Quelques éléments pour compléter le procès de Los Angeles
Commentaire de texte : Quelques éléments pour compléter le procès de Los Angeles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar valentinq76 • 22 Juin 2018 • Commentaire de texte • 678 Mots (3 Pages) • 681 Vues
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Quelques éléments pour compléter la LA sur le procès (2e axe)
Manque d'intérêt et éloignement du personnage :
- Plusieurs raisons : le sentiment d’exclusion, la mise en scène, mais aussi la chaleur (l.1) et la longueur du discours de l’avocat (l.2 : « épais » ; l.5-6 : « jamais finir » ; « après un moment »l.13 ; accumulation des infinitifs « m'écarter », « me réduire à zéro », « se substituer à moi » l.14-16).
- Le détachement du personnage est exprimé par certains passages du texte : « A un moment donné, cependant, je l’ai écouté », l.6 ; « mais il m'a paru »l.21 ; « je me souviens seulement que… », l.50 ; « c’est à peine si j’ai entendu », l.64) : emploi de modalisateurs qui montrent que M est un simple observateur éloigné de ce qui se joue et dont les perceptions paraissent floues, peu fiables. + adversatifs (soulignés) qui témoignent de sa lutte pour suivre, en vain visiblement...(Mais je crois que j'étais déjà très loin »l.16-17, « seulement, il n'a pas parlé » l.42)
- Il manifeste de façon assez virulente sa volonté d’achever ce procès (l.62-63) : « qu'on en finisse ».
Refuge dans les sensations et les souvenirs :
- L’attention de M est détournée par un bruit venant de l’extérieur (« la trompette d’un marchand de glace », l.53-54), qui incarne la vie en liberté. Cela explique qu’il déclenche les souvenirs du personnage (l.55) :
- On peut noter une opposition entre le réel (la chaleur étouffante du tribunal) et le souvenir (promesse de fraîcheur) : un simple son venu de l'enfance parvient à réduire à néant la salle du tribunal.
- Souvenirs associés à des sensations, qui correspondent à des plaisirs simples et quotidiens (énumération l.58-60).
- Une sensation en appelle une autre : un son (« trompette ») amène une sensation gustative et tactile « glace », puis des odeurs « odeurs d'été » et des images « quartier que j'aimais »
- On peut observer un certain lyrisme : allitérations dans chaque GN : en dentales ([d] et [t] : « des odeurs d'été » ; en [k] : « le quartier que j'aimais » en [s] « un certain ciel du soir » ou en [r] dans l'ensemble de la phrase : « des odeurs d'été, le quartier que j'aimais, un certain ciel du soir, le rire et les robes de Marie »
- On remarque au passage l’attachement de M à Marie.
- M alterne souvenirs précis (déterminants définis) et habitudes plus floues (indéfinis, pluriel) : impression d'un vertige qui submerge le personnage
- Le bonheur tient justement en la simplicité, la banalité de ces souvenirs : adjectifs : « pauvres » et « tenaces » qui ne se contredisent pas ici
- Ce bref passage suffit en réalité à contredire l’accusation d’insensibilité qui pèse contre M, et confirme l'humanité de ce dernier. Il montre que le procureur et l’avocat, donc la société tout entière, sont passés à côté de la vérité de ce personnage qui vit dans l’instant.
- Impression de malaise et refuge dans le sommeil :
- sensations désagréables qui dominent, y compris après le souvenir : « remonté à la gorge »l.61 : image très négative : désir de rafraîchissement= impossible à assouvir (voir aussi comparaison l.48-49 « comme une eau incolore où je trouvais le vertige » : adjectif péjoratif qui contraste avec les plages où a trouvé le bonheur)
- « avec le sommeil » l.64 : réaction usuelle de M sous l'effet de la chaleur et du malaise : dans le bus après l'annonce de la mort de sa mère, le jour du meurtre et de plus en plus souvent, en prison : le sommeil peut être considéré comme un ultime refuge, loin du monde des hommes, seule échappatoire à la cellule et à l'absurde ou une annonce d'une communion possible avec la « tendre indifférence du monde » (expression extraite de l'épilogue)
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