Croix de Bois, Roland Dorgelès

Les Croix de bois est un roman publié par Roland Dorgelès en 1919 après la première Guerre Mondiale. Il est inspiré de son expérience personnelle vécue mais ce n’est pas une autobiographie pour autant. Le titre désigne le long des chemins du front, où l’on trouvait souvent une ligne à perte de vue de croix de bois, faites à la va-vite, et posées au-dessus des cadavres de soldats allemands ou français. Soldats inconnus, jeunes soldats, c’est en leur hommage que Dorgelès écrit ce livre, c’est pour leur souvenir, leur mémoire. Avec un réalisme parfois terrible mais toujours d'une généreuse humanité, la vie des tranchées nous est décrite dans toute son horreur et aussi bouffonnerie, son quotidien et ses moments. L’extrait que nous avons étudiés décrit une attaque surprise des Allemands dans un cimetière. Il décrit l’horreur de cette scène à travers des propos peu habituels.

1 Un lieu de déshumanisation

>personnification des armes et du cimetière

Exemple: l.8 « comme un serpent »

l.5 et 35 « le cimetière hurle »

=inversion des valeurs, les armes et la mort prennent le dessus

>violence sonore et visuelle

Exemple: l.27

=vacarme, tout est en train de mourir

>allitération en « f » + comparaison

exemple: l.5 « c’est comme une folie de flammes et de fracas»

=l’auteur joue avec les mots pour insister sur les faits.

2 Un endroit surnaturel (paradoxe)

>champ lexical ensorcellé

exemple: l.9 « ombres » , l.9 « chapelle ruinée », l.10 «de grandes étoiles blafardes » , l.12 « des fantômes »…

=lieu d’angoisse, on ne se sent pas rassuré dans cette atmosphère

>métaphore

Exemple: l.47 « la nuit en éruption »

l.25 « un tonnerre qui rebondirait cinq fois »

l.35 « le cimetière semble vomir de flammes »

=effet angoissant, monde réel, fantastique

>irrespect des valeurs

Exemple: la scène se déroule dans un cimetière, un lieu de « repos »

l.17 « toutes les tombes se sont ouvertes »

=plus de respect pour rien, on ne pense qu’à se combattre, cela parait impossible

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