Commentaire salina
Commentaire de texte : Commentaire salina. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar julie.amiel0911 • 18 Mai 2020 • Commentaire de texte • 3 538 Mots (15 Pages) • 3 474 Vues
Salina, est une pièce de théâtre contemporaine qualifiée également de théâtre tragique antique, et a été écrite par Laurent GAUDÉ, un dramaturge reconnu, en 2003. Acte ? Scènes ? Dans le passage que nous allons étudier, Salina est sauvée par la puissance de l’amour maternel transmis par Alika, qui lui donne la force et le désir d’enterrer à jamais sa haine et sa colère, ainsi que d’accorder enfin ce pardon maintes fois sollicité. On peut donc se demander comment le sacrifice d’une mère peut changer la destinée de Salina. Pour répondre à cette question, nous verrons d’abord comment la fin du tragique a été mise en place, puis quel est le rôle de l’enfant.
Commençons par étudier la façon dont se met en place la fin du tragique.
Dans un premier temps, Alika apparaît de manière miraculeuse en tant qu’une femme bienveillante et compréhensive ce qui amorce la fin de la tragédie de Salina. Lors de la rencontre entre Alika et Salina on observe une certaine opposition entres elles. En effet, Alika apparaît tandis que Salina est en train de se laisser mourir, puisqu'elle n’a plus aucun espoir et plus aucune raison de vivre. En employant « linge » et « grands voiles » (l.1), le narrateur donne une image claire et pure d’Alika et annonce qu’elle vient pour de bonnes raisons et non pas pour blâmer Salina. Cette première analyse contribue à l’arrivée miraculeuse d’Alika. On remarque que le narrateur utilise des oxymores tels que « enterrer vivante » (l.4) pour rappeler le sort que Salina se serait infligée s’il n’y avait pas eu l’arrivée exceptionnelle d’Alika, cela montre que son destin n’est plus tragique grâce à son arrivée. Par ailleurs, Salina emploie du présent de vérité général en disant « Tu es la fille aux mains douces » (l.5) qui renforce le fait qu'Alika est quelqu’un de doux et de gentil. Cette périphrase renforce également le coté miraculeux d’Alika qui peut apparaître, à Salina, comme une sorte de divinité. Sa bienveillance, sa gentillesse et sa douceur sont encore accentuées par un certain contraste : Salina contrairement à Alika ne l’appelle pas par son prénom mais par un caractère physique qui l’a marqué chez elle car lorsqu’elle était mal, ce sont ses mains douces qui lui ont permis de reprendre de la force. Cette étude nous confirme la personnalité d’Alika qui souhaite aider Salina à s’extraire de son malheur. Ensuite, le narrateur n’hésite pas à utiliser des asyndètes “j'ai réfléchi” et “j’ai pensé” (l.9-11) et des paradoxes comme « […] je te supplie d’accepter. » (l.6) qui montre que Alika souhaite donner une nouvelle raison de vivre à Salina car en général, on ne supplie pas une personne désespérée d’accepter un cadeau. Cela montre également que Alika craint que Salina soit toujours en colère et c’est pour cela qu’elle lui montre qu’elle veut seulement son bien. On retrouve un côté miraculeux car celle-ci apparaît et lui propose un cadeau soudainement. De même, certaines réflexions d’Alika apportent de l’espoir à Salina “Tu as eu raison …” (l.10-11), ce qui appuie sur le rôle bienveillant de sauveuse de celle-ci car elle cherche à se racheter et se faire pardonner de ce que son peuple a fait. La réplique de Salina (l.26) montre qu’elle est ébahie face au geste d’Alika, elle ne cache pas le fait qu’elle admire son courage, « elle s’agenouille », elle se comporte comme si elle était face à un Dieu. On retrouve une apostrophe (l.26), c’est la première fois qu’elle dit son nom et cela montre qu’elle la vénère.La réplique “Puisses-tu rajeunir tandis qu’il grandira.” (l.46) montre encore une fois que Alika souhaite du bonheur à Salina : grâce à son arrivée miraculeuse, Salina sera heureuse.
Ensuite, la fin du tragique est rendue possible par le douloureux sacrifice qu’Alika est déterminée à faire et qui révèle sa force incroyable. En effet, Alika poussée par la culpabilité de ce qu’a infligé son peuple à Salina, est prête à tout pour la retrouver. Dès la première réplique, la gradation “Je te retrouve enfin, Salina. Des jours entiers à ta poursuite. Sans jamais m’arrêter.” (L.3) montre bien sa détermination et traduit déjà une certaine obsession. On retrouve aussi son côté obsessionnel à la troisième réplique avec le paradoxe “ [...] je te supplie d’accepter.” (L.6). Ce paradoxe est renforcé par le fait qu’Alika est la femme du chef de la tribu alors que Salina est une bannie : hiérarchiquement parlant, Alika ne devrait jamais supplier Salina d’accepter un cadeau. Cette obsession est de nouveau montrée à la réplique cinq, “Je n'ai pas cessé de penser à toi. Tu hantais mon esprit avec ton dos voûté et ton visage d'effroi.” (L.8) puis encore avec ”Mais tu hantais mes nuits” (L.10). Ces métaphores hyperboliques comparent Salina à un esprit qui hante Alika, c’est ainsi qu’elle traduit son sentiment de culpabilité face à l’absence de pardon de la part de son peuple et pour le destin auquel ils l’ont condamnée. C’est cette culpabilité qui est la source de l’obsession d’Alika et par ce sacrifice, elle souhaite se racheter au nom de sa tribu. En effet, Alika sert de lien entre les deux camps et elle est la seule de la tribu à avoir pensé à Salina et à s’être sentie coupable de sa situation. On découvre ainsi, un personnage autodidacte. La gradation “J’ai pensé” (L.9); ”J’ai réfléchi”(L.11); “Je suis venue” (L.13) montre l’évolution de sa pensée. Elle agit par elle-même et selon le fruit de sa propre réflexion. On retrouve de nouveau cette indépendance d’esprit avec “ j’ai pensé d'abord, comme lui, que tu étais folle [...]” (L.10), elle montre qu’elle est capable de se forger son propre avis indépendamment de ce que pense son mari qui reste, tout de même, le chef de la tribu. Alika est donc une femme forte d’autant plus que ce sacrifice est plus que douloureux pour elle étant la mère de l’enfant. Tout au long de cette scène, on peut voir que donner cet enfant la fait beaucoup souffrir. On peut d’abord le voir dans la réplique neuf, ”Je ne dis pas que je te le donne avec facilité. Le dernier-né, pour une mère, c'est l'enfant auréolé. Je sais que je ne cesserai de penser à lui.” (L.20) où elle insiste sur la difficulté de la séparation. Alika rappelle son côté maternel en se désignant par la périphrase “une mère” et en montrant qu’une telle séparation serait impossible pour la plupart des mères. On voit donc son immense force émotionnelle et mentale. D’autant plus qu’elle a conscience de ce qu’elle s’inflige, “Je sais que je ne cesserai de penser à lui” (L.21) mais persiste dans
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