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Commentaire Notre-Dame de Paris, Victor Hugo, chapitre IV, livre huitème

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Par   •  29 Juin 2018  •  Commentaire de texte  •  1 695 Mots (7 Pages)  •  3 488 Vues

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Commentaire sur l’extrait du roman « Notre-Dame de Paris » de Victor Hugo

Livre huitième, chapitre IV

        L’amour est la seule fatalité véritable selon le romantisme. Ce dernier, courant artistique du XIXe siècle, a pour but de sortir des normes imposées par le classicisme, son prédécesseur. Il privilégie tout ce qui emporte l’homme hors de ses limites, comme l’imagination et la sensibilité à l’harmonie et la mesure du classicisme. Le romantisme joue sur les contrastes, sur l'opposition du beau et du laid, de l’ombre et de la lumière, du sublime et du grotesque, du bien et du mal, etc... C’est d’ailleurs ces contrastes qui caractérisent l’univers du poète, dramaturge et romancier Victor Hugo. C’est ce qu’il a mis en lumière via son roman gothique Notre-Dame de Paris (1831) : Frollo, un prêtre dévoile ses sentiments interdits à Esmeralda et lui révèle qu’il peut la sauver si elle accepte de l’aimer. Dans ce récit tragique, pathétique et élégiaque en focalisation interne, le narrateur est extradiégétique et observe la scène du point de vue d’Esmeralda. Il sera donc judicieux de se demander en quoi la déclaration d’amour que fait Frollo à Esmeralda suscite la terreur et la pitié du lecteur. Nous verrons d’un côté comment cette déclaration inspire la terreur chez le lecteur, et de l’autre, comment elle fait naître chez lui la pitié.

        Victor Hugo, via les souffrances et la folie qu’apporte à Frollo sa déclaration d’amour, suscitera la terreur du spectateur.

        Son désir pour Esméralda lui provoque une terrible souffrance. Tout d’abord, l’amour qu’il porte à Esmeralda ne lui apporte que de la douleur car il est ronger par la jalousie. En effet, il traite Phoebus avec les adjectifs  « misérable » et « imbécile »(l.7) pour exprimer à quel point il le considère comme un moins que rien, et la synecdoque « une livrée de soldat »(l.5-6) ne fait que confirmer la haine qu’il lui porte. Rien que d’entendre le nom de Phoebus de la bouche d’Esmeralda c’est douloureux pour lui, comme le révèle la comparaison hyperbolique : « comme si tu broyais entre tes dents toutes les fibres de mon cœur »(l.20). Ensuite, le désir qu’il a pour Esmeralda le consume. En effet, les nombreuses hypallages de son corps :« vos artères qui bouillonnent », « votre coeur qui crêve » (l.11) montrent bien au lecteur que le corps de Frollo se détruit à petit feu. L’hypallage hyperbolique «ce corps dont la forme vous brûle »(l.8) décrit bien le feu du désir qui le dévore. Enfin, son amour pour Esmeralda lui afflige un violent supplice car il agît comme un bourreau sur lui. Ainsi,  il décrit son désir pour elle métaphoriquement comme de « véritables tenailles rougies au feu de l’enfer »(l.9) et la phrase hyperbolique : « bienheureux celui qu’on scie entre deux planches, et qu’on écartèle à quatre chevaux »(l.9-10) nous montre bien à quel point il est torturé, et cette image ne peut qu’horrifier encore plus le spectateur. Il personnifie ses « artères », son « cœur », sa « tête » et ses « dents »(l.11) en « tourmenteurs acharnés »(l.12) pour montrer que même son propre corps le trahi et le torture. Par conséquent, le lecteur mesure à quel point la passion de Frollo à Esmeralda est un calvaire, source de tourments.

        Sa passion pour Esmeralda le fait sombrer dans la folie. Premièrement, il ne contrôle plus son corps. En effet, via l’antithèse « torture-moi », « caresse-moi » (l.14), on comprend qu’il perd la tête et se contredit. Il perd aussi le contrôle de son corps, comme en témoigne la personnification de son corps : « vos dents qui mordent vos mains » (l.11-12) où le lecteur comprend que c’est le corps de Frollo qui à pris possession de lui, et qui dirige. Et les points de suspension à la ligne 23 et la présence du conditionnel (l.23-27) prouvent bien qu’il s’égare et rêve a voix haute. Deuxièmement sa passion le pousse tellement à la folie qu’il devient un meurtrier. Ainsi, Esmeralda ne cesse de le lui rappeler grâce aux adjectifs « assassin »(l.42) et « monstre »(l.42) et à la périphrase euphémique « vous avez du sang sous les ongles » (l.29) précédé de l’apostrophe « mon père » pour rappeler au spectateur que Frollo est un prêtre et qu’il a  normalement juré de vivre hors du péché, ce qui rend son crime encore plus effroyable. Dernièrement, il devient tellement fou qu’il prend du plaisir à tuer. En effet, l’interjection exclamative « Oh ! »(l.40) qui exprime son allégresse, ainsi que la métaphore « je vivais jusqu’au bout du poignard »(l.40) exprime bien à quel point tuer Phoebus a été pour lui un bien-être qui épouvante encore plus le lecteur. Par conséquent, le lecteur comprend à quel point son désir pour Esmeralda l’a fait perdre la raison et l’a rendu esclave de son propre corps.

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