) • 963 Vues
A. Une situation de crise L. 1 à 12
1. Montrez que nous avons affaire à une situation de crise en étudiant les marqueurs temporels ; les marqueurs spatiaux ; les verbes de mouvement L1 à 5 ; et les adjectifs L4-5.
Les marqueurs temporels, mis en évidence en tête de phrase ou de proposition (GP « à cinq heures » « jusqu’à neuf heures » « de quart d’heure en quart d’heure » conjonctions de subordination « dès que » L3 et de coordination « et » (qui a une valeur temporelle à la L3, valeur qu’elle cumule avec la valeur consécutive à la ligne 12) adverbes et locutions adverbiales « d’abord » L5, « tout d’un coup » L12; en fin de proposition notons le GNP « à chaque minute » L6. Les marqueurs temporels saturent le passage et donnent à la succession des événements son rythme précipité.
« à cinq heures, de quart d’heure en quart d’heure, à chaque minute, jusqu’à neuf heures » ; concentration de la durée sur 4 heures, avec de possibles nouveaux développements critiques connotés par l’emploi du plus-que-parfait « il avait envoyé Négrel … pour avoir des renseignements précis ». La précision chronologique, signalant une concentration dramatique de la fréquence des événements (de l’heure à la minute ) jointe à l’aspect itératif des verbes de mouvement « accouraient », « tombaient », rend compte non seulement de l’urgence de la situation mais aussi de la rapidité et de l’efficacité du service de renseignements mis en place par la direction. L’emploi du plus-que-parfait « n’était descendu » à l’aspect accompli, marque bien l’antériorité de cet acte fondateur du mouvement de grève qui consiste justement à ne pas bouger. Notons sur le plan lexical l’antithèse ironique entre deux verbes de mouvement « descendre (dans la mine) » et « sauter du lit ». Celle-ci est de nature à nous alerter sur la présence et l’intervention du narrateur et sur les inflexions subjectives qu’il peut imprimer à l’énonciation dans ce récit.
Les marqueurs spatiaux se distribuent principalement entre l’accumulation des toponymes « Mirou, Crèvecoeur, Madeleine, Victoire, Feutry-Cantel », Saint-Thomas, Lille et les noms communs où les noms référant respectivement aux lieux d’habitation et de travail opposent les noms coron L2 fosses L7 et 11 à valeur collective aux GNP « du lit » « sur son bureau » à valeur individuelle. Les notations spatiales concourent à l’effet de réel, tout en indiquant par leur succession en forme d’accumulation et d’amplification que Hennebeau prend progressivement mais rapidement conscience de la généralisation de la grève, à une exception près. Les adjectifs axiologiques « dru » et « graves » renforcés la comparaison et le comparatif de supériorité, justifient, sur le mode hyperbolique, le sentiment de désarroi de Hennebeau : « il fut accablé » L3. La voix passive et le verbe à valeur dysphorique nous montrent un personnage confronté à une situation qui le dépasse à ce moment du récit.
Signalons enfin l’antithèse remarquable des déterminants indéfinis « à chaque minute » L6 « de tous côtés » L9 qui dénotent un cadre spatio-temporel marqué par le dérèglement.
2. Dans le passage « C’était Mirou … demandant des ordres » L 6 à 11,
a) Analysez les oppositions imparfait vs passé simple , verbes d’état vs verbes d’action
Corpus :
verbes d’état : c’était ( 3 occurrences L6 ) c’étaient (L7) se trouvait (L8) semblait (L8).
Verbes d’action : dicta, télégraphiant, prévenant, demandant, avait envoyé, avoir (employé comme verbe)L9-11
Imparfait : depuis « c’était Mirou » jusqu’à « mouvement » L6 à 9 ; le cotexte nous invite ici à interpréter ces verbes dans leur emploi au discours indirect libre : la voix du narrateur est ici déléguée aux voix anonymes des « messagers » et des auteurs des « dépêches » et enfin à celle de Hennebau, personnage du point de vue duquel l’ampleur de la situation se découvre, au fur et à mesure , les verbes d’état à l’imparfait ayant pour sujets des actants différents de Hennebeau.
Passé simple : une occurrence L9. , à mettre en relation avec les passés simples réveilla et « fut accablé ». D’abord passif, Hennebeau devient agent et prend ici la direction des opérations.
b) Comment ces verbes sont-ils reliés entre eux ? Quel procédé de style est ici employé ?
Le principal moyen employé pour marquer la succession des verbes est ici la juxtaposition, par l’emploi récurrent de la virgule et du point virgule. Il signale le procédé d’accumulation qui produit ici deux effets ; l’accumulation permet d’une part au lecteur de découvrir, en même temps que Hennebeau l’étendue de la grève et la gravité de la situation décrite à l’imparfait ; elle permet d’autre part de montrer l’intense activité déployée par directeur pour faire face à cette crise.
c) Synthétisez très brièvement vos remarques en caractérisant cette crise et les procédés qui nous permettent de prendre conscience de son ampleur.
Ce passage s’ouvre sur une situation anormale : le directeur est réveillé pendant que les mineurs dorment. La grève est ici essentiellement décrite du point de vue de Hennebeau, le directeur, au centre comme à l’initiative du récit, ainsi que l’illustrent le jeu des temps verbaux, les discours rapportés et les procédés stylistiques mis en œuvre. La saturation du texte par les marqueurs spatio-temporels, le polyptote (c’était, c’étaient), l’accumulation par juxtaposition des verbes, concourent par amplification au déploiement progressif mais fortement rythmé d’une situation catastrophique aux yeux des dirigeants représentés par Hennebeau. Face à l’ampleur de la grève, celui-ci, un temps désemparé, prend en l’espace de quatre heures, la direction des événements en mobilisant d’autres autorités, d’autres forces, non plus circonscrites au site de la mine, mais opérant à l’échelle de la région. Le réalisme procède ici de l’organisation des éléments descriptifs et des événements du point de vue Hennebeau par focalisation interne, mais aussi de l’onomastique qui sert à authentifier la fiction ( Lille est à cette époque le chef-lieu du Département du Nord, tandis que Crèvecoeur et Saint-Thomas sont des noms d’anciennes fosses de la Compagnie des Mines d’Anzin)
B. Les forces en présence L 1 à 12.
Les
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