"La démondialisation selon Donald Trump" Ghislaine Ottenheimer

Selon Ghislaine Ottenheimer, le temps des bénéfices de la mondialisation pour les pays riches est révolu. Ainsi, de nombreux grands perdants de ce processus et notamment les Etats-Unis, s’opposent à cette expansion continue du commerce international. En quoi Donald Trump, représentant des mouvements populistes propose-t-il alors sa propre vision de la démondialisation ?

I) L’ambivalence de la mondialisation

II) La démondialisation particulière de Trump

III) La stratégie à adopter pour s’y préparer en Europe

Il y a encore quelques décennies, la mondialisation profitait à tous grâce notamment à la forte croissance économique qu’elle a apportée. Néanmoins, le mythe de la “mondialisation heureuse” s’est effondré à la fin du XXème siècle, car aujourd’hui ce processus bénéficie principalement aux pays émergents ou peu développés avec une diminution de l’extrême pauvreté et un développement technologique conséquent. Au contraire, les Etats les plus riches ont subi peu à peu ses inconvénients dont en particulier la désindustrialisation qui en fin de compte a entrainé une perte de souveraineté économique. En effet, dans ces pays, seules les grandes fortunes et les FTN ont su continuer à tirer parti de la mondialisation ; tandis que les classes moyennes ont quant à elles beaucoup pâti de la destruction massive d’emplois.

Ces principaux perdants, les “somewhere” selon l’expression de David Goodhart, se sont alors tournés vers des mouvements protectionnistes en faveur de la démondialisation. Cela a permis l’émergence de politiciens populistes tel que Donald Trump. Ce dernier propose une alternative particulière à la mondialisation, qui diffère des altermondialistes. En effet, ceux-ci prônent une décroissance mondiale justifiée par l’impact extrêmement négatif du commerce international sur l’écologie, tandis que Trump se focalise sur ses conséquences économiques. Son programme se caractérise donc par un protectionnisme marqué accompagné d’une diminution des réglementations environnementales dont l’objectif est de propulser les Etats-Unis vers un nouvel “âge d’or”. Cependant, la conséquence nécessaire de cette démondialisation serait une guerre commerciale aux effets néfastes sur le pouvoir d’achat de tous les consommateurs.

Les pays d’Europe doivent ainsi, selon l’auteure, se préparer à cette évolution des relations internationales qui risquent d’impacter très négativement leurs économies. Ghislaine Ottenheimer préconise ainsi pour l’Europe de regagner sa souveraineté industrielle et économique, à travers notamment une intensification des échanges intra-union-européenne.

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