Cyrano de Bergerac, commentaire Acte II, sc 8
Commentaire de texte : Cyrano de Bergerac, commentaire Acte II, sc 8. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar TIAAHU • 16 Septembre 2018 • Commentaire de texte • 665 Mots (3 Pages) • 7 948 Vues
Séance 7 ETUDE TEXTE 3 : acte II, scène 8
Début… tout seul / v 1014
Notre extrait se situe après l’entrevue avec De Guiche que Cyrano a provoqué. Son ami le Bret lui reproche alors son refus d’un protecteur puissant. En réponse à cette critique, Cyrano lui fait une longue tirade dans laquelle il s’oppose aux pratiques sociales de son époque et il affiche clairement son désir d’indépendance.
- UNE REFUTATION / REFUS POLEMIQUE
- Une délibération apparente
La tirade s’ouvre sur une question qui annonce une délibération « que faudrait-il faire ? ». On s’attend donc à ce que Cyrano évoque plusieurs pistes avant d’en choisir une. Les répétitions interrogatives font elles aussi croire qu’il s’agit d’une délibération.
En réalité, cette délibération n’est qu’apparente et les questions sont des questions oratoires dont Cyrano a déjà la réponse.
- La réfutation/le refus
Cette tirade se présente comme une tirade du refus par la répétition de l’expression « Non merci ». Le refus exprimé par Cyrano est un refus catégorique et ferme.
L’objet du refus est évoqué dès le 2ème vers de la tirade : « chercher un protecteur puissant, prendre un patron ». Cyrano refuse les protecteurs car il refuse les conséquences que cela engendre. En effet, les vers 969 à 973 par exemple, les vers 996-997 montrent que Cyrano refuse les comportements flatteurs qu’il faut nécessairement avoir face à ses protecteurs.
Pour Cyrano, avoir un protecteur signifie une forme d’hypocrisie sociale, on devient forcément un courtisan. Il s’agit donc pour lui d’une déchéance aussi bien morale que physique « être terrorisé, être blême ». Ce refus est exprimé sous la forme polémique.
- Le registre polémique
Le discours de Cyrano est polémique pour plusieurs raisons : tout d’abord il s’attaque aux puissants (vers 970 à 973). De plus, la métaphore du lierre qui ouvre et qui clôt la tirade est une métaphore péjorative puisque le lierre est une plante parasite. Egalement, les moqueries sont nombreuses. Ex : L 984 mais surtout la tirade est polémique car elle désigne les courtisans de manière péjorative. Ex : vers 974 à 976. Elles les transforment en êtres rampants prêts à toutes les bassesses pour réussir ou encore lignes 977 à 980 elles les transforment en opportunistes. En résumé, tout cela désigne la servilité nécessaire à l’ascension sociale. Cyrano montre que paradoxalement, on ne peut monter dans la société qu’en s’aplatissant.
Le discours de Cyrano ici est un discours de misanthrope qui ne supporte pas les faiblesses humaines.
- UN PLAIDOYER POUR L’INDEPENDANCE
- Le changement de registre
Le mot « mais » du vers 998 marque une rupture dans la tirade. Après une première moitié de réfutation violente, après le rejet, Cyrano va exprimer ici ses souhaits. Le rythme est plus harmonieux, moins saccadé. Les vers s’allongent : de polémique on passe au lyrique.
- L’affirmation du désir d’indépendance
Dans la seconde moitié de la tirade, Cyrano exprime une liste de souhaits : 2 idées clés sont mises en parallèle :
- Tout d’abord Cyrano veut pouvoir suivre ses envies, ne pas avoir à se soucier de sa réputation. Cela est visible par 2 expressions : « quand il vous plait », vers 1001 et « pour un oui, pour un non », vers 1002.
- Il veut aussi ne rien devoir à personne. Cela est exprimé dans les vers 1005 à 1014. Cela signifie que l’important pour Cyrano est de devoir sa réussite seulement à lui. Il préfère monter moins haut mais tout seul « vers 1014 ».
En conclusion, les deux parties de la tirade se font écho :
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