La croissance économique
Cours : La croissance économique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Thibaut Cadet • 18 Janvier 2021 • Cours • 25 250 Mots (101 Pages) • 521 Vues
Thème 9 : La croissance économique
Selon la définition de François Perroux (la plus courante), la croissance économique correspond à l’augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d’un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels.
Cette définition (pensée du prof) ne correspond plus tout à fait à l’utilisation que l’on a aujourd’hui car on l’utilise aussi pour décrire la variation d’une production sur une période très courte (un an par exemple)
La définition de Simon Kuznets (beaucoup moins connue/utiliser) va au-delà et affirme qu’il y a croissance lorsque la croissance du PIB est supérieure à la croissance de la population.
La croissance économique est généralement mesurée par l’utilisation d’indicateurs économiques dont le plus courant est le produit intérieur brut (PIB). Il offre une certaine mesure quantitative du volume de la production. Afin d’effectuer des comparaisons internationales, on utilise également « la parité de pouvoir d’achat », qui permet d’exprimer le « pouvoir d’achat » dans une monnaie de références. Pour comparer la situation d’un pays à des époques différentes, on peut également raisonner à « monnaie constante ».
I – La croissance économique sur longue période
- La croissance un phénomène récent ?
1- La courbe en crosse de hockey
[pic 1]
Le manche de la crosse (ligne du bas) correspond à la longue période de stagnation économique et puis la partie recourbé (celle qui part vers le haut) correspond au décollage économique. On constate que pendant de long siècles (voir abscisse) que ces pays n’ont connue pratiquement aucune croissance du PIB par tête (voir axe ordonnée) entre l’an 1000 et le 18ème. Ce n’est qu’à la fin du 18ème siècle qu’on observe d’abord en Grande-Bretagne une légère variation mais qui va à partir du 19ème siècle s’accélérer et va se poursuivre tout le long du 20ème siècle jusqu’à aujourd’hui.
À retenir : La croissance est un phénomène récent à l’échelle de l’humanité.
On doit ces statistiques à Angus Maddison (1926-2010), un économiste et historien britannique. Il est l’un des auteurs les plus influents dans le domaine de l’analyse historique et comparative de la « croissance économique ». Ses travaux font référence en matière d’études chiffrée de transformations de l’économie et des sociétés au cours des révolutions industrielles. Il est l’un des rares économistes à avoir étudié la croissance mondiale par zone géographique sur le très long terme (de l’an 1 à 1998)
[pic 2]
(Ma propre analyse) Comme avec la crosse de hockey, on observe dans ce tableau une forte évolution à partir du 19ème siècle. De même en l’an 1000, on observe très peu de différences entre les pays. C’est surtout une forte croissance pour les pays anglo-saxons qui dépassent dès 1870 celle des pays de l’Europe de l’Ouest.
Ce que l’on peut retenir, c’est que l’apparition d’une croissance durable est un phénomène concomitant (qui se réalise en même temps qu'un autre fait) à la Révolution industrielle du début du XIXe siècle. Dans l’économie mondiale : une perspective millénaire (2001) Angus Maddisson conjecture que la progression du revenu moyen par habitant entre 1820 et nos jours serait 30 fois supérieur à celle de l’époque moderne (1500-1820). A partir de 1820, l’industrialisation entraîne un véritable décollage de la croissance mondiale.
Il dégage ainsi 5 phases différentes :
- La mise en place du capitalisme (1820-1870) : l’Europe est alors la locomotive de la croissance mondiale grâce à la Révolution industrielle, apparue dans un premier temps en Angleterre (dès la fin du XVIIIème siècle)
- L’accélération de la croissance mondiale (1870-1913) : la deuxième Révolution industrielle (moteur à explosion, électricité) rejoint par l’industrialisation de pays en rattrapage (comme l’Allemagne)
- Le ralentissement de la croissance mondiale (1913-1950) : Les deux guerres mondiales entrecoupées par la crise de 1929 annulent les gains de productivité considérable réalisée grâce aux nouvelles méthodes d’organisations du travail (Taylorisme).
- L’âge d’or de la croissance (1950-1973) : c’est la période où la croissance mondiale est la plus forte (les Trente Glorieuses)
- Le retour à la normale (1973-1998) : La croissance revient à son rythme observé depuis deux siècles
2- Les étapes de la croissance économique selon Rostow
Walt Whitman Rostow (1916-2003) est un économiste et théoricien politique américain. Il publie Les étapes de la croissance économique en 1960.
Rostow met en avant l’ensemble des étapes nécessaires à franchir pour passer de la situation traditionnelle à la situation de pays développé (5 étapes)
Les 5 étapes sont les suivantes :
- La société traditionnelle : Elle correspondrait à la société Européenne au Moyen-Âge et aujourd’hui on ne peut pas vraiment donner d’exemple de société traditionnelle au sens strict. Même les pays les moins avancés ne sont plus tout à fait dans cette étape. Il faut la considérer comme la société ayant précédé la Révolution industrielle mais aussi la phase qui la précède.
Dans cette société traditionnelle la production est très limitée et surtout agricole. Les échanges sont rares et l’économie stagne (pas de croissance)
La société d’origine, dite société traditionnelle, ne vit que de l’exploitation de la terre, elle est relativement hostile au progrès et les hiérarchies sociales y sont figées. Le PIB par habitant ne peut pas augmenter, et tend même à décliner. De plus, le taux d’investissement tend à être le même que celui de la croissance démographique.
Donc c’est une société stagnante sur le plan de niveau de vie.
- Les conditions préalables au démarrage : Au cours de cette phase, un certain nombre de changements apparaissent. Le débat porte sur : Pourquoi des changements apparaissent ? Disons que pour Rostow, cette évolution vient des mentalités qui amènerait à un certain nombre d’innovations, en particulier dans le domaine agricole. Ce sont en fait les progrès de l’agriculture qui permettent de dégager un surplus (un profit), de connaître une croissance économique, elle permet de diviser le travail et de spécialisé une partie de la main d’œuvre sur des tâches qui ne sont pas uniquement des tâches agricoles.
C’est donc grâce à cette révolution agricole que le changement y est plus facilement accepté, permettant à la croissance économique de dépasser la croissance démographique. On assite en effet à une augmentation de la production et de la productivité agricole. Le travail peut être alors réaffecté à d’autres secteurs productifs.
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