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Les caïmans sans dents

Fiche : Les caïmans sans dents. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Janvier 2017  •  Fiche  •  619 Mots (3 Pages)  •  598 Vues

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Des Caïmans sans dents, des aigles sans griffes, des serpents sans venin, des coqs sans voix, des buffles sans cornes, des tortues sans carapace… Quel est ce pays ?

À Beng, on te dit de rentrer chez toi,

Chez toi, on te dit de rentrer dans ton village,

Dans ton village, l’oncle te dit de rentrer chez tes parents,

Chez tes parents, ils te demandent de retourner en ville…

C’est vraiment la peur de «l’étranger», autrui est devenu un intrus. La peur de son semblable fait de chair et de sang, une peur inutile. Elle s’est transformée en « complexes d’autochtonie/allogénie » dont le moindre fait divers risque de « rwandaliser à la 1994 » toute une Nation.

Jadis, Lions indomptables, nos fauves sont devenus des domptables. Sans oublier, certains de nos notables corrompus jusqu’à la moelle épinière. Ce n’est pas le petit voleur de biscuits du marché central ni le pickpoket du marché Mboppi et Mokolo qui ont tué mon pays mais les voleurs à col blanc et « intellectuels à double balles ». La feymania (mafia camerounaise) et la wolowosserie (prostitution camerounaise) font que certains gagnent la vie grâce à leur esprit véreux et certaines ont du pain quotidien grâce à la sueur de leurs entrejambes. Il faut « frapper » le mougou, il faut avoir au minimum trois «gibiers » : tels sont les mots d’ordre de nos feymens et wolowoss.

« sais-tu qui je suis ? mon oncle/père/frère est dans la mangeoire alors prends tes gardes » : Voilà l’une des phrases qui cassent nos oreilles dans la rue. Ton locuteur te fait déjà comprendre la suprématie d’un système de corruption car même s’il est hors la loi, il suffit d’un coup de fil et le coupable devient agneau, l’innocent le coupable idéal… Le recrutement dans un service privé ou public n’est plus forcément basé sur le mérite mais sur l’affinité politico-clanique.

Les cadeaux offerts aux enfants sont en général des gadgets en pistolet, ensuite on s’étonne que le fils est devenu braqueur. La Bayam-sallam souffre énormément pour entretenir ses rejetons tandis que « massa » est au « tourne-dos » entrain de consommer jusqu’à la lie ses bières. À la fin de la journée, si massa dispose encore de quelques monnaies, elles sont destinées pour la petite yoyette alias 2ème bureau : pauvres mamans.

La grande partie des terres fertiles sert de culture de café/cacao sans oublier des milliers d’hectares destinés à cultiver les bananes pour pas nourrir la population mais réservées pour l’outre-atlantique. Le dernier lot de terre arable est vendu en monnaie de singe au chinois ; ils finissent par cultiver le manioc pour nous les revendre.

Le pire des pire, pour avoir des dorénavant une promotion sociale, le jeune doit devenir deppso (sacrifier son « derrière »), les sectes inondent les rues. Le famla qui était caché autrefois est maintenant partout.

Bref, voilà quelques tares qui gangrènent mon Kamerun, l’Afrique en miniature. Une des conséquences, la chevilles ouvrières, le fer de lance de la Nation n’a plus qu’un rêve : aller à Mbeng et tout faire pour rester…

         Après l’assassinat de UM NYOBÈ, alias le Pondol, l’assassinat de MOUMIÉ, l’assassinat de OUNDIÉ et bien d’autres martyrs voilà le pays que p. Messmer, p. Aujoulat sans omettre j. Lamberton (« …le cailloux dans la chaussure… ») ont « loué » à leurs élèves-serviteurs.

           Le rêve est espoir, oui restons persévérants car nos martyrs ont donné leur sang et corps pour la libération du Kamerun. Donnons notre meilleur pour redorer le blason de notre Nation.

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