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A quoi songeaient les deux cavaliers dans la foret, Victor Hugo, Les Contemplations

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Par   •  28 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  1 651 Mots (7 Pages)  •  2 622 Vues

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Commentaire

A quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt, Victor Hugo, Les Contemplations

I – Un poème qui mêle plusieurs dimensions

A) Dimension lyrique

B) Dimension pathétique

C) Dimension philosophique

II – Un poème narratif et descriptif

A) La progression

B) L’ambiance et le passage

A quoi songeaient les deux cavaliers dans la forêt est un poème de Victor Hugo provenant d’un de ses plus grands ouvrages intitulé Les Contemplations. Ce poème est daté du 11 octobre 1841, avant la tragique mort de sa fille Léopoldine. Dans ce poème le poète et un homme, Hermann dialoguent sur le sujet de la mort, et Hermann apparait comme le double du poète plein de doutes. Nous nous demanderons comment le poème arrive t’il à mêler plusieurs dimensions différentes. Puis nous analyserons la progression ainsi que l’ambiance de ce poème.

I : Dans ce poème des Contemplations, plusieurs dimensions sont entre mêlées au travers du poème comme la dimension lyrique, pathétique et aussi la dimension philosophique.

A : Dès les premiers vers nous nous pouvons affirmer la présence d’une dimension lyrique. En effet le lyrisme consiste à exprimer une émotion personnelle intense. Dans la deuxième strophe le poète nous livre plusieurs détails sur ses sentiments avec « je suis plein de regrets » (v. 7) qui est suivi par « brisé par la souffrance » (v. 7). Hermann, qui représente l’autre vision du poète est quant à lui «vide d’espérance» (v. 8) car son « esprit profond » (v. 8) le prive d’espérance. Cette dimension est aussi ressentie avec le lyrisme du pronom «je» utilisé à de nombreuse reprises. Présence du « moi » qui est mise en avant par «Moi, lui dis-je…» (v. 17). Le poète insiste sur les sentiments et l’amour avec «Ô mes amours» (v. 9), «les morts, ce sont les cœurs qui t’aimaient» (v. 33). Au vers 13 le poète utilise deux métaphore qui nous présente parfaitement les pensées de chacun des deux personnages : « Lui regarde en avant », Hermann est un homme qui se projette dans le futur, dans l’avenir tandis que le poète quant à lui « regarde en arrière » pour se rappeler ses souvenirs et ne pas avancer. Du vers 25 à 30 Hermann expose son point de vue sur la mort et annonce que « le malheur, c’est la vie ». Puis il annonce qu’il « envie / leur fosse ». Pour Hermann, la mort n’a pas d’existence réelle, elle n’a aucune dimension sacrée ou de douleur. Hermann accorde si peu d’importance à la vie qu’il en arrive à ne pas comprendre ce qu’est la mort. Dans les vers 31 à 36 c’est au tour du poète de s’exprimer, il commence par ordonner à Hermann de se taire : « Tais-toi ! » surement parce qu’il est agacé de l’entendre. Le poète expose alors sa vision opposée à celle de Hermann et dit « ne les attristons point par l’ironie amère » que forme leur discussion. Pour le poète, la mort est celle des êtres chers, elle a une réalité bien plus importante que pour Hermann : «Les morts, ce sont les cœurs qui t’aimaient autrefois!» (v. 33).

B : A travers le poème nous pouvons remarquer différents champs lexicaux comme celui de la souffrance lié au passé et celui lié à l’avenir ou au présent et de manière plus générale le champs lexical de la mort est souvent présent. Tout d’abord le champ lexical de la souffrance lié au passé est présent dans le début du poème, le poète est « plein de regrets » (v. 7). Il nous parle de « tombeaux refermés » (v. 12) pour parler de ceux qui sont morts, enterrés. L’interjection « hélas » (v. 24) exprime la plainte, la douleur, le regret d’un événement passé « Ceux qui ne sont plus » apporte aussi une image de la mort de personnes qui ne sont plus de ce monde. Ensuite un second champs lexical est présent, celui de la souffrance liée à l’avenir ou au présent. On nous parle de « Souffrance ». Le poète utilise aussi le mot « brisé ». Hermann est dit « vide d’espérance », l’espérance étant un sentiment qui permet d’espérer quelque chose dans le futur. Les « tombes entr’ouvertes » apporte l’image d’une tombe attendant que les vivants meurent pour être enterrés. De manière plus générale encore nous pouvons aussi tout simplement trouver des mots et groupes de mots faisant partie du champ lexical de la mort comme « fosse », « ange expiré », « morts » mais aussi une phrase : « jamais les vivants ne sommeillent » avec sommeillent qui sous-entend : ne meurent.

C : Les deux personnages sont des représentations symboliques, des figurations du conflit intérieur du poète. Les indices qui montrent que les deux personnages sont comme les deux faces d’une même personne : «Hermann à mes côtés me paraissait une ombre» (v. 2), la construction de cette phrase du vers 2 renforce cet effet de miroir, de ressemblance entre les deux personnages. Le début du vers 7 est dédié aux regrets du poète, le vers 8 à la souffrance d’Hermann. L’adjectif  «brisé» (v. 7) se reporte à «l’esprit profond d’Hermann», mais il pourrait aussi renvoyer à l’esprit du poète, si on efface la pause dû au point. Le poète est «plein de regrets» (v. 7), Herman est «vide d’espérance» (v. 8). Hermann pense aux «tombes entr’ouvertes» (v. 11) qui représente l’image de la mort à venir, le poète quant à lui pense aux «tombeaux refermés» (v. 12), à ceux qui ne sont plus. Herman regarde en avant, un avenir vide d’espérance, le poète regarde en arrière son passé plein de regrets. Il pense «à ceux que l’existence afflige, / À ceux qui sont, à ceux qui vivent» (v. 16-17) mais le poète «à ceux qui ne sont plus» (v. 18). Les trois dernières strophes opposent la souffrance des vivants au repos des morts. On voit que pour Hermann, la mort est une consolation, une douce caresse qui met fin aux souffrances d’une vie sans espérance tandis que pour le poète, la mort est celle qui est réelle provenant des «cœurs» qui «aimaient autrefois» (v. 33).

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