Fiche dissert
Dissertation : Fiche dissert. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ilyes3478 • 24 Novembre 2022 • Dissertation • 1 237 Mots (5 Pages) • 317 Vues
FICHE METHODE DISSERTATION 1ER/ 2ND.
emanda ce qu’elles venaient de faire, d’être sales de même. - Sophie! La jeune fille leva sa tête. Mme Gauthier, la conseillère de son école, se tenait dans le cadre de la porte en face. - Sophie, répéta-t-elle, je suis prête pour te voir maintenant. Sans dire un mot, Sophie se leva. Elle jeta un autre coup d’œil à la photographie par terre. Avant de suivre Mme Gauthier dans sa petite salle de conseillère, Sophie se pencha et ramassa ce petit morceau de papier un peu chiffonné. - Alors, comment ça va, ma belle? demanda gentiment Mme Gauthier, une fois qu’elles s’étaient toutes les deux assises à une petite table coincée dans le coin de la salle. - Bien, répondit doucement Sophie. Ses yeux traînaient sur l’image qu’elle tenait sur ses genoux. Ses cheveux foncés cachaient son visage. - As-tu fait tes devoirs? Sophie fit une grimace. Ses devoirs. - Tu veux dire mes devoirs de maths? demanda-t-elle, même si elle savait que ce n’était pas de ça que Mme Gauthier parlait. La conseillère fronça ses sourcils et soupira. - Alors, dit-elle, je suppose que tu ne les as pas faits? Sophie ne répondit pas. Chaque semaine, elle avait une visite avec Mme Gauthier. Et chaque semaine, elle recevait le même devoir : parler à des personnes! Se socialiser! Tout le monde, ses parents, ses profs, Mme La Conseillère, se souciaient de Sophie et du fait qu’une fille de neuvième année préférait être toute seule que d’être entourée de copines. Seule Sophie ne trouvait pas que c’était un problème. Elle préférait la compagnie d’elle-même que des autres. Les amis, ça exigeait du temps, de l’engagement… Comme Sophie ne disait encore rien et avait les yeux rivés sur ses genoux, Mme Gauthier se pencha vers elle. Elle remarqua la photographie. - Ah! Quelle image amusante! Qui sont ces filles? - Moi. Moi et Katelyn, répondit Sophie doucement. - Katelyn? Sophie hocha sa tête et dit : - Mon amie. Katelyn. Elle est morte. Mme Gauthier resta muette pour quelques instants. - C’est une très belle photo, répéta-t-elle, ne sachant pas quoi dire. C’est le genre d’image qui nous dit plus que ce qu’on pourrait dire avec des mots. Sophie hocha sa tête silencieusement, sans jamais lever ses yeux. Après plusieurs moments de silence, Mme Gauthier se leva et déclara : - Alors! J’ai un devoir pour toi, ma belle! Sophie se leva, elle aussi. Elle savait déjà quel devoir la conseillère allait lui donner. C’était toujours la même chose. - Tu connais peut-être l’expression : une image vaut mille mots? C’est à cela que j’ai pensé quand j’ai vu cette image de toi et de Katelyn. Je veux savoir l’histoire derrière cette image, Sophie. Pour notre séance de la semaine prochaine, je veux que tu m’écrives mille mots pour décrire cette image. Sophie leva finalement sa tête et dévisagea Mme Gauthier avec des yeux ronds de surprise. - Mille… mots? demanda-t-elle doucement. - Oui, mille mots. Tu dois au moins essayer, c’est tout ce que je te demande. Je crois que cet exercice sera bon pour toi. Sophie quitta la salle de la conseillère un peu désorientée. Mais en jetant un autre coup d’œil à sa photographie, elle fut contente que cette semaine, son devoir ne fût pas de se socialiser. Couchée sur son ventre dans sa chambre, un petit carnet de notes devant elle, Sophie contemplait l’image d’elle et de Katelyn. « Par où commencer? » se demanda-t-elle. 1000 mots, griffonna-t-elle dans son carnet. 