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Commentaire de la lettre CLXI des lettres persanes de Montesquieu

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Par   •  22 Juin 2015  •  Commentaire de texte  •  1 179 Mots (5 Pages)  •  5 575 Vues

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COMMENTAIRE DE TEXTE :

 Ecrivain du siècle des lumières, Montesquieu fait paraitre les Lettres Persanes en 1721. Dans ce roman épistolaire, il relate l’histoire de deux persans Rica et Usbek qui quittent la Perse et arrivent à Paris. Ils font part de leurs opinions et leurs impressions à leurs amis en leur écrivant des lettres. La lettre CLXI est la dernière du roman. Elle est écrite, cette fois-ci,  par Roxane à son mari, le sultan Usbek, après avoir été surprise avec son amant et elle y revendique sa trahison et annonce son suicide.  Nous nous demanderons alors comment et pourquoi cette femme écrit cette lettre, sachant toutefois, qu’elle n’échappera pas à la mort. Pour ce faire nous verrons, dans un premier temps, qu’elle voudrait revendiquer sa liberté puis, dans un second temps, nous nous intéresserons à la témérité dont elle fait preuve.

 

   Tout d’abord, Roxane écrit avant tout cette lettre pour revendiquer sa liberté.

  En effet, le héros de cet extrait dénonce son enfermement, voire même sa « servitude ».  Le champ lexical sémantique de la liberté : « S’envole », « libre », « indépendance » montre l’intense volonté de Roxane. Elle ne veut pas être sous la dépendance de ce sultan. Elle a en réalité été toute sa vie hypocrite vis-à-vis de lui. Effectivement, elle s’exprime à la ligne 22 : « J’ai lâchement gardé dans mon cœur ce que j’aurai dû faire paraître à toute la terre ». L’adverbe « lâchement » montre qu’elle estime que c’était une erreur et nous pouvons même en croire que c’est parce qu’elle avait peur du sultan. Cela est appuyé par la ligne 28 : « si tu m’avais bien connue, tu y aurais trouvé toute la violence de la haine » où la conjonction de subordination « si »accompagnée du reste de la proposition appuie l’hypocrisie de Roxane. Il ne faudrait bien entendu, ne pas oublier le reste de la phrase qui montre toute la « haine » mais aussi la rancune qu’a le héros vis-à-vis du sultan.  En outre, l’antithèse dans la phrase : « J’ai pu vivre dans la servitude, mais j’ai toujours été libre » prouve que même si elle a vécu de cette manière en apparence (c'est-à-dire en tant qu’esclave), elle a toujours pensé le contraire. Tout cela constitue donc à montrer que Roxane ne fait que défendre sa liberté à travers cette lettre.

Mais d’un autre côté, Roxane espère s’échapper, se libérer par la mort. En effet, d’abord le champs lexical sémantique de la mort est très présent : « mourir », « meurs »,  « poison », « sang », « me consume » donnant ainsi l’impression de se situer dans un univers tragique ou le protagoniste (à savoir ici Roxane) va succomber à la mort et donc à la fatalité. Ceci est encore plus appuyé par la phrase « je vais mourir » employant le futur proche afin de donner plus de certitude à la mort du héros.  C'est-à-dire qu’ici Roxane veut s’échapper de l’enfermement du sultan par la mort ; mais aussi rejoindre son amant. Effectivement, la métaphore « le plus beau sang du monde »  représente ainsi son amant, et elle le voudrait le rejoindre puisqu’elle utilise la question rhétorique : « que ferai-je ici, puisque le seul homme qui me retenait n’est plus ? » .Bien entendu, cet homme là n’est en aucun cas son mari le sultan Usbek.  Elle désire donc fuir la suprématie de son mari pour rejoindre son amant à travers donc le « poison » qu’elle a pris.

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