Commentaire dénouement Lucrèce Borgia
Commentaire de texte : Commentaire dénouement Lucrèce Borgia. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Loubee18 • 23 Avril 2020 • Commentaire de texte • 2 004 Mots (9 Pages) • 1 689 Vues
LouBee8 Jeudi 6 février 2020
Lucrèce Borgia est une pièce de théâtre écrite par Victor Hugo datant du 19ème siècle. C’est un drame romantique qui se passe lors du 16ème siècle en Italie, mettant en intrigue le personnage éponyme de Lucrèce Borgia. Celle-ci tente à cause de sa renommée monstrueuse de cacher le lien mère-fils, dont elle est seule à le connaitre, qui la rattache à Gennaro un jeune soldat. Le texte que nous allons étudier est le dénouement de cette pièce où Lucrèce et Gennaro se livre à un combat verbal et physique. Il suit une scène terrifiante dans laquelle Lucrèce Borgia, rancunière, empoisonne les cinq compagnons de Gennaro, qui l’ont humilié dans l’acte deux. Nous donc allons voir en quoi ce dénouement violent est frustrant et montre un renversement des personnalités. Pour cela nous étudierons dans un premier temps comment l’auteur nous fait part d’un retournement de situation alors que la dispute commence à s’éclaircir. Dans un second temps nous analyserons la violence de la scène et l’inversement des deux personnalités.
L’auteur nous fait part d’un retournement de situation alors que cette dispute sourde s’éclaircissait enfin.
La révélation semble approchée mais le fils ne remarque pas les indices que porte sa mère, c’est une reconnaissance impossible. Effectivement Lucrèce s’efforce du mieux qu’elle peut de poser subtilement quelques indices sur son secret. Lorsqu’elle s’adresse à son interlocuteur, par exemple, elle dit « mon Gennaro » avec ce déterminant possessif « mon » emplie de bienveillance et suggérant l’appartenance. Elle montre un amour possessif avec des désignations douces, un amour maternel. De plus, Lucrèce tutoie Gennaro continuellement « Tu » « te » « toi » pendant que Gennaro la vouvoie « Madame » « Vous » On en interprète que la première ose, puisqu’elle connait l’identité exacte de la personne en face d’elle et que le second bien que dégouté de son interlocutrice éprouve un respect instinctif. Malheureusement, Gennaro fixé sur l’idée que la femme en face de lui est sa tante et malgré qu’il veuille savoir qui est sa mère, s’aveugle lui-même et ne perçoit pas les indices. On en interprète une sorte de blocage interne du jeune homme, son âme sait que sa mère est Lucrèce mais sa conscience ne veut accepter ce fait. La vérité lui est repoussée, il fait un déni de cette révélation sans le savoir consciemment, l’amour de Lucrèce envers Gennaro restera à sens unique. Néanmoins, même s’il y a défaite de la reconnaissance, la femme met tout en jeu pour empêcher Gennaro de commettre un crime.
Lucrèce fait une tirade avec un discours argumentatif pour convaincre Gennaro de la laisser vivre. En effet, cette tirade nous montre un art de convaincre très bien maitrisé de la part de Lucrèce. Tout d’abord, elle fait une série de questions rhétoriques « Tu me feras grâce à la vie n’est-ce pas » « veux-tu que je prenne le voile ? Veux-tu que je m’enferme dans un cloître, dis ? » à travers lesquelles elle fait directement face à son interlocuteur pour susciter ses émotions et toucher sa conscience. Elle aborde ensuite les risques qu’il y aurait si Gennaro finissait par le faire le choix contraire de celui qu’elle dispute, c’est-à-dire qu’il commette le crime. La femme utilise pour cela des hyperboles « elle creuse la fosse de ses mains » « elle prit Dieu nuit et jour » mais aussi des énumérations et une anaphore en « pour que » tout cela dans une très longue phrase avec gradation de la misère. Victor Hugo joue vers la fin de la phrase sur la musicalité « comme tu viens de le faire avec cette voix plus sévère que celle du jugement dernier » avec une allitération en [V] ce qui accentue la violence des paroles. Elle attire ainsi la pitié de son fils. Puis, vient la demande de grâce, dans laquelle Lucrèce décrit l’avenir si Gennaro faisait le choix de la laisser vivre et de boire le contre-poison « Vivons tous les deux, toi pour me pardonner moi pour me repentir », Lucrèce a aussi recours à des euphémismes « Aie quelque compassion » et « Un peu de pitié », elle en atténue exagérément le sérieux du choix que Gennaro doit faire. Enfin, on remarque qu’elle généralise son cas en disant « Un homme tuer une femme ! » alors que pour Gennaro Lucrèce est la réincarnation d’un monstre et sans le savoir sa mère. Celui-ci envouté par les paroles de Lucrèce ne tient pas compte de ce jeu de persuasion et se fait lentement mais sûrement séduire son avis.
Gennaro se calme, écoute Lucrèce et se fait lentement convaincre par les paroles de la femme. On observe cela grâce à la didascalie « ébranlé » et sa réplique « Madame… » après la longue tirade. Gennaro s’avère ici profondément touché et donc convaincu, par ce que Lucrèce a dit. Les points de suspensions de nous montre que Gennaro ne sait quoi répondre à tout cela, il a besoin de réfléchir, de revoir le choix sur lequel il était déterminé. Mais la réflexion est soudainement interrompue par La Voix, Victor Hugo ne nous fait pas ici réellement part de qui il s’agit derrière cette voix mais nous pouvons insinuer comme Gennaro « C'est Maffio ! » que celle-ci est bien de Maffio, frère de cœur du jeune homme. Or, nous savons dès la scène d’exposition que Maffio et Gennaro sont liés et mourront ensemble. Maffio ayant été empoisonné le public peut envisager la suite, la mort de Gennaro est une fatalité. La voix appelle donc Gennaro, et le supplie sous forme de phrase exclamative « Gennaro ! Je meurs ! Venge-moi ! ». Le verbe venger à l’impératif nous pouvons en interpréter que cette réplique est même un ordre. Gennaro obéis à celui-ci et change instantanément d’avis et de comportement comme il est indiqué dans la didascalie « relevant le couteau ». Le jeune homme choisit ici sans le savoir le lien fraternel au lieu du lien maternel. Une unique et brève réplique réussit finalement à contrer la tirade de Lucrèce et à convaincre Gennaro de commettre le crime, c’est un coup de théâtre. Ce texte nous présente donc une reconnaissance impossible avec une argumentation victorieuse de Lucrèce renversé par un coup de théâtre de la part de Maffio. A partir de ce moment on vit un passage extrêmement violent dans lequel nous distinguons plus du tout les personnalités fixées au début de la pièce.
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