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Commentaire composé - balade pour Robert d'Estouteville - François Villon

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Par   •  21 Octobre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 401 Mots (6 Pages)  •  468 Vues

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Plan du  commentaire

Problématique : mise en abyme 🡪 procédé d’enchâssement d’un récit dans un autre récit

Comment François Villon met en abyme son fantasme de vie amoureuse dans la vie réelle de Robert d’Estouteville ?

1ere partie : Les différentes facettes de l’amour conjugal au Moyen Age

En première lecture, Villon nous donne sa vision du modèle conjugal au Moyen Age  

  1. Expression des sentiments amoureux et amour courtois

- « dame serez de mon cœur » v.1386 « de vous servir » v.1392 « refrain », « doux œil » v. 1396, « princesse » v. 1402, « le mien cœur » v.1403

  1. plaisir charnel 🡪 dieu ?

  « de joie s’ébat » « mu de plaisir » «sa plume » « ioyeusement »

  1. reproduction 🡪 champ lexical de la nature (métaphores)
  2. religion 🡪  allusion à un mariage religieux +  dans l’envoi, utilise-t-il la princesse comme allégorie de Dieu ou passion tellement forte qu’on observe une comparaison avec Dieu ?

2ème partie : l’ambivalence de l’énonciation

  1. destinataire 🡪 vous, secret partagé (acrostiche)
  2. énonciateur 🡪 je = robert ou villon ?, villon pour robert qui se projette ?

Conclusion : réponse à la problématique + enchassement de la disgrace sachant que Robert a lui meme fait l’objet d’une disgrace qui lui a valu de perdre son titre de prevot

sous couvert d’une déclaration d’amour n’y-a-t-il pas une forme de flatterie à l’égard de Robert de la part de Villon ?  soit pour etre gracié soit pour le remercier de l’avoir gracié 🡪 manque de dates car désir de rester discret sur ses disgraces

La « Ballade pour Robert d’Estouteville » est extraite du « Testament » écrit par François Villon en 1461. Ce recueil est composé de huitains d’octosyllabes interrompus par des ballades. Le Testament, dite l’œuvre maîtresse de François Villon, reflet de la somme de sa vie, est rédigé alors qu’il était un jeune trentenaire menant une vie pauvre et errante, sans attache, malgré son niveau d’éducation. Dans cette ballade, François Villon évoque l’amour sincère et éternel.  Il adresse ces vers au prévôt de Paris, Robert d’Estouteville, afin que ce fiancé l’offre à sa future épouse Ambroise de Loré. Cette ballade s’apparente à une déclaration faite à sa bien-aimée, à qui il s’adresse dans le poème, toutefois il donne sa vision propre de ce qu’est l’amour conjugal.

Comment François Villon met en abyme son fantasme de vie amoureuse dans la vie réelle de Robert d’Estouteville ?

Dans un premier lieu, nous analyserons la vision que François Villon nous donne des différentes facettes de l’amour conjugal au Moyen Age, puis nous verrons en quoi l’énonciation dans ce poème nous apparaît ambivalente.

Dans un premier temps, nous pouvons nous attarder sur la vision proposée par François Villon du modèle conjugal médiéval.

Tout d’abord, cette ballade repose sur l’expression lyrique des sentiments amoureux. En effet,  l’auteur utilise des surnoms qui placent Ambroise de Loré dans un cadre amoureux, comme « dame » (v. 1386) ou encore « princesse » dans l’envoi (v. 1402) et relate un amour sincère, en évoquant son cœur aux vers 1386 et 1403, «de mon cœur» et « le mien cœur ».  Le poète complimente la future mariée, notamment en faisant allusion à son « doux œil » (v. 1396), ou encore en utilisant des qualificatifs comme « souëf » (v.1388) ou « franc » (v.1389). Nous savons qu’il s’agit bien d’un amour conjugal avec « Reçoit son pair » (v.1381). Nous notons également des références à l’amour courtois, très présent au Moyen-Âge, et ainsi à la notion de chevalier servant avec l’expression « de vous servir » (v. 1392).

En outre, dès le début de la ballade, François Villon exprime l’importance du désir, de l’aspect charnel de l’amour, notamment avec le fait de se blottir l’un contre l’autre avec « se joint à sa plume » (v. 1391), de se nommer « amants », de faire ce qui plaît aux amants avec « ce qu’aux amants bon semble » (v.1383) ou encore avec l’expression « à ce Désir m’allume » (v.1382). Toutefois, il prend la précaution d’introduire ce sujet par le biais d’une métaphore, comparant les amants à deux oiseaux et en commençant la strophe de façon mélancolique « Au point du jour» (v.1378). François Villon renforce l’évocation de l’aspect charnel entre ces deux oiseaux, de façon subtile par les termes employés : « s’ébat » (v.1378), « mû de plaisir» (v.1379), « bruit la mauvis » (v.1380), « de joie s’ébat » (v.1380), ou encore « se joint à sa plume » (v.1391).  L’intensité du plaisir est telle que nous pouvons relever le champ lexical de la joie, avec les mots « joie » (v.1380) et « ioyeusement » (v.1383), termes avec une connotation très forte à l’époque, qui s’apparentent à la jouissance et qui sont généralement employés pour désigner l’admiration divine.

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