1000 mots pour Katelyn… J’avais dix ans quand j’ai rencontré Katelyn pour la première fois. C’était durant l’été, entre la quatrième et la cinquième année. La maison avoisinante à la mienne avait été vide depuis plusieurs années. Alors, quand je me suis réveillée ce matin-là et j’ai jeté un coup d’œil vers la fenêtre de ma chambre, j’ai été surprise de voir un grand camion et une voiture stationnés en face de cette maison que j’avais toujours considérée comme vide. Je n’ai jamais été une personne très sociale, mais quand j’ai vu une petite fille sortir de la voiture, j’ai senti comme une attirance. Je suis sortie de ma maison en courant, sans même avertir mes parents. La fille suivait ses parents vers la porte de sa nouvelle maison. En agitant mes bras et en sautant d’un pied à l’autre, j’ai crié à pleins poumons : - Je m’appelle Sophie! La fille s’est retourné et m’a fait un grand sourire, sans hésiter, comme si on se connaissait depuis toujours. - Je suis Katelyn! Katelyn et moi étions inséparables durant tout cet été. Mais quand l’école a recommencé, j’avais peur que ma vie allât redevenir misérable comme ça avait été auparavant. La première journée de ma cinquième année scolaire, en rentrant dans la cour d’école, un gros garçon aux cheveux gras et au visage méchant s’est approché de moi et a exclamé: - Hein! Tiens, c’est la petite Sophie! T’n’es pas d’venue moins laide pendant l’été, Sophie. Ce n’était peut-être pas la pire des insultes, mais à dix ans ces mots m’ont fait éclater en sanglots. Le gros garçon et ses copains, qui s’étaient aussi approchés, se sont mis à rire. Je me suis retournée pour m’enfuir, mais quelqu’un barrait mon passage. J’ai levé la tête, terrifiée de voir un des copains du gros garçon. Mais non. C’était Katelyn. Elle m’a doucement poussée derrière elle, puis s’est placée entre moi et ces gars méchants. Ses jambes étaient écartées dans une position défensive et elle avait ses mains placées fermement sur ses hanches. - Qu’est-ce que vous faites à Sophie? Si vous essayez même de toucher mon amie, vous allez avoir affaire à moi! Katelyn n’était qu’une fille, une dizaine de centimètres plus petite que ces gars, mais les mots qu’elle criait avec passion ont fait si peur aux garçons qu’ils se sont reculés de plusieurs pas sans rien dire. Puis ils se sont enfuis en criant par-dessus leurs épaules : - Idiote! Garçon manqué! Si tu nous déranges encore, tu vas avoir affaire à nous! Mais Katelyn ne semblait pas effrayée du tout. Elle semblait satisfaite. Avec un sourire sur les lèvres, elle s’est retournée vers moi. - Alors, a-t-elle dit en plaçant ses mains sur mes épaules, est-ce que t’es correcte? J’ai hoché la tête, puis j’ai souri. - Je serai toujours là quand tu auras besoin de moi, m’a promis Katelyn en souriant à son tour. Après cela, je n’avais plus peur ni des gros garçons méchants ni de la possibilité d’avoir une année scolaire misérable. Katelyn m’avait sauvée de cela. Après quelques années remplies de plaisir et d’amitié avec Katelyn, nous n’étions plus des petites de l’élémentaire. Et, avec le début du secondaire, je suis tombée amoureuse. Katelyn et moi, on passait tout notre temps ensemble. Presque chaque fin de semaine, on faisait une soirée pyjamas chez l’une d’entre nous. Et c’était lors d’une de ces soirées chez moi que j’ai avoué à Katelyn qu’il y avait quelqu’un que je trouvais à mon goût. - Ah, oui?! Qui? Dis-le-moi, s’est-elle écriée avec excitation. J’ai rougi et penché ma tête. - Thomas. Thomas Beauregard, j’ai répondu doucement. - Hein? Le gars qui s’assoit près de toi en classe de maths? J’ai hoché la tête. - Ah! Ma mère et sa mère sont amies, tu sais. Je sais où il vit, Thom
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