Barjavel, La nuit des temps, le mythe de l'androgyne
Commentaire de texte : Barjavel, La nuit des temps, le mythe de l'androgyne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aksz77 • 26 Mai 2018 • Commentaire de texte • 1 526 Mots (7 Pages) • 1 472 Vues
Barjavel, La Nuit des temps (1968), page 203-205, édition pocket - le mythe de l'androgyne
Problématique : Comment Barjavel imagine-t-il l’amour idéal ?
Plan possible :
1. La science au service de l’amour
a. L’ordinateur central – une conscience supérieure
b. Des parallélismes pour décrire le processus de la Désignation
c. Une dimension psychosociologique du couple
2. Une vision platonicienne de l’amour
a. « La désignation » – référence implicite au mythe de l’androgyne
b. La métaphore du « caillou »
c. Vers un idéal du bonheur en couple
1. Enonciation
a) Le dialogue entre les personnages – discours direct : ponctuation forte (tirets, paroles des personnages annoncées par deux-points).
b) Récit à la troisième personne. La voix du narrateur – elle coupe le dialogue à trois reprises : « Eléa, indifférente recommença à parler sans regarder personne », « La voix impersonnelle de la Traductrice déclara dans toutes les langues qu'elle connaissait » et « La voix d’Eléa se figea, devint dur comme du métal ». Focalisation externe : le narrateur décrit ce qui est visible pour tous. L’accent est mis sur les réactions d’Eléa, sur le ton de sa voix et sur son attitude, aux différents moments du dialogue entre Eléa et les autres personnages.
Répétition du mot « voix » - gradation : passage de l’adjectif « indifférente » à la comparaison « [voix] dure comme du métal ».
A remarquer le parallélisme entre la voix de Léa et la voix de la Traductrice. Eléa – indifférente, sans regarder « personne », comme si elle parle soi et pas pour les « autres ». La Traductrice – voix impersonnelle, mais elle traduit « dans toutes les langues qu’elle connaissait », donc elle s’adresse à tous.
2. Un choix lexical : « La désignation »
L’extrait présente la manière dont les couples se forment dans le monde de Gondawa. Eléa ne parle pas d’amour, dans le choix du partenaire, mais d’une « désignation ». Ce choix lexical n’est pas fortuit.
Dans le dictionnaire du TLFi (http://www.cnrtl.fr/lexicographie/d%C3%A9signation) le mot désignation a la définition suivante : Choix nominatif et officiel de quelqu’un pour un emploi, une mission particulière et souvent temporaire.
Dans le récit, le choix de ce mot appartient à la Traductrice, qui au début n’arrive pas à trouver un équivalent satisfaisant pour nommer la notion indiquée par Léa.
La clé au centre du processus de désignation. La clé a le rôle pas seulement d’une empreinte personnelle et donc unique de chaque individu de Gondawa, mais ressemble à l’ADN humain. L’ordinateur central possède les originaux des clés « de tous les vivants, mais aussi des morts qui ont fait des vivants ». Donc l’analyse réalisée par l’ordinateur central ressemble à une recherche génétique. Il prend en compte pas seulement ce qu’une personne « est », dans le présent, mais aussi ce qu’elle « sera », dans l’avenir, donc c’est une analyse synchronique et diachronique à la fois.
Synchronique : qui étudie ou présente des événements, des éléments, des objets d’analyse en tant qu’ils sont contemporains, en dehors de leur évolution.
Diachronique : qui concerne l’appréhension d’un fait ou d’un ensemble de faits dans son évolution à travers le temps.
Parallélisme pour décrire le processus d’analyse des clés et la manière dont l’ordinateur central choisit les deux enfants qui sont destinés l’un à l’autre :
parallélisme : « ce que je suis / ce que je serai » ; « ceux qui sont et ceux qui seront » ; « il me faut / il lui faut » etc. ;
anaphore : « ce que… ce que … ce que….. »
des verbes qui expriment le besoin et le désir : « il faut », « il manque », « avoir besoin », « désirer »
L’ordinateur central a donc le rôle d’une conscience supérieure qui « connait tout de tous » et qui peut analyser et choisir la combinaison parfaite de deux clés.
Verbes : « possède (toutes les clés) » ; « compare » ; « sait » ; « trouve » ; « nous désigne l’un à l’autre »
Il a aussi les attributs d’une divinité qui ne peut pas « se tromper » à l’opposition des humains qui ne possèdent pas assez de données pour faire les bons choix
le nombre « 7 », considéré comme un « nombre sacré » à fortes connotations bibliques et mythologiques : sept jours de la semaine, sept planètes majeures, sept couleurs du spectre de lumière, sept orifices du visage etc. Chaque jour l’ordinateur central « compare entre elles les clés de sept ans » et on apprend aussi au début du chapitre qu’Eléa était montée à la Surface pour la première foi lorsqu’elle avait « sept ans, au lendemain de sa Désignation »
3. Une comparaison : « comme un caillou »
Référence implicite au mythe de l’Androgyne du Banquet de Platon
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