Comment l’évocation de situations difficiles, voire extrêmes, peut-elle amener le lecteur à une réflexion sur l’homme ?
Dissertation : Comment l’évocation de situations difficiles, voire extrêmes, peut-elle amener le lecteur à une réflexion sur l’homme ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sberrebi • 17 Décembre 2017 • Dissertation • 1 420 Mots (6 Pages) • 1 674 Vues
Comment l’évocation de situations difficiles, voire extrêmes, peut-elle amener le lecteur à une réflexion sur l’homme ?
Depuis le début de la civilisation, il y a de cela cinq mille ans, l’homme a traversé de nombreuses situations difficiles. Que ce soit des guerres, des catastrophes naturelles ou des problèmes sociétaux, l’humanité possède un carnet d’épreuves qu’elle ne cesse de remplir. La littérature a été bien souvent influencée par ces épreuves : des guerres déclenchent des mouvements de résistance, comme le mouvement d’après-guerre du XXe siècle. Mais cela fonctionne dans les deux sens : il arrive que la littérature utilise ces épreuves, crée son propre carnet d’épreuves à travers ses écrits, afin d’appuyer un point, une idée. On peut donc se demander comment ce carnet d’épreuves, ces situations difficiles évoquées par l’auteur peut mener à réfléchir sur une idée courante de la littérature argumentative, un topos : l’Homme. Nous verrons quelles situations sont créés par les auteurs, comment est créé le parallèle avec la situation humaine, et enfin comme cela pousse à la réflexion.
On peut séparer les épreuves crées par l’auteur en deux catégories : tout d’abord, il y a les épreuves concrètes, qui créent un danger. On pourra retrouver ce genre d’épreuves par exemple chez Homère, à travers ses épopées L’Iliade et l’Odyssée. On y retrouve bon nombre d’épreuves divines, extraordinaires, comme des sirènes, Charybde et Scylla qui sont des monstres marins géants, ou dans le cas de l’Iliade, une guerre de 10 ans, empli de violence. Les exploits que vont traverser ces héros poussent à une recherche sur l’homme : l’épisode des sirènes représente la tentation, l’Illiade le péché de l’adultère et la violence inutile des combats. Les héros sont stéréotypés, et les épreuves proposées confrontent les différentes facettes de l’Homme : Achille la vaillance et le courage face à la guerre. Ulysse l’intelligence et la sagesse, face à la colère divine. Cet idée d’environnement propice à la réflexion se retrouve également chez Caus, dans La Peste. Ici, l’environnement, c’est Oran, et Camus va étudier la réaction de chacun de ses personnages, également stéréotypés (Ici, c’est Rieux qui représente l’intelligence et la sagesse, Tarrou le courage), pour voir les différentes facettes de l’Homme réagir aux différentes épreuves créées par Camus, comme bien sur la peste, ou l’isolement.
Il y a également une autre sorte d’épreuve qui peut placer les personnages dans un environnement propice à montrer les réactions de l’Homme : les épreuves mentales. Le plus célèbre exemple que l’on peut citer est probablement Le Procès, de Kafka : K. va être poursuivi en procès, puis finira par être exécuté pour une raison qu’il ignore. Les épreuves confrontées au héros de Kafka sont psychologiques : il sera maintenu dans l’ignorance, plongé dans un monde de l’administration et de la juridiction chaotique et illogique, qui va le faire approcher des limites de la folie. Même l’avocat est représenté comme dictateur et maître de la situation. De nouveau les personnages sont stéréotypés, peintre pervers, assistante de l’avocat séductrice, juge incohérent. Cette fois ci, Kafka observe les réactions de l’Homme dans la société en la poussant aux extrêmes. Il y a bien situation difficile, mais d’un point de vue plus philosophique, chaotique.
On a pu voir que les situations crées servaient d’environnement, d’enclos ou les personnages évoluaient pour montrer la nature de l’homme. Mais il y a parfois un parallèle direct, créé par l’auteur, pour faciliter la réflexion : la morale. Cette morale apparait le plus fréquemment dans deux genres de la littérature. Tout d’abord, les fables. On pourra citer Esope, et bien sur La Fontaine. Dans nombreuse de ses fables, il y a une situation grave, une épreuve que traverse le personnage principal : Dans « le lion et le rat », le lion est pris dans un filet et risque de mourir. Dans le loups et l’agneau, l’agneau se sait en danger de mort lorsqu’il voit le loup. Mais ces situations s’accompagnent d’une morale, en fin de texte, qui aidera le lecteur à développer sa reflexion. Dans les fables, La Fontaine utilise un procédé d’animalisation : les fables ne sont que des métaphores pour des situations humaines réelles. Critique de la société ou du caractère humain, ces fables ont un sens « caché ». Et cette morale, « on a toujours besoin d’un plus petit que soit », « la loi du plus fort est toujours la meilleure », guide le lecteur vers ce sens dissimulé au premier regard.
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