Langages utilisés dans la sexualité

1. Construction de savoir autour de la sexualité.

La sexualité, avec ses caractères sacrés , domaine encore peu exploré, constitue actuellement une des grandes préoccupations dans le monde . Malgré cela, aborder la sexualité ne fait pas encore partie de la priorité des Etats. Les programmes de protection des enfants ne concernent que la protection contre l’exploitation sexuelle, mais ne considèrent pas la sexualité comme un objet de préoccupation dans ses différentes dimensions.

Dans le monde en général , comparées à d’autres thématiques, les recherches sur la sexualité restent moins nombreuses.

Étudier le langage institutionnel de la sexualité vise un objectif spécifique du comportement clé de communication des pratiques actuelles, une interaction langagière, dont sortent l’expression, les vocabulaires, la terminologie et les autres formes de langage. Chercher le langage local derrière la sexualité fera donc l’objet de différentes méthodologies appelées pour identifier avec les acteurs, les savoirs locaux, afin d’aller vers l’amélioration de la protection de l’enfant à Madagascar.

1.1. La sexualité, concept local et occidental

La sexualité est conceptualisée par différents chercheurs et théoriciens occidentaux. A Madagascar, malgré son caractère tabou, la population locale a leur propre représentation de ce concept.

1.1.1. Savoirs locaux sur la sexualité

Dans la commune de notre recherche, le concept de la sexualité se présente comme un concept assez flou. Les réponses obtenues en posant la question « selon vous, qu’est-ce que la sexualité ? » « Aminao, inona izany hoe fananahana » ont révélé le lien que les hommes établissent directement de la sexualité au sexe et au rapport sexuel, autrement dit la dimension biologique de la sexualité. Sur 157 personnes à qui nous avons posé la question, 156 ont fait tout de suite ce lien de la sexualité à sa dimension biologique. 112 ont répondu « taranaka » ou « descendance ». Seulement deux personnes ont spécifié le « mariage » ou « fanambadiana », « substitution » ou « fampirafesana » dans leurs réponses. Une autre expérience entreprise dans d’autres lieux pour demander spontanément à des couples présents s’ils s’entretiennent de la sexualité avec leurs enfants nous a révélé qu’ils en parlent peu surtout aux enfants de bas âge (18 réponses sur 20), considérant la sexualité comme un sujet qui va développer l’esprit « de vicieux » chez leur progéniture « sao manjary vetaveta ny ankizy », les autres qualifient la sexualité comme une affaire des adultes et des jeunes. D’autres réponses mettent en relief la représentation que font les parents sur ce qu’est l’enfant et la sexualité infantile « aleo aloha izy hilalao sy hianatra fa tsy resahina mihitsy an’izany fananahana izany, tsy tokony mbola ho

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