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Soulèvement populaire et affaissement du régime

Fiche : Soulèvement populaire et affaissement du régime. Recherche parmi 302 000+ dissertations

Par   •  5 Avril 2025  •  Fiche  •  2 845 Mots (12 Pages)  •  30 Vues

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Paragraphe 1 : Soulèvement populaire et affaissement du régime

La Révolution tunisienne a commencé le 17 décembre 2010 à la ville de Sidi Bouzid, après que Mohamed Bouazizi, un jeune tunisien qui travaillait comme vendeur ambulant, s'est immolé par le feu en protestant la confiscation de sa charrette qu'il utilisait pour vendre des légumes et des fruits.[1] Cet évènement a poussé des milliers de tunisiens à manifester pour exiger le renversement du régime de Ben Ali. Les manifestations se sont étendues à d'autres villes, notamment Sfax, Kairouan, Sousse et Médenine.[2] Les manifestations à Sidi Bouzid sont entrées dans leur deuxième semaine, tandis que d'autres partis ont commencé à faire preuve de solidarité. Le syndicaliste Hussein Bettaieb a déclaré à Reuters, en affirmant la solidarité totale de la représentation syndicale avec le peuple, que le message des citoyens est clair, celui d'exiger un développement équitable entre les régions et d'offrir des opportunités d'emploi à tous.[3] Des manifestations pacifiques ont eu lieu dans les gouvernorats de Médenine, Kairouan et Sfax en solidarité avec les mouvements du gouvernorat de Sidi Bouzid et pour protester contre les conditions de vie difficiles et le chômage dans ces régions, tandis que les forces de sécurité sont violement intervenus pour les disperser. Des centaines de syndicalistes et d'étudiants ont participé à ces manifestations qui ont eu lieu dans les rues des villes susmentionnées, au cours desquelles ils ont brandi des slogans dénonçant la hausse des prix et le chômage généralisé, et exigeant l'octroi d'opportunités d'emploi aux titulaires de diplômes universitaires.[4]

Le 9 janvier 2011, environ 800 manifestants sont sortis à Ben Guerdane. Cette ville a été témoin d'incidents violents perpétrés par les jeunes pour revendiquer leurs droits.[5]A cette date-là, le bilan atteignait vingt-cinq personnes, selon les estimations de sources syndicales tunisiennes et d'Amnesty International, alors que le ministère de l'Intérieur a déclaré que les manifestations avaient fait huit morts tués par les balles de la police suite à de violents affrontements qui durent depuis des semaines.[6]

Il convient de noter qu'un certain nombre de liens relient ces différents mouvements, notamment la localisation géographique, puisque les protestations ont commencé dans des zones internes où il n'y a pas de projets économiques et où le taux de chômage est élevé, notamment parmi les diplômés universitaires.[7]

Ces protestations se caractérisent également par la nature de mouvements spontanés, non structurés et non organisés, et sont liées à la nature sociale plus qu'à la nature politique, même si elles soulèvent parfois des slogans politiques tels que « Fermeté, fermeté contre le pouvoir des mafias » ou « L'emploi est un droit, bande de voleurs ».[8]

Le 12 janvier 2011, la ville de Sfax a connu une grève générale et une marche pacifique de solidarité avec les habitants de Sidi Bouzid, au cours de laquelle les manifestants ont levé plusieurs slogans appelant surtout à une répartition équitable des richesses et des opportunités d’investissement et du développement.[9] Des affrontassions ont eu lieu entre les forces de sécurité et les manifestants conduisant à un bilan de trois morts et la prise de décision du couvre-feu sur toute la ville.[10]

Un jour après, la capitale Tunis a connu une manifestation à laquelle ont participé des milliers de tunisiens pour protester contre le chômage et exprimer leur solidarité avec les habitants de la ville de Sidi Bouzid. La manifestation, à laquelle ont participé des syndicalistes, des militants des droits de l'Homme, des étudiants et des blogueurs, était organisée par l’UGTT et partie de la place Mohamed Ali Al-Hami (siège centrale de l’UGTT).[11]

Régissant à ces agissements, et à la montée de la voix de la rue, le Ministre du Développement et de la Coopération Internationale, Mohamed Nouri Jouini, a déclaré que les revendications des jeunes pour le droit au travail sont légitimes, mais que cela ne justifie pas, selon lui, le recours à la violence dans les manifestations. Il a appelé au dialogue avec tous les partis sociaux pour trouver des solutions aux problèmes soulevés.[12]

L'agence Tunis Afrique Presse TAP a rapporté que Jouini avait annoncé une décision présidentielle de lancer un premier lot de projets d'une valeur de 15 millions de dinars pour créer davantage d'emplois dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, en plus d'avoir signé la décision d’octroi de 306 avis approuvant le financement gouvernemental de projets spéciaux au profit d’un nombre de jeunes diplômés en chômage.[13]

Les observateurs estiment que les autorités tunisiennes sont engagées dans une course contre la montre pour réprimer ces protestations avant la fin des vacances scolaires et le retour des étudiants dans leurs établissements au début de la nouvelle année, ce qui pourrait rendre la situation encore plus tendue. Ils soulignent également que les mouvements de protestation, malgré leur contenu social, expriment un état d'agitation populaire contre la corruption, la grande disparité de développement entre les régions et la forte emprise sécuritaire.[14]

Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a également prononcé, le 13 janvier 2024, un discours dans lequel il a annoncé une série de mesures sociales et économiques que son gouvernement prendra prochainement dans le but d'améliorer les conditions de vie des jeunes en général et des chômeurs en particulier.[15] Ben Ali a promis de créer 300 000 nouveaux emplois en 2011 et 2012 avec la participation des institutions étatiques et des entreprises privées. Il a également proposé d'organiser un Discours National auquel participeraient les Conseils Constitutionnels, les partis politiques, l’UGTT, les organisations de la société civile et les universitaires, dans le but de proposer de nouveaux plans et stratégies pour soutenir la politique nationale de l’emploi et de la lutte contre le chômage. Ben Ali a appelé les représentants du peuple et les hauts cadres de l’administration et du parti politique à écouter les citoyens et à ouvrir des canaux de dialogue avec eux afin de trouver des solutions à leurs problèmes.[16] 

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