Discours de la servitude volontaire: les mieux nés - Etienne de la Boétie (1549)
Commentaire de texte : Discours de la servitude volontaire: les mieux nés - Etienne de la Boétie (1549). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mamzelledusud • 24 Juin 2016 • Commentaire de texte • 869 Mots (4 Pages) • 1 619 Vues
N°2 : p : 26-27
Oo procédés
Oo exemples
Oo interprétations
Introduction :
Au 16ème siècle, des conflits entre certaines régions françaises et le roi, François 1er, ainsi qu’entre les catholiques et les protestants sont présents. En 1574, les protestants activistes ont récupéré Le discours de la servitude volontaire, rédigé en 1549 par Etienne de La Boétie, et l’ont publié pour la première fois dans Le Réveille-Matin des Français en détournant le sens premier de cet ouvrage. Etienne de la Boétie était étudiant en droit à l’université d’Orléans. Il recherchait une explication sur le succès que connaissaient les tyrans de son époque. Il se demande alors comment tout un peuple peut obéir qu’à un seul homme dans cette œuvre. Cet extrait est situé au centre de l’opuscule et parle d’une catégorie de la population qui ne s’habitue pas à la tyrannie et souhaite retrouver leur liberté.
→ Lecture extrait
Nous tenterons de répondre à la question suivante : Comment le texte se présente-t-il comme une exception à la thèse pessimiste de la servitude volontaire ? C’est selon deux axes que nous étudierons l’extrait. Premièrement Etienne de La Boétie a rédigé un discours à une dimension oratoire. Deuxièmement c’est aussi un discours humaniste.
- La dimension oratoire du texte
Ce passage reste conforme à l’ensemble du livre en ce qui concerne le style, il conserve en effet les caractéristiques du genre oratoire : c’est par la puissance oratoire que LB entend libérer les peuples. Il y a une très forte expressivité comme dans l’ensemble du Discours de la servitude volontaire.
- Implication directe du lecteur
- Emploi de pronom personnel « je » qui donne la vivacité du discours puisque le locuteur s’implique directement.
- Le ton exalté
- Longues phrases (périodes) qui procurent l’ampleur rythmique, structurée par des anaphores :
→ (l.1 à 8) « Qui » accroissement progressif de la phrase en question, dernière relative beaucoup plus développé que les deux premières
→ (l.36 à 41)
- caractère absolu des adverbes « jamais », « toujours », dramatisent le discours et amplifient le ton passionné.
- Un texte rythmé
- Les anaphores dans la première partie du texte et la progression à thème constant (le thème ne change pas d’une phrase à une autre, le même thème est repris en début de chaque phrase):
→ (l.8) « ceux-là »,…
- Un texte dont l’organisation souple donne une impression de spontanéité et rappelle le ton de la conversation orale
- Tournure qui rappelle le ton de l’échange oral
- → « On dit que… » (l.31), « qui voudra se rappeler… » : Sorte d’injonction (l.36) Anecdote : même exemple que précédemment
- Alternance entre des phrases longues et des phrases courtes comme dans la spontanéité du langage oral.
- Présence de virgules qui créent des groupes rythmiques dans les phrases.
- Un discours humaniste
- L’optimisme humaniste
- « Il s’en trouve (…) retenir de les secouer » (l.1) : Une vision de la nature humaine comme irrémédiablement libre appuyée même si les individus évoqués ne constituent qu’une minorité celle-ci reste vivace quel que soit le lieu où l’époque avec l’emploi de l’adverbe « toujours ».
- Cette description révèle ainsi un optimisme caractéristique des auteurs humaniste : on reconnait ici la foi des Humanistes en la faculté de l’homme à s’améliorer.
- La foi en la réussite de toute forme d’entreprisse de libération est exprimé sur un ton de profonde conviction : « qui voudra se rappeler (…) de le délivrer ». Pronom personnel relatif « qui » signifiant ici « tous ceux qui » + emploi du passé simple (faits avérés).
- L’éloge du savoir
- La culture et le savoir sont le remède contre le malheur et la tyrannie : « Ils remémorent (…) et prévoir l’avenir » (l.11)
- L’histoire est considérée comme une science mettant à profit le passé pour éclairer le présent et l’avenir et devient une arme contre le tyran.
- Lexique relatif au savoir, à l’intellectuel et à l’apprentissage : « Ce sont eux qui (…) et le savoir » (l.12 à 14).
- Ces êtres d’exceptions sont des individus cultivés.
- Référence tirées de l’Antiquité
- Leur fonction est à la fois didactique (explicative) et persuasive (pour pousser à agir) :
- allusion à Momus (l.27), emprunté au Hermotimos de Lucien => illustre le principal obstacle aux entreprises de libération dans les régimes tyranniques : la communication est rendue impossible entre les « mieux nés » par les tyrans qui briment la parole aussi bien orale qu’écrite.
- L’évocation des conspirateurs Brutus, Cassius et Cascus doutant du courage de Cicéron : cet exemple souligne à nouveau les limites de l’entre-connaissance, ici c’est l’âge qui limite l’audace et le courage des mieux-nés.
Conclusion :
En conclusion, dans cet extrait au genre oratoire, Etienne de la Boétie nous parle de sa foi en l’humanité en présentant un groupe de la population qui refuse de se soumettre à une personne.
Ce texte est alors une exception à la thèse : comment tout un peuple peut obéir qu’à un seul homme puisqu’il existe une catégorie de personnes qui refuse de s’assujettir.
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