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Personne qui se dédouble et qui s'adresse à son reflet.

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Par   •  16 Novembre 2015  •  Cours  •  2 180 Mots (9 Pages)  •  903 Vues

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ntroduction :

 

Caligula était un empereur romain de 37 à 41 après Jésus Christ, resté célèbre pour sa cruauté et sa folie. Camus a écrit une pièce qui illustre l'absurdité de la condition humaine : c'est la prise de conscience de la mort qui fait naître l'absurdité. On retrouve cette idée dans L'Etranger du même auteur. L'existence devient aberrante, absurde et l'homme est déchiré entre la révolte et le désespoir : désespoir caractérisé dans la pièce par des pulsions destructives de Caligula. Cette scène est le dénouement de la pièce. Il tente de se substituer au destin en tuant tout le monde autour de lui. Il prend conscience de son échec dans ce monologue. Son meurtre paradoxalement achève la pièce sur une réussite : il est assassiné par une révolte. Dans ce passage, nous nous intéresserons au dédoublement du personnage de Caligula, puis aux thèmes récurrents dans ce monologue, et enfin au sens du dénouement.

 

I). Dédoublement du personnage.

           

1). Personne qui se dédouble et qui s'adresse à son reflet.

 

La récurrence du mot « miroir » insiste sur le thème du double éclairant ainsi le sens des pronoms première et deuxième personne.

C'est un monologue introspectif : le personnage se parle à lui-même. L'apostrophe : « Caligula » faite par Caligula lui-même est associé à l'inversion faite par le miroir. Les pronoms « je » et « tu » sont omniprésents tout au long du monologue, et marque le dédoublement de Caligula.

 

            2). Le reflet est le signe de son échec.

 

L'image qu'il rencontre est le signe de son échec. Il brise le miroir pour se détruire lui-même. Il y a quatre étapes :

-         convidence

-         échec

-         haine

-         destruction

 

II). Thèmes récurrents du monologue.

           

1). Thème de la culpabilité.

 

L'idée de la culpabilité est récurrente, on passe de « tu es coupable » à « nous sommes coupable ». Le « nous » représente peut être tous les hommes : ainsi la culpabilité générale banalise et atténue celle de l'individu.

 

            2). Thème de la souffrance du personnage.

 

On remarque la souffrance morale du personnage caractérisée par l'anaphore : « j'ai peur », et les didascalies : « avec tout l'accent de détresse ». On remarque aussi une souffrance physique : « tous frappent ». Caligula est donc un personnage qui souffre tant bien physiquement que mentalement.         

 

3). Incohérence du discours : thème de la folie.

 

Caligula sombre littéralement dans la folie. La ponctuation (beaucoup de « ! » et de « ? ») marque que Caligula est dérangé. De plus, l'antithèse « riant » et « râlant » lorsque Caligula se fait tuer marque bien l'incohérence dans son comportement.

 

III). Signification philosophique.

 

C'est l'idée que l'homme ne peut pas se substituer au destin. Idée de la fatalité humaine. Le thème de la fatalité et du destin est un thème récurrent dans la littérature.

 

Conclusion :

 

Caligula représente en fait l'absurdité du monde. On peut rapprocher ce texte de l'essai du Mythe de Sisyphe.

I Une mort attendue, dramatique et tragique

 

A)            Une mort dramatique et dramatisée

a)            Une mort attendue (préparée avant la scène et dans la scène):

-       avant la scène : 1°imminence de l’intervention des conjurés : armes apportées par 1 esclave IV,4 ; « le moment est venu » dit Ch IV, 13 ; et« ce soir nous serons une centaine » IV, 17 ; 2° départ de Scipion (fin de l’amitié) affirmant à C un elliptique « je sais déjà que tu as choisi » ; + meurtre de Caesonia  et dernières paroles prophétiques de C « pour parfaire enfin la solitude éternelle que je désire » (périphrase de la mort)

-       dans la scène : « bruit d’armes » pendant le soliloque, associé au « chuchotement  en coulisses » + miroir brisé = signe symbolique

b)            Une mort dramatisée  (spectaculaire et rapide)

- en deux temps accélérés : 1° entrée précipitée du fidèle Helicon surgissant au fond pour prévenir C en criant : « garde toi, Caïus » X2 -> dramatisation ; 2° entrée par toutes les issues + hurlement de C qui « fait face avec un rire fou », mais comme sans surprise (jeu ?)

- enchaînement rapide des actions d’une violence extrême soulignées par les didascalies : « hoquets/ rire,/râle, /hurlements »

 

B)            Une mort tragique

a)            gestuelle symbolique

- C n’a pas fui  mais semble dans une attitude de défi entre  démence et hystérie « fait face avec un rire forcé » (cf fin de Dom Juan de Molière)

- Frappé en 3 temps symboliques : 1° par le vieux patricien dans le dos  (comme le lâche qu’il a prouvé être déjà en tant que délateur III,4 que la peur faisait claquer des dents IV,4 ; 2° par Ch « en pleine figure » comme assumant sa révolte et sa vengeance = image du résistant (qui rappelle ses paroles de II,2 : « il faut bien frapper quand on ne peut réfuter » ; 3° « Tous frappent » action solidaire -> Punition/châtiment attendu et mérité

b)            polysémie des paroles finales (plusieurs sens)

-       « A l’histoire, C, à l’histoire ! » phrase exclamative elliptique avec force de la répétition : 1° mégalomanie : mort historique qui assure sa pérennité en laissant des traces de son existence dans les mémoires à tout jamais (cf Néron et sa folie paranoïaque); ou 2° semble dire que l’histoire, et donc l’avenir,  lui donneront raison : vous êtes tous coupables, menteurs, lâches, abreuvés de sang comme moi , et nous sommes tous coupables dès que nous naissons… ;  cf aussi analyse de B.N. dans le Dictionnaire des personnages des éditions Laffont /Bouquins : « sa mort serait la preuve que les hommes peuvent prendre conscience  et refuser l’absurde qui les dépasse (…) grâce à lui les hommes sont enfin devenus des hommes »… ??

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