Thérèse Raquin
Compte Rendu : Thérèse Raquin. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eheheh25 • 1 Avril 2013 • 4 921 Mots (20 Pages) • 1 520 Vues
Le Naturalisme et fantastique
Thérèse Raquin de Zola
I- Analyse médicale
1-L’intérêt
Dans la préface qu’il a écrite de Thérèse Raquin, Zola
manifeste sa volonté « d’étudier des tempéraments et non des
caractères ». Zola se demande ce qui se passe quand une nature
nerveuse, contrainte de partager l’existence d’un être mou, se
trouve soudain au contact d’un tempérament sanguin. L’histoire
de Thérèse épousant le faible Camille, puis qui rencontre le
vigoureux Laurent, doit être lue comme une sorte d’expérience
médicale.
2-la mise en valeur
Zola compare la vie sociale à la vie organique, il a « choisi
des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur
sang […] fatalités de leur chair » et a développé à travers 4
personnages, 4 tempéraments différents, Laurent et Thérèse
représentant les tempéraments sanguin et nerveux, Camille le
maladif et Madame Raquin la molle.
Zola, réduit dans ce livre tous les sentiments, les émotions
et les réactions morales à des phénomènes purement physiques :
« L’âme est parfaitement absente » .Ainsi [les remords de
Thérèse] « étaient purement physiques. Son corps, ses nerfs
irrités et sa chaire tremblante avaient seuls peur du noyé. Sa
conscience n’entrait en rien dans ses terreurs » (p.158).
Laurent et Thérèse sont rarement désignés par leurs
noms lorsqu’il s’agit de ce qu’ils ressentent. Aussi, La peur
de Laurent est-elle évoquée par « ses membres roidis et
brisés » comme si c’était seulement son corps qui ressentait
et non lui. Les personnages sont donc définis par leurs
organes et leurs sens « [détraqués »] p158.
Zola se met dans la peau d’un médecin pour pouvoir mieux
analyser les cas qu’il veut étudier ; il parle même de
« confrères » pour manifester l’analogie de sa démarche avec
celle des cliniciens.
Les expressions comme « le corps souffrait horriblement » ou
« on voyait que les nerfs se nouaient en lui »( page 158)
peuvent être comparées au discours d’un clinicien, qui ne
décrit pas un homme, mais un cas organique anormal. Il emploie
donc du vocabulaire emprunté à la médecine, évoquant « la
fièvre » (p.159)les « membres roidis et brisés », « mes
nerfs se tendaient » (p.63) pour analyser la crise qui
empoisonne le couple. Ce diagnostic médical se fonde sur une étude des
symptômes : la peur se traduit par des « sueurs glacées » (p.158) et « des frissons », « des
secousses profondes dues à [la] nervosité [de Thérèse], manifestées par « des désordres
nerveux » (p 159 ) ; qui provoquent « des fièvres »(p160).
Il observe et analyse les comportements physiques, moraux et
physiologiques définis comme fonctionnement normal de
l’organisme humain. Par exemple, lors des visites à la morgue
où il décrit dans les moindres détails les horreurs des
cadavres comme s’il était un médecin habitué au sang, il
évoque avec indifférence « [les] chairs vierges [des
cadavres] dans la rigidité de la mort ; d’autres semblaient
des tas de viandes sanglantes et pourries ».
Il ne s’agit en aucun cas d’une étude psychologique
traditionnelle.
III- Tempéraments
1- Présentation
Thérèse Raquin :
Thérèse représente le tempérament nerveux.
Le narrateur explique ce tempérament par :
- les origines de Thérèse (théorie de l’hérédité) : Zola affirme que certains
caractères sont transmis de générations en génération. Il étudiera cette théorie dans un ensemble de romans « les Rougons-Macquart » où il décrit la vie d’une famille : Thérèse a pour origine une mère « indigène », ce qui se traduit par un tempérament solaire et nerveux.
- le milieu dans lequel elle a vécu : durant toute son enfance, Thérèse va vivre dans l’enfermement : ses désirs bestiaux accrus par son tempérament nerveux vont être amplifiés par l’emprisonnement de madame Raquin (« couchée
dans le même lit que Camille, sous les tièdes tendresses de sa tante », « d’une santé de fer, soignée comme une enfant malade. Contrairement à ce que voudrait sa nature nerveuse
(« muscles courts et puissants, « énergie », « gestes brusques », « face ardente », comparaison avec des animaux qui souligne son tempérament « fauve » à la« souplesse féline », « comme une bête »( chapitre 2), Thérèse va, pour le plaisir de sa tante, Madame Raquin, s’enfermer dans une « apparente tranquillité» et se replier sur elle-même : elle restera durant tout le début du roman aux cotés de Camille puis assise derrière le comptoir
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