Analyse linéaire: Lettre 81, Les liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos
Commentaire de texte : Analyse linéaire: Lettre 81, Les liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar NeoSunTzu • 26 Avril 2021 • Commentaire de texte • 1 357 Mots (6 Pages) • 1 049 Vues
Analyse linéaire T10
Bonjour
L’extrait proposé est un poème se nommant Spleen et Ideal du recueil Les Fleurs du Mal écrit par Baudelaire en 1857.
À la fin des trois cycles du désir amoureux commence le dernier cycle de la section, celui du « spleen ». Quatre poèmes, au cœur de ce cycle LXXV (75), LXXVI (76), LXXVII (77), LXXVIII (78) portent tous le même titre. Ils sont accompagnés par le triste cortège d'autres pièces aux titres chaque fois plus sombres comme « Sépulture », « Le Tonneau de la haine », « Obsession », « Alchimie de la douleur », « Horreur sympathique », « L'Irrémédiable » ou encore le très désespéré « Goût du néant ». Après avoir posé l'ambition de l'inaccessible Ideal, après s'être essaye aux tentations de la sensualité et de la spiritualité, le poète dresse le constat de la fatalité et du déshonneur de son être condamne à dire au mieux le vide de son désir.
Poème constitué de cinq quatrains en alexandrins aux rimes croisées, « Spleen » traduit des impressions d'étreinte, d'oppression lugubre et d'étouffement malsain. L'emprunt par Baudelaire du mot « spleen » à la langue anglaise (très familière à ce traducteur d'Edgar Poe) pour donner un nom à son mal est par ailleurs significatif, « spleen » est en effet intraduisible en français si ce n'est par un jeu de périphrases aux accents du deuil et de la souffrance.
Je vais maintenant vous lire le texte.
*lecture*
Nous répondrons alors à la problématique suivante : Comment Baudelaire représente-t-il son Spleen dans ce poème ?
Dans le premier mouvement, des vers 1 à 12, nous développerons l’évocation de l’emprisonnement et de l'enfermement du poète.
Dans le second mouvement, des vers 13 à 20 soit des deux derniers quatrains, nous traiterons le constat d'échec et l'enfoncement dans l'angoisse et la folie.
Je vais commencer par l’étude du premier mouvement.
Tout d’abord, La strophe 1 est construite sur deux propositions subordonnées (complétives) circonstancielles de temps introduites par la locution « quand » et « que » qui s'amassent et créent dès le départ un effet de lourdeur, de poids, de pesanteur renforce par la présence d'enjambements qui traduisent la continuité.
Ce modèle de construction est présent durant tout le mouvement ce qui accentue l’effet sur tout le poème.
- De plus, la comparaison au vers 1 montre la notion d’enfermement : « Comme un couvercle ». Mais dans ce premier quatrain, l’auteur évoque aussi le sentiment d'emprisonnement est lié à une situation météorologique précise ainsi qu'en témoignent le groupe nominal « ciel bas et lourd » (v. 1), et l'oxymore « jour noir » (v. 4) qui annulent toute idée de luminosité.
- L'hyperbole au vers 4 « plus triste que » ajouté au pluriel du substantif « nuits » permet de comprendre qu'il s'agit du noir absolu. On notera que le terme « couvercle » (v. 1) évoque la verticalité pour signifier non l'évasion mais la limite. Le terme « horizon » (v.3) n’est plus l'immensité puisqu'il devient « cercle » (v. 3) renvoyant directement au sentiment d'engloutissement, de claustration. L'enfermement est donc total. En somme, Dès le début du poème, Baudelaire décrit un état de mélancolie profonde à travers un paysage dysphorique.
- La strophe 2, quand à elle, repose sur la même construction syntaxique que la première et évoque le même sentiment, la même atmosphère.
- De plus, « L'Espérance » au vers 6 personnifiée par la majuscule (on peut même parler d'allégorie), est comparée à une chauve-souris, animal nocturne aveugle qui bat des ailes énergiquement. Le poète évoque une nouvelle fois la verticalité puisqu'elle « se cogne à des plafonds pourris » (v. 8). C'est l'image de l'impossibilité de se sortir de cette situation, l'impossibilité d'aller vers le beau aussi puisque la comparaison est banale voire dévalorisante. On remarque que l'eau, amenée dès la strophe 1, indirectement par la description d'un paysage orageux ou pluvieux « ciel bas et lourd », commence progressivement à s'emparer des lieux « cachots humides » et « plafonds pourris » évoquent un monde en déliquescence.
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