Les Fleurs du Mal de Baudelaire

Les Fleurs du Mal

Quels sont les différents aspects de l'alchimie présents en poésie ?

La poésie est un art de la transformation :

- Transformer les émotions en art et les mots en leur donnant de nouveaux sens et nouvelles vérités.

- L’étymologie de poésie vient du grec « poiêsis » qui signifie création du verbe poiein (« faire », « créer ») et « créer » c’est transformer.

- Les mots ont une puissance magique et que seul le poète peut révéler.

Pour Victor Hugo, les poètes sont des mages. Pour Arthur Rimbaud, les poètes sont des voyants (Ce sont des personnes qui voient la réalité et y décèlent la vérité).

La grande Terreur de Baudelaire c'est le temps qui ronge la vie. Or le poème permet de devenir immortel car bien après sa mort le poète continuera à être lu et c'est quelque chose qui l'évoque dans plusieurs poèmes comme dans une charogne. Une charogne est destinée à sa maîtresse Jeanne Duval et il sent que leur amour est contraint nécessairement à la mort, à la fin. Et c'est pour ça qu'à la fin du poème il évoque : « j'ai gardé la forme et l'essence divine de mes amours décomposés », ainsi il a l'impression qu'elle va le quitter mais par la poésie il a sublimé leur amour. C'est quelque chose que de nombreux autres poètes évoque par exemple : Joachim du Bellay dans le poème Las où est maintenant ce mépris de fortune, évoque son « honnête désir de l’immortalité ».

Tout comme l’alchimie est l’ancêtre de la chimie, la poésie s’appuie sur de vrais savoirs et savoir-faire du poète.

Comment la poésie transforme-t-elle les émotions du poète ?

- Baudelaire utilise des figures de style et la musicalité pour produire du beau à partir de ses émotions. Il offre la vie à ses craintes à l’aide de personnifications et il le fait dès le premier poème de son ouvrage dans Au Lecteur, il donne une majuscule à l’Ennui afin de transformer ce nom commun en nom propre.

- Baudelaire utilise le même procédé contre son autre crainte qui est le passage du Temps. Il le fait dans les poèmes l’Ennemi et l’Horloge, le Temps est un vampire qui se nourrit de l’essence vitale de l’Homme.

Son art de la transformation passe par d’autres formes d’analogie. Le poème La Cloche fêlée est une grande métaphore filée qui compare son âme à une cloche brisée sauf qu’à la différence de celle-ci, elle ne peut même plus produire de sons. Dans Spleen LXXI, la métaphore filée compare cette même âme à « un gros meuble à tiroirs encombré de bilans » et à une pyramide c’est-à-dire un bâtiment empli de cadavres.

D’autres figures de style qu’il déploie souvent pour faire rejaillir la beauté de ses émotions sont : la comparaison, l’antithèse et l’oxymore.

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