Le pater, la prière parfaite

LE PATER, LA PRIÈRE PARFAITE. (Lire attentivement CEC 2777-2865).

2.1. L’articulation ou structure correcte.

Dans la prière du Seigneur nous trouvons, de façon exemplaire, la relation juste entre Dieu et l’homme, le ciel et la terre, le religieux et le politique, respectant l’unité de l’incarnation.

La première partie concerne Dieu : le Père, la sanctification de son Nom, son Royaume, sa Volonté Sainte.

La seconde partie concerne l’homme : le pain nécessaire, le pardon indispensable, la tentation toujours présente et le mal sans cesse menaçante. Ensemble elles constituent une seule et unique prière, la prière de Jésus.

En effet, Dieu ne s’intéresse pas seulement à ce qui lui est propre : le Nom, le Royaume, la Volonté divine ; il se préoccupe également de ce qui est de l’homme : le pain, le pardon, la tentation, le mal. De son côté, l’homme ne s’en tient pas à ce qui lui importe : le pain, le pardon, la tentation, le mal ; il s’ouvre aussi à ce qui se rapporte au Père : la sanctification de son Nom, la venue de son Règne, la réalisation de sa Volonté.

2.2. Contenu.

2.2.1. Notre Père qui es aux cieux. (CEC N° 2777-2802)

Dans cette partie, nous trouvons tout d’abord un exorde qui nous met sous le regard de Dieu et stimule notre confiance. Le premier pas à faire quand on prie, c’est d’approcher de Dieu ; or le mot de Père nous met directement en présence de Celui qui est le Père par excellence, le Père du Verbe par génération, notre Père par adoption : c’est donc le Dieu de la Trinité qui nous apparait, nous enveloppant de ce même amour dont il enveloppe son Fils ; et, comme ce Père est dans les cieux, c’est-à-dire tout puissant et la source de toutes les grâces, nous nous sentons portés à l’invoquer avec une confiance filiale absolue, puisque nous sommes de la famille de Dieu, tous frères, puisque tous enfants de Dieu.

2.2.2. Les sept demandes.

Le Pater contient en somme sept demandes explicites. « Après nous avoir mis en présence de Dieu notre Père pour l’adorer, L’aimer et L’adorer, l’Esprit filial fait monter de nos cœurs sept demandes, sept bénédictions. Les trois premières, plus théologales, nous attirent vers la Gloire du Père, les quatre dernières, comme des chemins vers Lui, offrent nos misères à sa Grace. » (CEC, n° 2803). Ici c’est en fait l’objet de la prière qui commence : nous demandons à Dieu tout ce que nous pouvons désirer, mais, noter bien, dans l’ordre où nous devons le désirer.

2.2.2.1. Les trois premières.

i. Que Ton Nom soit sanctifié.

C’est la fin principale de l’homme : la gloire de Dieu. (C’est cette fin que St Ignace de Loyola place dans les Exercices Spirituels au numéro 23 comme principe et fondement). Et justement “Sanctifier” dans la bible est synonyme de louer, bénir et glorifier ; c’est rendre saint. Donc, Lui demander que son Nom soit sanctifié nous implique dans « le Dessein bienveillant qu’Il avait formé par avance » pour que « nous soyons saints et immaculés en sa présence, dans l’amour » (cf. Ep 1, 9.4) (CEC, n° 2807).

ii. Que ton Règne vienne.

Après la fin principale vient ensuite la fin secondaire, « Que ton Règne vienne », c’est-à-dire l’accroissement du règne de Dieu en nous qui prépare notre entrée dans le royaume du ciel. Dans la prière du Seigneur, il s’agit principalement de la venue finale du Règne de Dieu par le retour du Christ (Cf. Tt 2, 13).

Mais « Le Royaume doit être compris de façon dynamique. Déjà commencé, il se rend présent dans la personne même de Jésus, dans ses paroles, dans ses actions libératrices et, en même temps, il reste ouvert à un lendemain qui lui donnera sa plénitude. ».

iii. Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

Le moyen essentiel pour obtenir cette double fin est la conformité à la volonté divine. C’est bien sûr « par la prière que nous pouvons ‘discerner quelle est la volonté de Dieu ’ (Rm 12, 2) et pour obtenir ‘ la constance pour l’accomplir’. Jésus nous apprend que l’on entre dans le Royaume des cieux, non par des paroles, mais ‘en faisant la volonté de

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