Corpus:dans quelle mesure le regard que les personnages de ces textes portent sur le monde révèle-t-il leur état d’âme?

Corpus

    Le roman permet souvent aux lecteurs de les plonger dans les pensées d’un personnage. Ce dernier peut ainsi nous faire partager ses souvenirs ou ses états d’âme.

Les quatre textes du corpus ont tous été publié durant l’apogée du roman: du XIXème au XXème siècle. Ces quatre fragments présentent des personnages qui observent un paysage par une fenêtre. Stendhal, dans La Chartreuse de Parme, nous montre Fabrice del Dongo contemplant le paysage depuis sa cellule de prison. L’autre de Madame Bovary nous présente lui le personnage principale entrain de se souvenir de son passé.Emile Zola dévoile Gervaise, dans l'Assommoir, en train de s'inquiéter de l’absence de son mari tandis que Proust, dans à l’ombre des jeunes filles au fleur, jouit d’un voyage en train admirant la beauté du ciel.

        Mais dans quelle mesure le regard que les personnages de ces textes portent sur le monde révèle-t-il leur état d’âme?

        Dans ce corpus, les paysages sont à l’unanimité raconté avec un point de vue interne nous permettant ainsi de suivre le regard des personnages des textes. En effet, le regard est mentionné de façon importante mais avec des perceptions différentes. Par exemple, dans l’extrait de La Chartreuse de Parme ou encore dans l’oeuvre “Noms de pays: le pays” de Proust, un champ lexical de de la vue est très présent : “la vue”;“les yeux”;“voir”;“apercevoir”;“vue” ; complété également par des verbes de perceptions. Ces verbes de perceptions nous décrivent des paysages naturels qui semblent, d’après Fabrice Del Dongo et le personnage de À l’ombre des jeunes filles en fleurs, splendide: le paysage est composé de plusieurs adjectifs mélioratifs comme par exemple “ mon beau matin” ;“jolies cages” ; “écarlate et versatile”; “sublime”. Nous trouvons également dans le texte de Proust un champs lexical de l’art montrant le regard des yeux d’un esthète: “peintre”; ”tâchais” ; ”couleur” ; ”pastel” ; ”nacre opaline” ; ”rentoiler”. Ces adjectifs provoquent donc un effet de regard très subjectifs et positifs menant à un plaisir pour les personnages, mais qui , dans La Chartreuse de Parme,  est paradoxal pour Stendhal puisqu’il se moque du personnage Fabrice Del Dongo trouvant la prison “sublime” : “ Au lieu d’apercevoir à chaque pas des désagréments et des motifs d’aigreur, notre héros se laissait charmer par les douceurs de la prison”.

       Toutefois, les regards des personnages de roman ne sont pas toujours positifs et remplis de joie comme nous pouvons le remarquer dans L'Assommoir de Zola et dans Madame Bovary de Flaubert. Effectivement, le champs lexical de la vue et les verbes de perceptions ( “regardait’ ; “levait les yeux” ; “apercevait” ; “voyait” ; “regarder”) sont également présents dans ces textes mais sous un angle beaucoup plus sombre. Dans l’extrait de L'assommoir, nous percevons très rapidement le champs lexical de la mort qui est omniprésent causé par l’absence du mari de Gervaise Macquart: ”abattoirs” ; “sanglants” ; “massacrées” ; “assassinés”, un champs lexical donnant un effet funeste. Chez Madame Bovary , la joie n’est pas à l’appel aussi: toutefois ici le regard n’est pas comme dans les autres textes. Le paysage semble se dissoudre pour laisser place à un souvenir d’Emma fuyant son paysage monotone.

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