Dissertation sur le roman.
Dissertation : Dissertation sur le roman.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lcarla • 15 Février 2017 • Dissertation • 1 223 Mots (5 Pages) • 773 Vues
Au XVIIe siècle, les écrivains consacrent leur œuvre à la psychologie de leurs personnages, plongeant le lecteur dans les pensées du héros. La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette est un des premiers romans qui permet de s'intéresser aux pensées de l'héroïne. Cet intérêt a été ensuite répandu avec le succès des romans épistolaires au XVIIe, puis avec l'arrivée du réalisme et du naturalisme au XIXe siècle. On peut dès lors se demander si le lecteur attend essentiellement d’un roman qu’il le plonge dans les pensées d’un personnage. Pour répondre à cette question, nous verrons que le roman peut être une immersion dans les pensées intérieures des personnages mais qu’il offre aussi d’autres attraits.
Les romans qui nous invitent à nous immerger dans les pensées du personnage offrent une dimension intime entre le lecteur, le héros et l’auteur. Dans la réalité, il est impossible de savoir ce que pensent les autres. Le besoin de savoir ce que l'autre pense, ressent, est néanmoins présent. Le roman offre cette possibilité au lecteur, il lui permet de combler cette incapacité et cette frustration. Proust a d’ailleurs dit : « La trouvaille du romancier a été d'avoir l'idée de remplacer ces parties impénétrables à l'âme par une quantité égale de parties immatérielles, c'est-à-dire que notre âme peut s'assimiler . » La littérature permet de dévoiler l’âme. Dévoiler les pensées du personnage permet de comprendre ses réactions et le lecteur peut alors découvrir les émotions et les sentiments intimes du héros. Par exemple/ en effet Mme de Lafayette, dans son roman d’analyse La Princesse de Clèves, nous plonge dans l’intimité des personnages, ce qui nous permet de mieux les comprendre.
La plongée dans l’esprit d’un personnage s’effectue par le recours de plusieurs outils comme par exemple la narration à la première personne, où le personnage qui est aussi narrateur s’exprime directement. Le lecteur a donc plus facilement accès à son intimité par les informations qu’il donne sur lui, par son langage, ou encore par ce qu’il ressent. C’est le cas dans L’Etranger où Camus utilise la focalisation interne. Nous découvrons alors Meursault faisant un récit indifférent face à la mort de sa propre mère. Les romans épistolaires permettent également de révéler les sentiments des personnages et créent une véritable proximité entre le lecteur et l’émetteur de la lettre. Dans la première lettre des Liaisons dangereuses, nous découvrons le personnage de Cécile dans son intimité et d’emblée nous nous attachons à cette jeune fille qui par sa naïveté et son humanité nous amuse. L’entrée dans les pensées d’un personnage peut aussi être indirecte : le narrateur, par un point de vue omniscient, analyse son personnage et explique ses émotions et ses pensées. C’est ce que fait Madame de Lafayette dans ses romans. En effet, dans le chapitre un de La Princesse de Clèves elle coupe le récit en incérant une analepse pour raconter l’éducation qu’a donnée Madame de Chartres à sa fille, ce qui permet au lecteur d’apprendre un certains nombres d’éléments sur l’héroïne et encore une fois d’entrer dans sa vie intime. De même, M aylis De Kérengal utilise ce procédé à de nombreuses reprises afin de nous plonger dans l’univers de chaque personnage du roman, de connaître leurs passions, leurs centres d’intérêt. Cette incursion dans l’univers intérieur permet au lecteur de ressentir les émotions et les pensées du héros. La proximité avec le personnage fait naître l'empathie. Le lecteur peut revivre des émotions qu’il a déjà ressenties, se rappeler par exemple les sensations de son premier amour avec la scène du premier baiser entre Juliette et Simon dans Réparer les vivants ou encore affronter la tristesse deuil et la mort lorsque Marianne reçoit un appel de l’hôpital lui apprenant que son fils a eu un accident et qu’il est dans un comas profond. Entrer dans la conscience du personnage peut ainsi, par un effet de miroir et d'identification, ramener le lecteur à lui-même, à sa propre intériorité. Cette introspection permet de mieux savoir qui l’on est, ce que l’on désire. Ainsi, elle peut aussi amener le lecteur à changer la représentation qu’il a de lui-même et du monde qui l'entoure. « On ne lit jamais un livre. On se lit à travers les livres, soit pour se découvrir, soit pour se contrôler. », écrivait Romain Rolland.
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