D’après votre lecture des Fables (livres 7 à 11) de La Fontaine, pensez-vous que l’imagination serve seulement à distraire et à amuser ?
Dissertation : D’après votre lecture des Fables (livres 7 à 11) de La Fontaine, pensez-vous que l’imagination serve seulement à distraire et à amuser ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar oceanevenet • 1 Février 2021 • Dissertation • 2 120 Mots (9 Pages) • 2 089 Vues
Venet 1ère B
Océane Mme Julien
07/12/20
Bac blanc de français
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Dissertation : D’après votre lecture des Fables (livres 7 à 11) de La Fontaine, pensez-vous que l’imagination serve seulement à distraire et à amuser ?
« Le monde est vieux, dit-on : je le crois ; cependant / Il le faut encore amuser comme un enfant ». La Fontaine est un auteur incontournable du XVIIème siècle, qui s’inspire d’auteurs antiques comme Esope. Il renouvelle un genre ancien, les fables. Dans son second recueil paru entre 1678 et 1679, les fables ne sont plus destinées à des enfants mais à un public adulte et cultivé. Le fabuliste classique aborde de nouveaux thèmes et fait intervenir de nouveaux personnages. Nous pouvons noter une unité des fables en observant la sagesse qui relève de chacune d’entre elles. La Fontaine utilise l’imagination qui désigne tout ce que passe par des images et se sert de la fiction pour illustrer ses arguments et ses démonstrations. Le XVIIème siècle est sans aucun doute le siècle du classisme, la littérature est rythmée par l’idéal de l’honnête homme doué de raison et faisant preuve de mesure. Les cartésiens comme Descartes ou encore Pascal expriment leurs idées à travers leurs œuvres. Nous nous demanderons si la fiction a pour unique visée de plaire au lecteur. Ainsi, dans une première partie nous verrons que l’imagination permet d’instruire en proposant une leçon à tirer. Puis dans une seconde partie nous expliquerons que l’imagination sert aussi la volonté de La Fontaine de plaire à son lecteur avec goût. Pour terminer, nous analyserons que grâce à l’imagination La Fontaine critique les mœurs de la société et participe à des débats philosophiques en proposant une leçon à tirer.[pic 3]
L’imagination est un bon moyen pour instruire le lecteur en lui proposant une leçon à tirer. En effet, grâce à l’argumentation indirecte utilisée, l’imagination captive l’attention du lecteur et le séduit grâce à la fiction. L’auteur de la fable utilise l’imagination car raconter une histoire plaisante peut distraire et amuser le lecteur et ainsi le rendre plus attentif au message que l’on veut lui transmettre. Le suspense utilisé le tient en haleine jusqu’au dénouement, la morale de l’histoire. Par exemple dans « le gland et la citrouille » La Fontaine raconte l’histoire de Garo qui remet en cause l’œuvre de Dieu et est persuadé que son raisonnement est le meilleur. Dieu lui donne une leçon car il reçoit un gland sur la tête. Par le biais de cette fable, la Fontaine condamne la vanité et la prétention humaine.
L’imagination peut également permettre de rendre la fable ainsi que sa morale accessible à tous. En effet, l’auteur peut adapter les caractéristiques de son histoire en fonction du message qu’il entend délivrer. Les traits de caractères des personnages peuvent être amplifiés ou caricaturés afin de rendre la démonstration plus évidente et claire. Des personnages mythologiques peuvent intervenir dans le but de montrer aux lecteurs que leur raisonnement s’inspire d’un personnage que tout le monde cannait. Une fable qui a recours à l’imagination est accessible aux adultes comme aux plus petits car des histoires simples et parlantes à tous sont utilisées. C’est par exemple le cas dans « le pouvoir des fables » un orateur tente d’alerter son peuple par rapport à la situation mais ses discours sont vains. Il use alors d’une autre méthode, il raconte une histoire et on observe immédiatement un tournent dans le texte, son public devient attentif et souhaite connaître la suite de l’histoire. C’est donc grâce à l’imagination que l’orateur parvient à délivrer son message.
Les auteurs peuvent parfois utiliser la fiction dans le but de prendre de la distance avec leur récit. Ils peuvent ainsi expliquer leur raisonnement librement sans craindre la censure s’ils abordent des sujets qui peuvent leur porter préjudice. Cette forme d’argumentation leur permet de se protéger. Ils adoptent bien souvent un point vue externe comme s’ils rapportaient seulement ce dont ils sont témoins. La Bruyère écrit les Caractères (paru en 1688) avec un regard distancié, il peint une galerie des portraits à de la Cour et fait la satire des défauts humains, des jeunes et des femmes. Il propose ainsi son analyse de la société de l’époque et nous amène à nous questionner sur son fonctionnement. Dans « le lion, le singe et les deux ânes », le lion souhaite apprendre les bonnes manières et fait appel au singe pour les lui enseigner. Le singe raconte une anecdote, celle de deux ânes qui pensent qu’ils leur braiement est plus mélodieux que le chant d’un rossignol. Ainsi le singe rend accessible la leçon sur la vanité sans risquer de s’attirer les foudres du roi.[pic 4]
Cependant, l’imagination sert aussi la volonté de La Fontaine de plaire et de distraire son lecteur avec goût. Ses lecteurs sont principalement mondains et cultivés, La Fontaine doit donc leur proposer un contenu adapté à leurs attentes et souhaite les divertir avec goût. Pour cela, son succès repose sur la diversité et la finesse de ses analyses. La Fontaine propose une grande diversité que l’on peut retrouver dans le choix des personnages parfois animaux anthropomorphes comme dans « le chat, la belette et le petit lapin » qui a une profession. On peut également trouver des humains, des pantes, des objets ou encore des allégories. Les sujets abordés sont aussi très divers (satire politique, critique des mœurs, art de vivre et recherche de l’ataraxie…). Les tonalités varient également, elles sont tantôt comiques comme dans « les femmes et le secret ». Une rumeur se répand à toute allure et les gens la propage sans faire preuve d’esprit critique. Un effet de ridicule est produit, on remarque la crédulité des personnages. Elles peuvent aussi être satiriques (« les obsèques de la lionne » : la crédulité du roi et le ridicule des courtisans sont pointés du doigt) ou encore lyriques (« les deux pigeons » : un couple de pigeon est confronté au désir de l’un à vouloir partir en voyage pour vivre de nouvelles aventures). Les morales sont situées parfois au début, au milieu ou à la fin du récit. Les vers sont souvent hétérométriques (alexandrins, octosyllabes) et la forme de narration varie (discours direct, discours indirect…).
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