Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu
Cours : Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucie Veronneau • 12 Février 2016 • Cours • 3 576 Mots (15 Pages) • 1 969 Vues
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Quels liens sociaux dans des sociétés où s'affirme le primat de l'individu ?
La cohésion sociale repose sur les liens sociaux qu'entretiennent les individus entre eux et la capacité de la société à intégrer ses membres. Emile Durkheim distingue la solidarité mécanique qui caractérise les sociétés traditionnelles de la solidarité organique qui caractérise les sociétés modernes. Cette dernière repose sur une division du travail, celle-ci disposant d'une fonction morale et permettant l'intégration du corps social. Face à la montée de l'individualisme, les instances de socialisation se transforment : lorsqu'elles n'assument plus leurs fonctions d'intégrations et de transmissions des normes et valeurs de la société, elles favorisent les situations anomiques.
I
Les formes de solidarité selon Emile Durkheim
A
Lien social et cohésion sociale
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Lien social
Lien social
Le lien social désigne l'ensembles de relations entre les individus et les groupes au sein d'une collectivité qui assurent la cohésion de la collectivité et l'intégration des individus dans cette collectivité.
Les relations composant le lien social peuvent être directes ou indirectes, réelles ou virtuelles. Un lien d'amitié, un serrement de mains, mais aussi une communication à distance, la lecture du blog d'un autre ou la redistribution sociale sont des éléments qui participent du lien social.
Le lien social relie les individus les uns aux autres suffisamment solidement pour que la cohésion de la société soit assurée et se reproduise dans le temps. Il est aussi ce qui permet l'identification des individus à la collectivités, et donc le sentiment d'appartenance collective.
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Intégration sociale et cohésion sociale
Intégration sociale
L'intégration sociale est le processus par lequel un ensemble d'individus ou de groupes sociaux tend à constituer ou à devenir partie d'une entité sociale. Elle a cependant deux significations en sociologie.
En sociologie, on distingue
- L'intégration de la société est une caractéristique qui s'applique à la collectivité toute entière. L'intégration traduit la capacité systémique du groupe social à produire une cohésion sociale suffisante. Pour Durkheim, une société est intégrée quand il existe des liens stables et forts entre les individus qui la composent. Cette intégration s'oppose à l'anomie et à la désorganisation sociale (manque de lien social).
- L'intégration dans la société désigne la situation d'un individu ou d'un groupe au sein d'une collectivité plus large. C'est la capacité d'un individu ou d'un groupe à se considérer comme partie prenante de la société et à s'en faire reconnaître. Un individu est donc intégré lorsqu'il occupe une place reconnue dans la société. Cette intégration s'oppose à la marginalité et l'exclusion d'individus.
Cohésion sociale
La cohésion sociale est une caractéristique des groupes sociaux qui désigne l'intensité des liens sociaux, c'est-à-dire leur stabilité et leur force.
Une société qui a un degré élevé de cohésion sociale est une société intégrée.
B
La division sociale du travail
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La mutation de la société
A la fin du XIXe siècle, la sociologie se constitue en tant que discipline scientifique avec pour objectif d'établir une connaissance scientifique du social. La discipline naît de l'étude, par plusieurs penseurs et chercheurs, des bouleversements liés à la modernité, notamment en ce qui concerne le lien social. La révolution industrielle a introduit de nouveaux rapports sociaux, économiques et politiques, bouleversant progressivement tout l'ordre social traditionnel. Le lien social semble alors changer de nature, parallèlement à la montée de l'individualisme dans les sociétés occidentales.
Ce sont ces questions qui motivent les travaux d'Emile Durkheim (1858 − 1917), père fondateur de la sociologie française. Durkheim construit un cadre théorique qui permet à la fois d'expliquer les mécanismes selon lesquels ces bouleversements se déroulent et d'étudier les problèmes qu'ils posent.
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La division sociale du travail
Le premier ouvrage majeur de Durkheim s'intitule De La Division du travail social. Durkheim y montre que les sociétés modernes se différencient des sociétés traditionnelles par l'existence d'une division technique du travail entre les agents qui a une importance cruciale pour les structures de la société. En effet, il montre que la division du travail a non seulement une fonction économique (c'est ce qu'a montré Adam Smith, la division du travail permettant la spécialisation des individus et une meilleure productivité) mais aussi une fonction "morale" (ou sociale), au sens où elle détermine les relations que les agents vont avoir entre eux.
La division du travail produit une forme de lien social (Durkheim utilise le terme de "solidarité" pour le désigner) entre les agents, puisqu'ils dépendent plus les uns des autres que lorsque chacun peut produire tout ce donc il a besoin (comme dans les tribus de chasseurs-cueilleurs). Ainsi, Durkheim s'oppose aux thèses qui voient dans la modernité une montée de l'individualisme contre la collectivité et une disparition du lien social. Celui-ci change de forme, mais n'est pas affaibli dans les sociétés modernes. Au contraire, la division du travail suscite une nouvelle forme de solidarité nécessaire pour assurer la cohésion de la société.
Durkheim se penche notamment sur les règles en vigueur dans les groupes, et sur la façon dont elles sont énoncées et appliquées, afin de caractériser la nature du lien qui unit les individus. Cela lui permet d'opérer la distinction restée célèbre entre "solidarité mécanique" et "solidarité organique". Des communautés primitives aux sociétés modernes, la différence s'opère par le changement de forme du lien social, qui passe de la solidarité mécanique à la solidarité organique.
C
D'une solidarité mécanique à une solidarité organique
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Solidarité mécanique
Solidarité mécanique
La solidarité mécanique désigne le type de relations sociales caractérisant les groupes sociaux traditionnels. Les relations entre les agents reposent sur leur similitude. Tous les membres du groupe ont des croyances et des comportements semblables, et la conscience collective est forte.
La solidarité mécanique caractérise les groupes sociaux que l'on appelle "primitifs" ou traditionnels, et que Durkheim désigne comme "communautés". Il s'agit notamment des tribus de chasseurs-cueilleurs amérindiens. Dans ces groupes, la conscience individuelle des individus diffère très peu de la conscience collective.
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