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Baudelaire / "Une charogne" analyse linéaire

Commentaire de texte : Baudelaire / "Une charogne" analyse linéaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2022  •  Commentaire de texte  •  1 398 Mots (6 Pages)  •  1 261 Vues

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« Une charogne » est le 27e poème tiré de la section « Spleen et Idéal » des Fleurs du Mal de Charles Baudelaire. Les Fleurs du Mal est un recueil de poème de ce dernier qui enveloppe la grande majorité de ses poèmes en vers. « Une Charogne » est un éloge paradoxal. Baudelaire y traite un thème vil et répugnant sur un mode noble et précieux en parodiant le style de la poésie lyrique amoureuse. Ce poème est aussi un bon exemple du « romantisme noir », un mouvement littéraire de la seconde génération du romantisme. Le titre « Une Charogne » ne semble pas très poétique. Pour se remettre dans le contexte, en 1857, Charles Beaudelaire, qui est un poète français du XIXe siècle, appartient au mouvement littéraire du symbolisme. Ainsi, le poème évoque un couple en promenade qui tombe sur un cadavre en décomposition, une charogne. 12 strophes en quatrains nous sont présentées et les rimes sont croisées. Le narrateur du poème compare sa compagne à une carcasse en décomposition trouvée sur le bord de la route.

Mais alors, comment Charles Baudelaire extrait par le style la beauté du mal ?

Ainsi, nous allons voir qu’il y a trois mouvements dans ce poème de Baudelaire. Dans le premier, nous allons constater que la nature récupère son bien de la première à la troisième strophe, le second mouvement se présente tel une résurrection artistique de la quatrième strophe à la neuvième strophe et dans le troisième mouvement, nous nous intéresserons à la prophétie cruelle de la dixième à la douzième strophe.

Le poème débute par une rencontre déconcertante malgré le lyrisme omniprésent avec un cadre naturel et champêtre. Au vers 1 il y un rappel au souvenir avec « Rappelez-vous » qui est à l'impératif. Le poète vouvoie la personne avec le pronom personnel « vous » mais il y a également le « nous » qui montre la compagnie d'une chose chérie. « Beau matin d'été » au vers 2 qui est un groupe nominal est un cadre parfait pour une balade amoureuse. Il y a une allitération en [S] qui montre la bienveillance du cadre. Il y a un complément circonstanciel de lieu au vers 3 qui montre une idée de détour, « une charogne infâme » le lecteur tourne le regard, le sentier le guide, mais cette vision est terrible. Le lecteur est dans une posture inconfortable. On peut remarquer de nombreux jeux d’opposition et de dissonance. Par exemple, les rimes de la première strophe « âme » avec « infâme » ou encore « doux » avec « cailloux ».

Dans la deuxième strophe, nous passons brusquement du lyrique au sexuel. De plus, on retrouve les mêmes prouesses que la première strophe, la juxtaposition violente des deux idées, et la comparaison avec la sensualité brute « les jambes en l'air, comme une femme lubrique ». Il y a également la rime entre « poisons » synonyme de la mort et « ventre pleins d'exhalaisons » qui signifie la vie en rapport avec un ventre plein, porteur d'un enfant, d'une vie. Le mot « exhalaisons » accentue l'idée de puanteur. Cette strophe compare cette charogne à une femme.

Dans le vers 10 la charogne est comparée à un bout de viande en train de cuire au soleil, « comme afin de la cuire à point ». Au vers11, les éléments de la nature commencent à bouger et sont dynamisés par la personnification « la grande Nature ». Ces trois premières strophes relatent une promenade romantique, interrompue par la présence étonnante d’une charogne pourrie pendant la promenade, évoquant la mort. C'est l'usage du Memento Mori (souviens-toi que tu vas mourir). En effet, le narrateur nous rappelle que l’on va mourir à un moment où un autre et qu’on ressemblera à cette carcasse lors de notre mort. Dans le vers 13 le « ciel » est personnifié, il peut voir « le ciel regardait ». Ainsi, dans ce mouvement, la nature est omniprésente à travers une synesthésie, des comparaisons, des métaphores pour la charogne notamment, signifiant la décomposition de cette dernière, la nature récupère donc son bien.

Dans ce deuxième mouvement, nous parlerons de la résurrection artistique effectuée. De plus dans ce vers il

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