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Thérèse Raquin

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Par   •  1 Avril 2013  •  4 921 Mots (20 Pages)  •  1 532 Vues

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Le Naturalisme et fantastique

Thérèse Raquin de Zola

I- Analyse médicale

1-L’intérêt

Dans la préface qu’il a écrite de Thérèse Raquin, Zola

manifeste sa volonté « d’étudier des tempéraments et non des

caractères ». Zola se demande ce qui se passe quand une nature

nerveuse, contrainte de partager l’existence d’un être mou, se

trouve soudain au contact d’un tempérament sanguin. L’histoire

de Thérèse épousant le faible Camille, puis qui rencontre le

vigoureux Laurent, doit être lue comme une sorte d’expérience

médicale.

2-la mise en valeur

Zola compare la vie sociale à la vie organique, il a « choisi

des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur

sang […] fatalités de leur chair » et a développé à travers 4

personnages, 4 tempéraments différents, Laurent et Thérèse

représentant les tempéraments sanguin et nerveux, Camille le

maladif et Madame Raquin la molle.

Zola, réduit dans ce livre tous les sentiments, les émotions

et les réactions morales à des phénomènes purement physiques :

« L’âme est parfaitement absente » .Ainsi [les remords de

Thérèse] « étaient purement physiques. Son corps, ses nerfs

irrités et sa chaire tremblante avaient seuls peur du noyé. Sa

conscience n’entrait en rien dans ses terreurs » (p.158).

Laurent et Thérèse sont rarement désignés par leurs

noms lorsqu’il s’agit de ce qu’ils ressentent. Aussi, La peur

de Laurent est-elle évoquée par « ses membres roidis et

brisés » comme si c’était seulement son corps qui ressentait

et non lui. Les personnages sont donc définis par leurs

organes et leurs sens « [détraqués »] p158.

Zola se met dans la peau d’un médecin pour pouvoir mieux

analyser les cas qu’il veut étudier ; il parle même de

« confrères » pour manifester l’analogie de sa démarche avec

celle des cliniciens.

Les expressions comme « le corps souffrait horriblement » ou

« on voyait que les nerfs se nouaient en lui »( page 158)

peuvent être comparées au discours d’un clinicien, qui ne

décrit pas un homme, mais un cas organique anormal. Il emploie

donc du vocabulaire emprunté à la médecine, évoquant « la

fièvre » (p.159)les « membres roidis et brisés », « mes

nerfs se tendaient » (p.63) pour analyser la crise qui

empoisonne le couple. Ce diagnostic médical se fonde sur une étude des

symptômes : la peur se traduit par des « sueurs glacées » (p.158) et « des frissons », « des

secousses profondes dues à [la] nervosité [de Thérèse], manifestées par « des désordres

nerveux » (p 159 ) ; qui provoquent « des fièvres »(p160).

Il observe et analyse les comportements physiques, moraux et

physiologiques définis comme fonctionnement normal de

l’organisme humain. Par exemple, lors des visites à la morgue

où il décrit dans les moindres détails les horreurs des

cadavres comme s’il était un médecin habitué au sang, il

évoque avec indifférence « [les] chairs vierges [des

cadavres] dans la rigidité de la mort ; d’autres semblaient

des tas de viandes sanglantes et pourries ».

Il ne s’agit en aucun cas d’une étude psychologique

traditionnelle.

III- Tempéraments

1- Présentation

Thérèse Raquin :

Thérèse représente le tempérament nerveux.

Le narrateur explique ce tempérament par :

- les origines de Thérèse (théorie de l’hérédité) : Zola affirme que certains

caractères sont transmis de générations en génération. Il étudiera cette théorie dans un ensemble de romans « les Rougons-Macquart » où il décrit la vie d’une famille : Thérèse a pour origine une mère « indigène », ce qui se traduit par un tempérament solaire et nerveux.

- le milieu dans lequel elle a vécu : durant toute son enfance, Thérèse va vivre dans l’enfermement : ses désirs bestiaux accrus par son tempérament nerveux vont être amplifiés par l’emprisonnement de madame Raquin (« couchée

dans le même lit que Camille, sous les tièdes tendresses de sa tante », « d’une santé de fer, soignée comme une enfant malade. Contrairement à ce que voudrait sa nature nerveuse

(« muscles courts et puissants, « énergie », « gestes brusques », « face ardente », comparaison avec des animaux qui souligne son tempérament « fauve » à la« souplesse féline », « comme une bête »( chapitre 2), Thérèse va, pour le plaisir de sa tante, Madame Raquin, s’enfermer dans une « apparente tranquillité» et se replier sur elle-même : elle restera durant tout le début du roman aux cotés de Camille puis assise derrière le comptoir

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