Histoire de la pensée écononomique
Fiche : Histoire de la pensée écononomique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Zaturmi • 3 Octobre 2023 • Fiche • 3 018 Mots (13 Pages) • 117 Vues
HPE
I) Le mercantilisme
Introduction :
- XVIe-XVIIIe siècle, la conquête du Nouveau Monde (commerce triangulaire) et l'accumulation de métaux précieux.
- Mythe Eldorado -> Nouveau Monde regorgeait de richesses (auj pétrole, techno)
1) Caractéristiques principales du mercantilisme :
Enrichissement de la nation : Les mercantilistes ont encouragé le commerce international, soutenu les grands marchands, et adopté des politiques protectionnistes, notamment des droits de douane élevés. Ils considéraient le commerce international comme un jeu à somme nulle, croyant que les pertes d'un pays étaient les gains d'un autre.
Exemple : L'Angleterre a adopté des lois protectionnistes, comme le Navigation Act de 1651, pour favoriser le commerce britannique et obtenir une balance commerciale excédentaire.
Interventionnisme de l’État : Les mercantilistes ont préconisé une forte intervention de l'État dans l'économie pour stimuler la production manufacturière et les exportations. En France, l'exemple de Jean-Baptiste Colbert a illustré cet interventionnisme, avec la création de manufactures royales et l'imposition de tarifs douaniers élevés.
Exemple : Les manufactures royales sous Colbert ont bénéficié de privilèges royaux, établissant un quasi-monopole dans leurs secteurs respectifs en France.
Théorie monétaire : Les mercantilistes ont confondu la quantité de monnaie en circulation avec la richesse réelle, anticipant ainsi le concept de "quantitativisme." Par exemple, Jean Bodin a établi une relation entre la quantité de monnaie en circulation et l'inflation.
Exemple : La politique monétaire des mercantilistes a été influencée par la croyance que l'augmentation de la quantité de monnaie entraînait une hausse des prix.
2) Différences nationales marquées :
Bullionisme Espagnol : L'Espagne a favorisé le fétichisme de l'or mais a tendu vers l'isolationnisme, n'exploitant pas pleinement les avantages du mercantilisme, tels que les progrès technologiques et la productivité accrue.
Commercialisme Britannique : L'Angleterre a axé son approche sur l'échange excédentaire et le commerce international, encourageant ainsi sa croissance économique. Des lois telles que le Navigation Act de 1651 ont été mises en place pour favoriser le commerce britannique.
Colbertisme Français : En France, sous Jean-Baptiste Colbert, l'État a joué un rôle crucial en favorisant la production nationale par le biais de manufactures royales, obtenant ainsi un quasi-monopole, et en imposant des tarifs douaniers élevés pour protéger les industries nationales. Cette politique, souvent appelée "colbertisme," visait à stimuler l'industrialisation et à renforcer la compétitivité nationale.
II) Les Physiocrates
Introduction :
Les physiocrates, un courant de pensée économique du XVIIIe siècle, ont joué un rôle fondamental dans le développement des idées libérales en économie. Ils ont remis en question le rôle de l'État dans l'économie en mettant l'accent sur la primauté de l'agriculture et en prônant le laisser-faire. Leurs idées ont eu une postérité considérable et ont contribué à façonner les fondements du libéralisme économique.
1) Les fondements de la physiocratie :
Rôle de l'État : Les physiocrates estimaient que l'État ne devait pas jouer un rôle prédominant dans l'économie, car les véritables richesses provenaient de la terre et de la nature. Ils ont popularisé la devise "Laisser faire les hommes, laisser passer les marchandises," exprimée par Vincent de Gournay. Selon eux, "toute richesse vient de la Terre."
Classe productive : Selon les physiocrates, la seule classe productive dans une économie était celle des agriculteurs. Toutes les autres classes étaient considérées comme des profiteurs des richesses produites par les agriculteurs. Par conséquent, ils préconisaient que l'État laisse les agriculteurs en paix, garantisse leur droit de propriété et réduise leurs impôts.
2) Les penseurs majeurs
- Pierre de Boisguilbert (1646-1714), qui critiquait le colbertisme et prônait une réforme fiscale visant à soulager les agriculteurs de lourds impôts.
- Richard Cantillon (1680-1734), qui a distingué deux types de personnes, les "gens à gages certains" et les "gens à gages incertains," contribuant ainsi à façonner la notion d'entrepreneur.
- François Quesnay (1694-1774), auteur du "Tableau économique" qui a introduit l'idée d'un circuit économique avec une place centrale pour l'agriculture.
- Anne Robert Jacques Turgot (1727-1781), également connu sous le nom de Turgot, qui a mis en œuvre certaines des idées physiocrates en tant que contrôleur général des Finances de Louis XVI, notamment la réforme fiscale et la loi des rendements factoriels décroissants.
Postérité considérable : Les idées des physiocrates ont contribué à façonner la pensée économique libérale moderne. Ils ont défendu des droits naturels tels que la liberté individuelle et la propriété privée, qui devaient être inscrits dans la loi pour devenir des droits positifs. Ils ont également préconisé une réforme fiscale visant à réduire les impôts sur l'agriculture pour stimuler la production de richesses.
Conclusion : Les physiocrates ont été les premiers libéraux économiques et ont jeté les bases du libéralisme économique moderne. Leur emphase sur l'agriculture en tant que classe productive et leur plaidoyer en faveur du laisser-faire ont eu une influence considérable sur l'économie politique. Leurs idées ont contribué à façonner le débat sur le rôle de l'État dans l'économie et ont ouvert la voie à de futures réformes économiques et fiscales.
III) Les Classiques
1) Adam Smith (1723-1790) :
Main invisible : Smith a introduit le concept de la "main invisible" dans son ouvrage "Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations" en 1776. Cette notion suggère que lorsque les individus poursuivent leurs propres intérêts économiques personnels en cherchant à maximiser leurs profits, ils contribuent involontairement au bien-être de la société dans son ensemble. En d'autres termes, les marchés se régulent d'eux-mêmes sans besoin d'intervention étatique directe. Les individus, en cherchant à gagner de l'argent, créent de la valeur économique et favorisent la prospérité générale.
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