Corrigé washington 2014 bac français

CORRIGE DE FRANCAIS BAC 2014 WASHINGTON 1ER ES/ S

I. LE CORPUS

Objet d’étude : Le personnage de roman du XVIIe siècle à nos jours

Texte A : Honoré de Balzac, Le Père Goriot (1835)

Texte B : Alexandre Dumas, Le Comte de Monte-Cristo -1846)

Texte C : Victor Hugo, Les Misérables (1862)

Texte D : Pierre Souvestre et Marcel Allain, Fantômas : l’agent secret (1910)

Remarques préliminaires

Il importe dans un premier temps de chercher tous les indices qui peuvent nous orienter

pour trouver le ou les enjeux du corpus. L'objet d'étude, toujours indiqué, en rapport avec le

programme de Première, était ici : Le personnage de roman du XVIIème siècle à nos jours

Trois extraits sur quatre sont issus de romans du XIXeme siècle, empreints de réalisme.

Dans Le Père Goriot de Balzac, Vautrin est le personnage que l’auteur appelait une « colonne

vertébrale » de La Comédie humaine, cette grande fresque réaliste du XIXème. C’est dans ce

roman que Vautrin apparaît pour la première fois. C'est un forçat évadé du bagne de Toulon, qui a

été condamné pour un crime commis par un autre, un jeune Italien dont on ne connait que le

nom. Depuis 1815, il se cache à Paris sous le nom de Vautrin.

Vautrin est donc un personnage mystérieux et fascinant, qu’on peut rapprocher d’Edmond

Dantès, héros du roman Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas. Forçat également, évadé

du bagne de Toulon, Edmond Dantès, devenu riche, cherche à se venger des comploteurs qui l’ont

envoyé au bagne. Sous une nouvelle identité, il se montre mystérieux.

Les Misérables de Victor Hugo sont une grande fresque où l’auteur peint la misère du peuple

du XIXè. Jean Valjean incarne un héros charismatique qui souhaite lui aussi prendre sa revanche

sur ceux qui jadis l’envoyèrent au bagne et firent de lui un forçat. Evadé et fort d’une nouvelle

identité, Monsieur Madeleine, maire de Montreuil, il doit réussir à masquer son identité auprès du

colonel Javert, son pire ennemi.

Fantômas enfin est une grande saga littéraire populaire du début du XXeme siècle, écrite par P.

Souvestre et M. Allain. Un personnage mystérieux commet des vols et des crimes dans la capitale

sous le nom de Fantômas. Le commissaire Juve et le journaliste Fandor enquêtent chacun a leur

manière sur cette affaire. Ils ne croient pas à l'existence d'un tel malfaiteur. Mais ils se retrouvent

confrontés a Fantômas, dont la méthode consiste à utiliser des masques pour commettre ses

méfaits. Justicier ? Criminel ? Un incroyable mystère entoure le personnage, et l’espionne

Bobinette s’en rend bien compte…

II. QUESTION DE CORPUS (4 POINTS)

La toute-puissance des personnages principaux est-elle révélée par les mêmes procédés

littéraires dans tous les textes ?

Remarques

Il est important de questionner les mots-clés de la question, qui vous présente toujours

l’enjeu du corpus, qui le justifie : ici il s’agit de 4 textes de romans dont on s’intéresse à des

personnages emblématiques et charismatiques, qui ont tous un rapport à la vengeance.

La « toute-puissance » est une expression qui s’emploie ordinairement pour un être

transcendant, divin. Il faut donc comprendre cette toute-puissance du héros de roman comme la

manifestation physique et/ou morale d’une forme de supériorité, l’expression d’un ascendant sur

autrui où la puissance du langage, la force de persuasion sont mis en relief. Aussi s’agit-il de

relever, pour les comparer, les « procédés littéraires » mis en œuvre dans chaque texte pour faire

entendre cette « toute-puissance ». Les figures de style sont par exemple attendues, qui sont des

procédés.

***

Les personnages de chaque extrait laissent paraître un charisme indéniable. En effet, Vautrin

dans Le Père Goriot, s’adresse à plus jeune que lui, donnant d’emblée l’image d’un homme plus

expérimenté, plus sage. L’apostrophe initiale, légèrement condescendante « mon petit » adressée

à Rastignac en est un exemple. Dans une longue réplique (la longueur est caractéristique du

charisme, d’une forme de monopolisation de la parole), Vautrin montre sa perspicacité (« J’ai bien

réfléchi », « Supposez que »), fait le raisonneur et révèle sa supériorité : il est plus grand, plus

expérimenté,

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