Commentaire Tartuffe cas

Cette scène est la scène la plus attendu de la comédie puisqu’elle correspond à la première apparition de Tartuffe. Les scènes précédentes en parlent sans cesse sans jamais le montrer. Le spectateur est donc curieux de découvrir ce « cagot de critique » dénoncé dès la première scène par la majorité des personnages. Nous analyserons dans un premier temps de quelle façon Molière met en scène l’hypocrisie de Tartuffe et dans un second temps comment, pour mieux dénoncer Tartuffe, Molière utilise les ressorts de la comédie.

Cette scène commence par l’entrée de Tartuffe et de Dorine sur la scène. Tartuffe dès le début se met en scène, il parle fort à son valet Laurent qui est hors de la scène et lui demande de ranger ses instruments de mortification : «  Laurent serrez ma haine avec ma discipline ». Il y fait référence à une véritable pratique des dévots mais d’une manière trop ostensible. Son seul objectif est de jouer le rôle du dévot. Tartuffe utilise aussi un champ lexical de la dévotion : « priez », « le Ciel vous illumine »

. Tartuffe continue de se mettre en scène cette fois en voulant montrer sa générosité : « Si l’on vient pour me chercher, je vais aux prisonniers des aumônes que j’ai partagé les deniers ». Tartuffe ici dit qu’il va faire l’aumône aux prisonniers. Tartuffe veut donc montrer avec cette première mise en scène son personnage de bon dévot généreux. Il utilise le pluriel ( « aux prisonniers » « des aumônes » ) pour bien souligner l’étendue de sa générosité  

 Tartuffe se dit ensuite  choqué à la vue du sein de Dorine : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir ». Mais là ou un bon dévot aurait été gêné, aurait détourné les yeux mais ne l’aurait par relevé, Tartuffe en fait beaucoup. Il lui donne un mouchoir pour qu’elle puise le couvrir : « prenez-moi ce mouchoir », lui fait une leçon de morale : « Par de pareils objets les âmes sont blessées » , il utilise le présent de vérité générale et le pluriel une fois de plus : « les âmes ».

Au champ lexical de la dévotion va succéder celui du corps et de la chair et Dorine par ses propos fait d’autant plus ressortir le véritable caractère de Tartuffe. Il n’est que trop intéressé par ces « objets » dont la vue est censée le blesser.

Autre passage révélateur de sa duplicité, le moment où dorine évoque elmire  . La réplique en aparté de Dorine : « Comme il se radoucit » indique un changement de ton très soudain chez le personnage. Tellement soudain que tout ce qui précède sonne faux.

Ainsi, l’hypocrisie de Tartuffe apparaît dans l’excès, il en fait trop dans son attitude et dans son langage et le spectateur identifie immédiatement le « faux dévot » présenté dès l’acte i par la plupart des personnages.

Cette scène est déterminante car elle permet de voir tartuffe en action pour la première fois et elle annonce les scènes déterminante Il s’agit de dénoncer un faux dévot en le ridiculisant.

La situation en elle-même est comique: Tartuffe s’évertue à jouer le dévot devant une servante. Suivant la tradition du serviteur malin et qui n’est jamais dupe, Molière en fait le personnage qu’il faut convaincre à tout prix. Dès la scène d’exposition elle fait part très clairement de ses critiques vis-à-vis de Tartuffe.

Et de fait Dorine, à l’instar d’un La Flèche, fait preuve de l’insolence attendue dans ce type de situation. Son premier commentaire est sans appel : « Que d’affectation et de forfanterie ». Il n’y a pas de didascalie indiquant qu’il s’agit d’un aparté. Tartuffe cependant fait comme s’il n’avait rien entendu et dès lors les deux personnages se jouent une comédie dans laquelle Dorine mène le jeu        

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