Elsa - Louis Aragon

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    Louis Aragon est un poète ayant appartenu à la résistance aux cotés de plusieurs autres poètes. Il a longtemps appartenu au mouvement du surréalisme, avant de rompre avec celui-ci en 1930.

Dans ce poème, il évoque Elsa Triolet, sa femme et sa muse. Pour elle, il a écrit plusieurs poèmes tels que « Fou d’Elsa » ou encore « Elsa ».

Le poème « Elsa au miroir », publié en 1945 dans le recueil « La Diane française » est, dans un premier temps, un hymne à l’amour, ce que nous allons voir dans la première partie. Dans un second temps, on comprend que ce poème est, plus implicitement, une référence à la guerre, à laquelle Louis Aragon a participé en temps que résistant. Nous étudierons ce point dans la seconde partie.

Ce poème est composé de 4 quintils et de 5 distiques.

Ainsi la question qui se pose est : «  Quel est le rôle du miroir dans ce poème ? »

Elsa est assise devant son miroir, coiffant ses cheveux. Le thème de la beauté est récurrent. Sa chevelure est pour son mari magnifique comme l’indique la comparaison «ses cheveux d’or » qui est répétée plusieurs fois, dans les vers 3, 7 et 11, ajoutée à l’évocation de la « moire », cette comparaison montre que les cheveux de l’être aimé sont brillants, aux reflets somptueux.

Elsa est délicate, l’instrument « harpe » fait souvent référence à la douceur, à l’harmonie et aussi à la beauté, que ce soit de l’instrument ou du son. Ainsi, on peut imaginer les gestes d’Elsa précis et délicats, notamment avec ses « mains patientes », elle coiffe ses cheveux comme on pourrait pincer les cordes d’une harpe. De plus, la harpe est un instrument souvent associé aux nymphes et aux muses. Donc par ce simple vers, le poète peint une scène presque mystique, relatant l’inspiration et la douceur que sa femme lui apporte.

La répétition des mouvements d’Elsa pour se coiffer est évoquée dans le rythme et la structure du poème. On retrouve plusieurs fois des vers similaires comme « Et pendant un long jour assise à son miroir» notamment aux lignes 2, 6, 13 et 24. Ainsi l’action est allongée dans le temps, et les mouvements du peigne se répercutent  jusque dans la forme.

Pour finir, on pourrait même imaginer la partie explicite de ce poème tel un portrait de la Renaissance, l’évocation répétée de « or » et de « miroir » peut faire penser au cadre d’un tableau, décoré de fines dorures,dans lequel on pourrait voir le reflet d’une femme magnifique comme on peut le retrouver dans la célèbre œuvre « La naissance de Vénus », ceci montre une fois encore la beauté d’Elsa.

Cependant, un certain mystère entoure Elsa, elle peigne ses cheveux, sûrement assise à sa coiffeuse comme l’indique le vers 13 : « assise à son miroir ». Parallèlement, Aragon, ne voit que son dos comme en démontre la répétition de « ses cheveux d’or », son visage reste caché, et elle reste muette. Aragon cherche à connaître les pensées d’Elsa, le verbe « dire » est souvent répété, toujours à la fin des vers alors qu’il est placé en milieu de phrase. Ainsi, il laisse systématiquement un temps après ce verbe, une coupure, laissant le temps à Aragon de sonder les pensées de sa dulcinée.

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