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Comment Voltaire s’empare-t-il du registre pathétique pour donner à son roman un dénouement cathartique ?

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Par   •  19 Décembre 2022  •  Compte rendu  •  1 067 Mots (5 Pages)  •  272 Vues

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Comment Voltaire s’empare-t-il du registre pathétique pour donner à son roman un dénouement cathartique ?

Dans notre extrait Mademoiselle de Saint-Yves, au limite de la mort, se confesse sur l’adultère qu’elle a perpétué contre son gré.

C’est par l’utilisation du registre pathétique, qui donne lieu à des scènes hyper réalistes appelées hypotypose de conte, que Voltaire nous décrit cette scène.

C’est d’abord par l’amour d’une femme envers son amant que Voltaire fait transparaitre le registre pathétique. Pour exemple, on relève l’actif « A ce mot d’épouse, elle soupira » qui montre à quel point Mademoiselle de St Yves se sent déchirée. Elle ne peut plus être épouse à cause de ses péchées mais voudrait l’être. Dans l’extrait elle « le regarda avec une tendresse inexprimable », on note également l’utilisation de l’épithète « inexprimable » faisant référence à l’état d’esprit impénétrable et inaccessible de Saint Yves. En effet, le narrateur lui-même ne parvient pas à nous retranscrire, à nous lecteurs, la réalité de ce que pense St Yves, tant ses tourments sont grands et de l’ordre de l’indicible.

Ceux-ci, justement, se manifestent par l’adverbe « soudain » dans la phrase « soudain jeta un cri » qui justifie la précipitation de la douleur de Saint Yves qu’elle ne semble plus maitriser et l’angoisse que cela génère chez les autres protagonistes, témoins de ce bouleversement. D’ailleurs, l’empressement de ses cris fait que l’on ne comprend plus ce qu’il se passe. Cette impression de chaos est intensifiée avec l’énumération suivante « l’accablement et l’expression des sens et les souffrances suspendues laissent à l’âme sa liberté et sa force ». Les émotions se mélangent chez la mourante, la rendant confuse. Elle ne sait plus si elle est victime ou bien actrice consentante de ses actes. La culpabilité et la souffrance engendrent une contradiction si forte qu’elle se doit de l’extérioriser. Ainsi, Voltaire parvient à rendre le lecteur compatissant du sort de la jeune femme. Et il pousse ses lecteurs à nuancer le consentement qu’elle aurait donné.

        Pour cela, il montre l’état de confusion intense dans lequel se trouve St Yves, elle-même doutant de sa version des faits. Dans l’extrait « ces paroles tendres et terribles ne pouvaient être comprises », on peut voir une antithèse qui traduit tout le trouble de la scène que les lecteurs, ainsi que les protagonistes, vivent. 

Dans le même registre, on relève l’antithèse « l’effroi et l’attendrissement » qui joue sur les contradictions de la malade. On peut alors se demander si l’état émotionnel souffrant de St Yves est justifié.

Cependant, Voltaire souligne le « courage » de St Yves lorsqu’elle décide de s’expliquer. On comprend alors l’état d’esprit de la souffrante qui ne parvenait pas à exprimer son mal être tant elle était confuse.

En effet, narrer son traumatisme provoque chez Melle de St Yves de vives émotions. On a l’impression qu’elle revit une seconde fois l’incident. Cette reviviscence traumatique ne nous permet plus alors de douter de sa position de victime de viol.

On découvre également le thème de la famille vu par Voltaire. En effet, Il nous montre l’importance du foyer à son époque. Il réussit à nous le prouver à travers les 3 juxtapositions portant sur le champ lexical de la famille, « Sa tante, (…), Son frère (..), son amant ». Ces derniers sont présents et semblent encadrer la mourante, la soutenir. De plus l’hyperbole « qu’il baignait de larmes » illustre la tristesse de son amant qui paraît prêt à lui pardonner tous ses péchés antérieurs quels qu’ils soient.  Ensuite, on relève dans l’extrait « la tante presque sans vie », l’antithèse entre la tante qui ne souffre d’aucune maladie et sa nièce qui elle est véritablement « mourante ». On pourrait presque penser que l’état de Melle de St Yves est contagieux tant ses proches ont l’air affectés. De ce fait, on relève l’épithète « faibles bras » caractérisant le corps de la tante qui soutient la souffrante, venant ainsi appuyer nos propos. On relève également le champ lexical de la mort avec les noms communs suivants « sans vie », « mourante », « faible » qui nous baigne dans une atmosphère funeste et tendent à nous montrer que la fin est inéluctable.

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