Correction du corpus sur le registre comique.

Correction du corpus sur le registre comique.

        Les trois scènes proposées font rire le spectateur par des procédés comiques divers.

        Tout d’abord Le COMIQUE DE SITUATION se définit par tous les signes qui créent un DECALAGE entre ce que le spectateur sait et ce que savent les personnages. Dans la pièce On purge bébé, il procède du double QUIPROQUO : le premier concerne l’ignorance de la bonne qui croit que les Hébrides sont un objet qu’elle a égaré : « C’est pas moi qui range ici ! » (l.    ) La fin de la scène, avec son RENVERSEMENT DE SITUATION, déclenche aussi le RIRE ; c’est le COMIQUE de l’ARROSEUR-ARROSE : c’est Rose qui fait preuve d’ignorance et Follavoine s’en MOQUE d’un air supérieur : « elle ne sait rien cette fille ! » (l.  ) Or, la dernière réplique qui dévoile les lacunes orthographiques du personnage, les « Z’hébrides » (l.   ),  en fait à son tour la cible de la MOQUERIE du public.

        Le COMIQUE DE SITUATION et celui DE CARACTERE peuvent être intimement liés : Dans Le Bourgeois gentilhomme, Molière RIDICULISE Jourdain qui, souhaitant rejoindre les rangs de la noblesse, se met en situation d’élève. Ses réactions sont alors  rendues COMIQUES par leur naïveté vis-à-vis de ce que lui enseigne son maître et que le spectateur sait être élémentaire. En témoignent ses répliques (« Ah, que cela est beau !, l.   ) ainsi que l’utilisation d’hyperboles INAPPROPRIEES : « admirable » (l.   ), « rien de plus juste » (l.). Chez Ionesco, le comique de situation procède de la CARICATURE : le COMIQUE DE CARACTERE présente un professeur excessivement cruel et autoritaire, face à une Elève extrêmement soumise et docile : « Oui, Monsieur » (l.              ) Le COMIQUE DE REPETITION met en valeur les réponses mécaniques de la fille. Mais ce comique se fait GRINCANT.

        On peut relever un COMIQUE DE GESTE avec le choix de didascalies internes qui prend toute son ampleur dans la mise en scène. Chez Molière, le Maître de philosophie et M. Jourdain se livrent à d’affreuses GRIMACES en ouvrant grand la bouche pour prononcer les sons : « La voix A se forme en ouvrant fort la bouche : A » (l.   ) De même, le Professeur de La Leçon se ridiculise en singeant les sons qui prennent leur envol : « lever très haut le cou et le menton » (l.    ), « s’élever sur la pointe des pieds » (l.    ).

        Les MOTS et le LANGAGE ont également un fort potentiel dans ce corpus et peuvent accentuer le comique de gestes. En effet, la scène de Feydeau tourne essentiellement autour du JEU SUR LES MOTS, notamment sur le nom propre « Hébrides ». Les répliques du Professeur offrent une FANTAISIE de mots RIDICULES (« Eurëka », l.      ; « Trafalgar », l.    ), parfois aux sonorités bizarres (« Papi, papa », l.   ) sans rapport logique, peu à leur place dans la bouche d’un professeur. De plus les images sont SAUGRENUES : « Les oreilles des sourds […] sont […] les tombeaux des sonorités » (l.    ) Enfin, à un moment, M. Jourdain semble transformé en âne, la réplique « I, O, I, O » (l.     ) évoquant le braiment.

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