Comment Baudelaire nous décrit la gravité de son ‘‘spleen’’ ?
Commentaire de texte : Comment Baudelaire nous décrit la gravité de son ‘‘spleen’’ ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar strongadri • 21 Juin 2018 • Commentaire de texte • 1 163 Mots (5 Pages) • 1 060 Vues
Comment Baudelaire nous décrit la gravité de son ‘‘spleen’’ ?
A partir du 25 juin 1857, Baudelaire publie sa toute première version de ce qui sera considéré plus tard comme le chef d’œuvre le plus représentatif de son auteur. Dans ce recueil, le lecteur est transporté au cœur de multiples poèmes aux émotions intenses et des plus extrêmes à la fois d’un écrit à l’autre. De même, le poète consacre une partie entière au sein de son ouvrage à un mal de vivre auquel il donne le nom de ‘‘spleen’’. Ce mot tiré de l’anglais a pour signification « rate », organe qui selon certaines croyances grecques pour particularité de produire un fluide noir lorsque produit en excès créaient des sensations de mélancolie. Tu peux ajouter que la partie « Spleen et idéal » contient quatre poèmes intitulés ainsi. Mais alors, comment Baudelaire parvient-il à nous décrire la gravité de son spleen ? Afin de réaliser cette analyse, nous partagerons ce plan autour de deux sections principales. L’une au sujet de l’environnement, reflet du ressenti de la vie de l’écrivain ; puis la seconde relative à une forme de fatalité que s’inflige l’écrivain sur son destin et se résout par la mort.
Dans un premier temps, nous pouvons remarquer que les descriptions des paysages dans lesquelles l’écrivain nous installe constituent une partie majeure du poème. En effet, l’auteur décrit non seulement ces sensations intérieures à lui même mais les retranscrit également sur son environnement pour leur donner plus de puissances et mieux les transmettre à son lecteur. Ainsi, on peut noter la présence du champ (sans s au singulier);lexical des cinq sens à travers plusieurs vers avec les mots « esprit gémissant » afin d’évoquer l’ouie, « l’horizon embrassant » pour le toucher, « un jour noir » pour la vue et enfin « plafonds pourris » qui peut faire allusion à l’odorat. Ainsi, Baudelaire exprime des sensations à travers des paysages, et plus précisément les siennes. Le fait de faire appel aux cinq sens de l’être humain montre que le paysage qu’il décrit au lecteur se veut de refléter au mieux sa perception du monde. Par ailleurs, le poète utilise un autre champ lexical plus explicite pour exprimer des émotions d’autant plus personnelles. Nous avons ici tout un vocabulaire employé faisant référence à l’enfermement, voire à l’emprisonnement (« le ciel bas et lourd », « jour noir plus triste que les nuit », « la pluie étalant ses immenses traînées », « la terre est changée en un cachot humide »). Comme nous l’avons dit précédemment, le poète décrit un paysage qui reflète ces sensations à lui. Ces passages semblent par conséquent montrer que Baudelaire est prisonnier de ces problèmes et qu’il se renferme ainsi sur lui-même. Toutefois, Baudelaire donnent des indices à son lecteur sur les causes de son « spleen ». Tout d’abord, il achève son poème par « l'Angoisse atroce, despotique // Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir ». Cette personnification donne vie à cette angoisse, qui n’hésite pas à exhiber sa victoire. De plus, la majuscule notée sur le nom « Angoisse » accroît l’illusion que celle-ci serait un véritable individu qui soumet de fait sa victime inclinant « son crâne » face à cet adversaire dominant. Cependant, l’ennui n’est pas le seul responsable mentionné par l’auteur qui cause son mal être. Effectivement, le lecteur peut aisément remarquer l’anaphore en « quand » réalisée à chaque début de vers rappelant le temps qui passe, certainement pour exprimer la longueur des journées. Baudelaire clame lui-même dès son tout premier poème du recueil des Fleurs du Mal que le pire mal auquel peut faire face un Homme, « C’est l’Ennui ! ». Les assonances en [an] rencontrées avec les mots « embrassant », « Espérance » ou « tendre » rappellent sans doute une fois de plus la souffrance de l’ennui et donc la longueur des jours qui passent.
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