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Renaissance et Humanisme: l'essentiel en 2 faces

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Par   •  12 Octobre 2021  •  Dissertation  •  1 005 Mots (5 Pages)  •  397 Vues

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Renaissance et Humanisme

  1. Sens de l’appellation

Dans la langue commune, humanisme désigne une théorie visant à l’épanouissement de l’homme par ses propres forces. En ce sens, l’humanisme n’est pas limité à une époque particulière ; il a été le centre de bien des débats du XXe siècle tel l’existentialisme.

Dans l’Histoire de l’Occident, on réserve toutefois, depuis le XIXe siècle, l’appellation humanisme  à un large mouvement intellectuel, lié à la redécouverte de l’Antiquité. Ce courant est né dans l’Italie du XIVe siècle (Dante, Pétrarque, par exemple). Il a ensuite gagné toute l’Europe au XVe et XVIe siècles (Pic de la Mirandole ou Machiavel en Italie, Thomas More en Angleterre, Erasme aux Pays Bas…).

Au sens strict, les humanistes sont les érudits qui étudient les langues et textes antiques[1]. Ils y retrouvent la pureté linguistique et l’art de s’exprimer, des connaissances oubliées (notamment en médecine et mathématiques), une sagesse antérieure au christianisme qui accorde une large place à l’homme (Cicéron, Virgile, le platonisme, l’épicurisme…). Enfin, ils ne craignent pas d’appliquer leurs méthodes de critique textuelle à la Bible elle-même dont ils cherchent à restaurer le sens originel. Ce retour aux sources les rendra suspects aux yeux de l’Eglise catholique.

Ce retour à l’Antiquité est vécu comme une véritable « renaissance », comme un accès à la modernité par rupture avec un ordre médiéval senti comme ignorant et barbare. Il contribue à un renouvellement profond des littératures en langue vulgaire (comme le français). Mais l’émancipation de l’esprit est bien plus large : c’est d’abord de philosophie, de droit, de politique, de pédagogie, de morale ou de religion que se soucient les principaux humanistes qui s’expriment souvent en latin.

  1. Contexte historique et culturel

Différents éléments ont contribué à cette véritable « révolution culturelle » :

  1. Le monde chrétien est ébranlé. La prise de Constantinople par les Turcs (1453) qui scella la fin de l’Empire romain d’Orient et les guerres d’Italie (1494-1559) en sont la cause. Ces guerres ont cependant favorisé les contacts et échanges culturels, artistiques et littéraires.  S’ajoute à cela un schisme majeur : la Réforme protestante qui s’oppose à la tradition catholique. Des versions originelles des textes sacrés se diffusent (Martin Luther traduit la Bible en allemand). Ce conflit doctrinal dégénère en une guerre civile qui ensanglante la France de 1572[2] à 1598[3]. L’Eglise n’en sortira pas indemne, sa domination exclusive, caractéristique médiévale est terminée.

  1. Les Grandes découvertes se multiplient.
  • En géographie, avec les expéditions de Christophe Colomb, Magellan ou Vasco de Gama qui explorent de nouveaux mondes ;
  • En anatomie et en chirurgie, avec Ambroise Paré et Vésale ;
  • En astronomie, avec Copernic et Galilée.

Certaines de ces découvertes influencent directement le monde des arts et de littérature : les connaissances anatomiques et mathématiques renouvellent la façon de peindre (travaux de Léonard de Vinci, définition des lois de la perspective). L’invention de l’imprimerie (Gutenberg, 1434) permet une diffusion plus large des œuvres, notamment en langue « vulgaire ». Toutes ces parutions contribuent à ouvrir une ère nouvelle à la pensée humaine, souvent aux dépens de l’autorité ecclésiastique.

  1. Traits majeurs du courant :

  1. Un retour critique aux sources antiques, débarrassées des erreurs accumulées par les traducteurs et les commentateurs des siècles précédents. Il s’agit d’une véritable remise en question des interprétations antérieures. Ce sens critique appliqué à la religion n’est pas vu d’un bon œil et pousse les humanistes à prôner une religion simplifiée. De plus, ceux-ci remplacent la foi par le recours à l’observation et l’expérience. Ils croient au progrès et se tournent, inévitablement, vers les sciences.
  1. Une admiration pour l’Antiquité qui les passionne véritablement. Ils apprennent le latin, le grec, l’hébreu. Ils traduisent et commentent des nombreux écrits transmis par les Arabes et découvrent de nouveaux textes.
  1. Une plus grande confiance en l’homme : Au Moyen Age, l’homme s’intégrait dans un système clos dominé par une religion qui lui rappelait surtout son état de créature pécheresse. Pic de la Mirandole écrit à ce sujet : « J’ai lu […] qu’on ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que l’homme ». Les humanistes recherchent un modèle de perfection humaine : esthétique chez les artistes, social et politique chez d’autres. Par exemple, on rêve d’une société idéale où les hommes seraient « libres dans une société libre » (Marsile Ficin).
  1. Un désir de connaissance total : Les humanistes ne veulent rien ignorer des lettres, des sciences, de l’histoire, de la philosophie, de la politique et de la géographie. Curieux de tout, stimulés par les Grandes découvertes, ils voyagent beaucoup. Cette soif de connaissance s’accompagne donc d’une propagation des idées. Par leurs voyages mais aussi grâce à l’imprimerie, les idées nouvelles se répandent.
  1. Un souci de l’enseignement, considéré comme le moyen de former des esprits universels et modernes, de produire un homme parfait des points de vue intellectuel, moral et religieux. Erasme, Rabelais et Montaigne, entre autres, abordent, chacun, le thème de l’éducation des enfants. Les femmes aussi peuvent désormais accéder à la connaissance. Plusieurs œuvres littéraires portent, d’ailleurs, des signatures féminines : Marguerite de Navarre, Louise Labé.
  1. Un renouvellement des genres littéraires, inspirés des modèles antiques ou italiens : naissance de la tragédie ou de la comédie classiques, adoption du sonnet ou de l’ode.
  1. Une promotion des langues « nationales » : les premières grammaires de l’italien et de l’espagnol datent du XVe siècle ; celle du français au XVIe siècle. Certains auteurs (Montaigne, Rabelais, du Bellay) veulent « illustrer » la langue française, notamment en y créant de nouveaux mots. Par ailleurs, François Ier fait du français une langue d’État, officielle, au détriment du latin, en exigeant son emploi dans les registres d’état civil et autres actes publics (Ordonnance de Villers-Cotterêts, 1539).

[1] Jusqu’il y a peu, on appelait d’ailleurs encore humanités les études secondaires fondées sur l’apprentissage du grec et du latin.

[2] En 1572 : le massacre de la Saint-Barthélemy : sur l’instigation de la reine-mère Catherine de Médicis, les catholiques fanatisés assassinèrent des milliers de protestants.

[3] Elle prend fin par l‘Edit de Nantes, promulgué par Henri IV qui garantit la liberté religieuse.

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