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Explication linéaire "Aube", Rimbaud

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Par   •  28 Mars 2021  •  Commentaire de texte  •  1 869 Mots (8 Pages)  •  11 090 Vues

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« Aube », Rimbaud.

Plan d’explication linéaire (oral):

Introduction du poème (l.1) : Relation personnelle du narrateur avec l’aube

I-Première partie (l. 2 à 6) : Le pouvoir transfigurateur de l’enfance

A-D’abord l’immobilité des choses.

B-Puis le réveil.

Transition : « à la cime argentée je reconnus la déesse » (fin du vers 6)

II-Deuxième partie (l.7 à 11) : L’enfance, l’aube et la poésie

A-Poursuite de la déesse « aube » par l’enfant-poète.

B-Confusion de l’enfant et de l’aube

Conclusion du poème (l. 12)

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Explication linéaire d’ « Aube » de Rimbaud.

Situation : « Aube » est l’un des poèmes du recueil Les Illuminations (1873-1875). Ce recueil n’a été publié qu’en 1886 grâce au poète Verlaine. Dans ce recueil alternent des poèmes enthousiastes et d’autres plus sombres et angoissés. Rimbaud y mêle des narrations, des évocations, des invocations, des hymnes etc… « Aube » apparaît comme un court poème en prose qui rappelle « Ma bohème ».

Lecture

Introduction : Le narrateur enfant y raconte une course matinale dans la campagne qui s’éveille. D’abord apparemment immobile et morte, la nature se transforme. La vision féérique de l’enfant et cette transformation naturelle de l’aube semble faire naître une rivalité qui suscite une poursuite, une compétition entre l’enfant magicien et la « déesse »nature. À la fin de cette course, l’enfant est victorieux et fait disparaître l’aube.

Comment la « rivalité » entre l’enfant et la déesse illustre-t-elle le pouvoir transfigurateur de l’enfance, de la poésie et de ce moment privilégié qu’est l’aube.

Le texte se compose de deux grandes parties symétriques et égales. La première partie s’ouvre sur un octosyllabe (l.1), et la deuxième est fermée de la même manière par un autre octosyllabe (L. 12). Ils contiennent l’un et l’autre une indication temporelle qui limite le texte (« aube », « midi »).

Introduction du poème (l.1) : Relation personnelle du narrateur avec l’aube

-(l.1) « J’ai embrassé l’aube d’été »

Le premier octosyllabe est ambigu : il donne une information au passé, et représente en même temps un résumé de toute l’expérience relatée ensuite dans le poème, et comme celui-ci propose un récit, on peut l’analyser comme une véritable prolepse diégétique qui jou donc parfaitement son rôle d’introduction de ce qui suit. Pourtant, nous avons dès le début que cette rencontre avec l’aube qui va être relatée appartient au passé, puisque le poète utilise le passé composé, l’accompli du présent. Le verbe « embrasser » est surprenant car il tend à personnifier l’aube. Mais cet usage se justifie par le fait que l’aube sera ensuite assimilée à une véritable déesse.

I- Première partie (l. 2 à 6) : Le pouvoir transfigurateur de l’enfance

A- D’abord l’immobilité des choses.

Au début de la strophe, immobilité de la nature voisine de la mort (« rien ne bougeait ») et obscurité (« Les camps d’ombre »), d’autant qu’on se situe dans un bois, sombre à l’accoutumée. Même l’eau n’est pas agitée par le moindre plissement dû au vent : « l’eau était morte ». Or l’eau est au contraire habituellement synonyme de vie : on la cherche sur des planètes lointaines car elle serait le signe de la vie.

L’expression « camps d’ombre » est métaphorique. Que connote le mot « camps » : de vastes étendues sombres qui quadrillent le bois. Le mot « camp » peut connoter aussi l’armée. Tous les animaux de la forêt encore endormis constitueraient-ils dans l’esprit de l’enfant une véritable armée prête à s’éveiller ? Tout enfant a normalement peur de la forêt nocturne. Rimbaud aurait pu sinon se contenter d’évoquer des « champs d’ombre »… Rimbaud a quant à lui toujours aimé ce moment de l’aube : (voir sa lettre de juin 1872 à Delahaye).

B- Puis le réveil.

Le mouvement de l’enfant provoque l’éveil de la nature. Il réveille « les haleines vives et tièdes ». Le mot « haleine » fonctionne comme une synecdoque, partie désignant un tout beaucoup plus vaste. Ne s’agit-il que des haleines des animaux que l’enfant réveille par son passage, ou de tous les parfums qui émanent de la terre et de l’humus, le mot « haleine » apparaissant ici également comme métaphorique alors. Les éléments minéraux de la nature sont maintenant capables de regarder l’enfant, d’épier son passage : « et les pierreries » regardèrent. Ce verbe crée une nouvelle personnification de la nature. Nous évoluons dans un monde merveilleux, comme Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll. Le mot « pierreries », est compare au mot « pierre » connote davantage les pierres précieuses, les bijoux, ce qui ajoute encore à cet univers merveilleux. Le mot « ailes » agit encore comme une synecdoque, car il désigne tout ce qui a des ailes dans la forêt, tous les oiseaux qui la peuplent. Point de chants d’oiseaux encore, « les ailes se levèrent sans bruit ». Le monde animal est discret, il se cache de l’homme, même de l’enfant.

La présence mouvante de l’enfant-poète (« je » est à la fois l’enfant et le poète) provoque, comme par un coup de baguette magique, le mouvement des choses (la soudaineté est soulignée par le passé simple).

La fleur est douée de parole dans ce monde magique et merveilleux : « qui me dit son nom ». On remarque que la lumière

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