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La vengeance d’une femme

Fiche de lecture : La vengeance d’une femme. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Septembre 2022  •  Fiche de lecture  •  546 Mots (3 Pages)  •  464 Vues

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                                     La vengeance d’une femme :

J'ai souvent entendu parler de la hardiesse de la littérature moderne ; mais je n'ai, pour mon compte, jamais cru à cette hardiesse-là. Ce reproche n'est qu'une forfanterie... de moralité. La littérature, qu'on a dit si longtemps l'expression de la société, ne l'exprime pas du tout, - au contraire ; et, quand quelqu'un de plus crâne que les autres a tenté d'être plus hardi, Dieu sait quels cris il a fait pousser ! Certainement, si on veut bien y regarder, la littérature n'exprime pas la moitié des crimes que la société commet mystérieusement et impunément tous les jours, avec une fréquence et une facilité charmante. Demandez à tous les confesseurs, - qui seraient les plus grands romanciers que le monde aurait eus, s'ils pouvaient raconter les histoires qu'on leur coule dans l'oreille au confessionnal. Demandez-leur le nombre d'incestes (par exemple) enterrés dans les familles les plus fières et les plus élevées, et voyez si la littérature, qu'on accuse tant d'immorale hardiesse, a osé jamais les raconter, même pour en effrayer ! A cela près du petit souffle, - qui n'est qu'un souffle, - et qui passe - comme un souffle - dans le René de Chateaubriand, - du religieux Chateaubriand, - je ne sache pas de livre où l'inceste, si commun dans nos mœurs, - en haut comme en bas, et peut-être plus en bas qu'en haut, - ait jamais fait le sujet, franchement abordé, d'un récit qui pourrait tirer de ce sujet des effets d'une moralité vraiment tragique. La littérature moderne, à laquelle le bégueulisme jette sa petite pierre, at-elle jamais osé les histoires de Myrrha, d'Agrippine et d'Œdipe, qui sont des histoires, croyez-moi, toujours et parfaitement vivantes, car je n'ai pas vécu - du moins jusqu'ici - dans un autre enfer que l'enfer social, et j'ai, pour ma part, connu et coudoyé pas mal de Myrrhas, d'Œdipes et d'Agrippine, dans la vie privée et dans le plus beau monde, comme on dit. Parbleu ! cela n'avait jamais lieu comme au théâtre ou dans l'histoire. Mais, à travers les surfaces sociales, les précautions, les peurs et les hypocrisies ; cela s'entrevoyait... Je connais - et tout Paris connaît - une Mme Henri III, qui porte en ceinture des chapelets de petites têtes de mort, ciselées dans de l'or, sur des robes de velours bleu, et qui se donne la discipline, mêlant ainsi au ragoût de ses pénitences le ragoût des autres plaisirs de Henri III. Or, qui écrirait l'histoire de cette femme, qui fait des livres de piété, et que les jésuites croient un homme (joli détail plaisant !) et même un saint ?

                                                          Le rideau cramoisi :

Le Point de vue du lecteur est interne car le récit se déroule à la 1ère personne du singulier.

Personnages :

  • Vicomte de Brassard
  •  Marquise V (Mme du Vallon), amie de Barbey d’Aurevilly
  •    

Date appartenant au récit :

Le Bonheur dans le crime :

...

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