Les frontières

Introduction - LES FRONTIÈRES DANS LE MONDE AUJOURD’HUI. La frontière a une dimension la fois juridique, politique, économique et culturelle. Elle délimite l’espace sur lequel s’étend la souveraineté d’un État. Mais cette notion est utilisée en géographie de manière plus large : de fait, il n’y a pas que des États qui posent des frontières. Certaines « zones grises » (Tibet, Sahara, Pakistan oriental), peuvent de plus être contestées. La frontière opère une discontinuité territoriale qui peut produire un « effet-frontière » (effet de rupture mais aussi de rapprochement pour les échanges commerciaux notamment entre deux territoires différenciés), qui peut se manifester soit sous la forme de barrière, soit sous la forme d’interface. Fondamentalement la frontière reste davantage une interface, elle n’est jamais totalement fermée. La frontière est donc avant tout une notion politique, qui n’a rien de naturel, ni d’éternel. Elle est un instrument de contrôle territorial qui peut être utilisé par des États, comme par des acteurs non-étatiques. L’idée que des territoires seraient définitivement de toute éternité, associés à des peuples, à une identité, et que des frontières devraient être naturellement fixées sur des éléments naturels (montagne, fleuve, rivière, lac etc.) est donc fausse et dangereuse. La frontière détermine un territoire et sépare les populations, mais elle est également une zone privilégiée d’échanges et de contacts. Représentée sur une carte d’un simple trait, elle se traduit sur le terrain par un marquage plus ou moins visible, stable ou linéaire. -DES FRONTIÈRES DE PLUS EN PLUS NOMBREUSES La première idée importante à retenir est que les frontières sont des plus en plus nombreuses. La principale raison est la multiplication quasiment par quatre du nombre d’États depuis 1945, suite au processus de décolonisation puis à la fin de la Guerre Froide. Les frontières, comme limites territoriales d’États souverains restent parfois contestées et deviennent des lieux de tension surtout s’il existe une inégale répartition des hommes et des ressources d’un territoire à l’autre. On compte aujourd’hui environ 252 000 km de frontières internationales terrestres, dont 28 000 sont apparues depuis 1991.

EPREUVE DE HGGS - PremièreÉtudier les divisions politiques du monde : les frontières2-DES FRONTIÈRES PLUS OU MOINS MARQUÉES. La frontière est à la fois une limite et un point de contact, qui peut se matérialiser, par un poste de contrôle, de douane, un mur... ou au contraire ne pas être marquée. On parle de frontière ouverte (frontière entre la France et l’Allemagne au niveau de Kehl par exemple) selon les relations entretenues par les deux États. Au nom de la protection de son territoire terrestre, un État peut faire ériger des murs ou des barrières et faire surveiller la frontière par son armée (cas du mur États-Unis/Mexique ou israélo-palestinien, cas de la frontière indo-pakistanaise par exemple.) -F R O N T I È R E S E T O U V E R T U R E S : A F F I R M A T I O N D ’ E S P A C E S TRANSFRONTALIERS. Ainsi l’ouverture de frontières entre deux États facilite l’essor de relations intenses liées à la complémentarité des deux territoires. Se développent alors des espaces transfrontaliers, dont les exemples les plus nombreux se trouvent dans l’Union européenne (Belgique/ France, Luxembourg/ Allemagne/France). Dans les espaces transfrontaliers européens, les frontières sont existantes mais ouvertes, permettant une libre circulation des hommes et des biens. Ils se développent davantage sur des territoires dont les acteurs ont su soutenir des stratégies spécifiques de coopération. La gestion de ces espaces est donc spécifique et permet une meilleure connectivité de ces territoires. I. Tracer des frontières, approche géopolitique 1. Pour se protéger : le limes rhénan Tracé pour protéger le monde romain, le limes était à la fois une frontière défensive et un poste de contrôle des différents flux de population et d’échanges commerciaux. En cela il constitue un espace de contact entre les différents peuples. La notion de limes comme frontière militaire apparaît au moment où les conquêtes militaires de l’Empire Romain s’achèvent, entre le Ier et IIe siècle. Jusque-là, l’Empire par définition expansionniste n’avait pas de limites. La défaite et le massacre de Teutoburg amènent Auguste à reconnaître le Rhin comme frontière et à faire construire des fortins en bois le long du fleuve. Cette ligne défensive sera renforcée par les successeurs d’Auguste au Ier et IIe siècle. Mais peu à peu le limes se transformera davantage en zone

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