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Cuestion : Aliénation et hypocrisie deux habitus structurant du régime franquiste

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Par   •  12 Décembre 2022  •  Dissertation  •  3 046 Mots (13 Pages)  •  436 Vues

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Cuestion : Aliénation et hypocrisie deux habitus structurant du régime franquiste

El Verdugo est un film de 1963 réalisé par l’un trois plus grand réalisateur hispanophone (membre de Los tres B) Luís García Berlanga. Après son premier film à succès Bienvenido Mr Marchal, Berlanga revient avec une coproduction hispano-italienne et un scénario de Rafael Azcona pour un plaidoyer contre la peine de mort qui fut sacré meilleur film de l’histoire du cinéma espagnol. Il nous livre un análisis mórbido de la alienación del ser humano que lo lleva a actuar contra su propia voluntad que general de su libre albedrío en una sociedad que no leda la posibilidad de led su vida. L’aliénation et l’hypocrisie sont certainement deux habitus des plus répandus dans la société espagnole, El Verdugo tend à nous montrer comment et pourquoi les individus les acceptent et les pratiquent, si du moins ils le réalisent. A sa sortie le film fait polémique, le régime franquiste tente d’empêcherc la projection du film dans la section officielle du festival de Venise où il a finalement remporté des prix. Dans cette période de « réouverture de l’Espagne » le cinéaste oppose deux mondes antagonistes : l’univers idyllique des touristes à celui de la féroce dictature espagnole incarné par José Luis. Nous verrons entre dégout et pitié, inculture et humour noir ; comment Berlanga démontre l’aliénation et l’hypocrisie qui sont deux habitus structurant du régime franquiste ?

La première séquence se divise en plusieurs plans et Berlanga procède de manière classique à la présentation des personnages. Ce premier moment pointe déjà du doigt l’hypocrisie et l’aliénation de la société hispano-franquiste. La séquence commence sur un gros où le gardien de la prison est en train de déjeuner et de lire son journal puis la caméra suit l’arrivée des nouveaux protagonistes, José Luis et son collègue. Lorsque le cortège qui a assisté à une exécution sort, la caméra cesse de bouger. Berlanga filmait alors le gardien en premier plan et les deux employés des pompes funèbres en arrière-plan. Quand ces hommes qui ont l’air d’appartenir à la haute société arrivent dans le hall de la prison Berlanga choisit un contre-champ, qui nous permet de voir à travers les yeux de José-Luis, qu’on envisage donc comme le personnage principale. A ce moment-là, el guarda se levantó y se cuadró en signo de respesto. José Luis et son collègue se lève, la caméra les suit et s’arrêtent quand le bourreau sort et se cachant de se dernier disent « Mira », à leur attitude nous comprenons que nous avons à faire au bourreau. Le bourreau ne cesse d’être pointé du doigt. La caméra se fixe de nouveau, sur un ángulo frontal avec le gardien assis sur son bureau où se trouve la malette qui contient el garrote vil et en second plan le bourreau qui signe des papiers. Nous comprenons que ce qui se trouve à l’intérieur de este maletine est bien le garrote vile grâce au son de los hierros que le réalisateur a décidé d’amplifier (le son est post-synchronisé). Le gardien qui était en train de manger le da asco la proximidad entre la metonymia de la muerte et son repas « podría haber puesto esto en otro sitio » . Alors que durant l’exécution le même personnage mangeait et lisait son journal dans la salle d’à côté y se levantó y se cuadró pour les personnes qui ont assistés à cette mise à mort. Le fonctionnaire de la mort est méprisé, les autres employés lui parlent de façon brutal, la falte el respesto, il représente una vergüenza, ce qui est ironique car tous ces protagonistes font fonctionner la prison donc permettent les exécutions. Cette scène de présentation montre le climat du film car tous les protagonistes sont à l’aise avec la mort, le gardien déjeune, les employés fument ce qui (métaphoriquement ramène à la dernière cigarette du condamné), les hommes des classes supérieurs assistent à la mort et sont respectés, pourtant l’objet de la mort et celui qui donne la mort écœurent et dégoutent. Cette hypocrisie est latente durant tout le film. Tout le monde a connaissance et « approuve » la peine de mort mais celui qui la donne est un personnage marginalisé à qui on ne veut pas se confondre.

Cette hypocrisie est aussi marquante lors du mariage de José-Luis y Carmen. Le frère de José-Luis qui est témoin ainsi que sa femme sont honteux d’assister au mariage car Carmen est fille d’un bourreau. Le frère de José-Luis est pourtant un symbole du régime car il est tailleur ecclésiastique-militaire soit les deux piliers du régime franquiste ; l’armée et l’église. Lors d’une scène comique dans la maison de son frère José-Luis porte d’ailleurs même un soutane et hace un acto de benedicion et quand le bourreau lui demande s’il est devenu curé il lui répond « non c’est seulement pour aider mon frère ». Ce blasphème montre bien l’attachement au régime de ce couple. Ce qui nous explique mieux la scène du mariage. Car au dernier moment son frère refuse de signer l’acte de mariage alors qu’il est témoin. Berlanga utilise un ángulo frontal où le témoin et sa femme sont sur le départ et José Luis supplie son frère de signer l’acte pour que son mariage ne soit pas annulé. Sa femme essaie simultanément de le convaincre de ne pas le faire « Je refuse de m’assoir à la table de ce monstre », « Nous sommes des gens biens ». Encore une fois l’ironie du script saute aux yeux ; des « gens biens » qui cautionnent le régime autoritaire où en tout cas en sont des figures ne veulent rien avoir à faire avec un fonctionnaire de la mort qui pourtant et simplement soumis aux obligations du franquisme comme eux. Son frère finit par accepter sans grandes convictions « Je signe et tu me laisses tranquille ». Ce couple qui est donc une parfaite illustration de la famille et de la fidélité envers le régime et tant répugnée par le bourreau qu’il est prêt à gâcher le mariage d’un de leur proche. Cette scène illustre parfaitement l’hypocrisie présente dans cette société.

Ces deux scènes d’hypocrisie exacerbée montrent l’aliénation d’un peuple tout entier conscient des tueries mais qui sous aucun prétexte ne veulent s’assimiler à celui qui, dans le même système de soumission, donne la mort.

D’un autre côté, la nourriture est un élément récurrent tout au long du film, ce qui questionne. Nous remarquons qu’elle est souvent une métonymie de la position hypocrite ou volontairement aveugle de ceux qui préfèrent garder une assiette au chaud plutôt que de prendre parti face aux circonstances. La scène d’ouverture du film est elle-même un gros plan sur un bol de nourriture chaude et le film se conclut

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