Rapport culture familiale

1. Prise de contact

Françoise a annoncé à ses collègues du centre multidisciplinaire où elle travaille qu’elle cherchait une famille pour un travail universitaire. Ses collègues en ont alors parlé autour d’elles et ont trouvé une famille qui ne venait pas au centre afin d’éviter d’avoir déjà aperçu les membres de cette famille. La famille provenait de l’entourage d’une collègue de Françoise.

Françoise a donné les coordonnées de la maman, se dénommant Annick, à Jade et Maurine, qui constituent le groupe IN. Maurine a pris un premier contact téléphonique avec cette maman et a expliqué le travail en bref. Elle lui a donné quelques explications et lui a demandé leur composition familiale afin de savoir si la condition de la famille nucléaire était bien respectée. Cette famille est composée de la maman Annick, son mari Ricardo et leurs trois enfants, Claire, Sarah et Juan. La maman a ensuite proposé de se voir les samedis car c’est un jour où les enfants étaient le plus souvent disponibles. Elle a également donné le numéro de téléphone de sa fille Sarah au cas où elle ne répondrait pas, étant donné son agenda fort occupé. A ce moment, la maman délègue une certaine responsabilité à sa fille.

Maurine et Jade ont donc fixé un premier rendez-vous un samedi, soit deux semaines après l’appel téléphonique. Pour s’assurer que l’entretien était bien maintenu, Maurine a envoyé un message de rappel à Sarah deux jours avant. Celle-ci a donné une réponse positive et a alors demandé si sa sœur Claire, âgée de 24 ans, devait être présente ou non car elle avait quitté le nid familial récemment. Maurine lui a répondu de ne pas changer les habitudes familiales et que ce n’était pas une obligation de la faire venir. Au final, le groupe IN n’a donc jamais vu cette dernière.

Il y a eu trois entretiens au total. Les deux premiers se sont passés un samedi en fin de matinée et le dernier en semaine, un jeudi en début de soirée. Le groupe IN a été très bien accueilli par les membres de la famille. Ils ont semblé être très ouverts à la discussion et à ce travail, malgré un premier abord assez froid de la part du papa qui n’avait pas directement salué le groupe IN lors de leur arrivée. Il est d’ailleurs revenu sur ce sujet lors du dernier entretien. Il a dit que c’était dans son éducation et qu’il n’était pas quelqu’un qui faisait la bise directement aux personnes étrangères. Selon ses dires, c’est grâce à sa femme Annick qu’il a relativement réussi à changer cette habitude.

Le groupe IN a dû, à plusieurs reprises, s’adapter. En effet, malgré l’investissement de Sarah pour notre travail, Maurine et Jade n’ont vu celle-ci qu’une seule fois lors du premier entretien. Bien qu’elle ait prévenu de son absence lors du second entretien, c’est avec étonnement qu’elle ne fut pas présente lors du troisième entretien, retenue par ses cours. Sarah s’est donc impliquée dans le travail mais

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plutôt à distance et non en présentiel. Elle a tout de même souhaité participer « de loin » au travail en nous renvoyant ses « exercices » complétés (blason et objet).

2. Présentation des membres de la famille et du système conjugal 2.1. Génogramme

D. 2018

1965 55

1966 54

1973

47

Christian

1964 56 Ricardo

1969 51 Annick

1995

25 22 19

Claire Sarah Juan

1998

2001

Boris

2.2. Présentation des membres

Annick est née le 15 novembre 1969 et a actuellement 50 ans. Lorsque nous lui avons demandé de nous relater sa vie, elle s’est présentée en parlant tout d’abord de ses parents et de sa propre enfance. Elle nous raconta alors que sa maman est italienne et qu’elle vit aujourd’hui dans la maison voisine, suite au décès de son mari. Celui-ci est décédé l’année dernière. Annick nous confie que son fils Juan en a été très touché. Annick n’a pas eu une enfance très facile. Elle a été élevée par sa grand-mère paternelle qui n’avait pas une bonne relation avec la maman d’Annick dû à ses origines italiennes. Cela n’a cependant pas entravé la relation d’Annick avec cette grand-mère. Cette dernière s’est occupée de son éducation car sa maman n’était pas tellement disponible à cause de son travail et son papa avait une addiction aux jeux d’argent. Annick nous raconte alors que son papa a eu une période où il pouvait être violent verbalement et où il dépensait beaucoup d’argent. De plus, à cette même période, le petit

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frère d’Annick, Christian (qui a quatre ans de moins) est tombé dans des problèmes de délinquance et de drogue. L’accumulation des difficultés du père et du fils ont provoqué le départ momentané de la maman d’Annick. Celle-ci est partie de la maison familiale pendant quelques mois. C’est alors que sa maman a souffert d’une dépression durant cette période qui fut très dure et qui s’est prolongée encore un peu après. Annick nous dira, de ses propres mots, qu’elle a vécu dans un « contexte d’insécurité ». Elle nous a confié que sa maman prenait des cachets pour traiter sa dépression et qu’elle avait constamment la crainte de la laisser seule à la maison. Par exemple, elle nous explique que lorsqu’elle allait en cours, elle prenait les cachets de sa mère par précaution de peur qu’elle ne fasse une bêtise. Pour financer ses études, elle a dû demander de l’argent à sa grand-mère et a alors enchaîné plusieurs jobs d’étudiants pour récolter de l’argent. Cela l’a amené à être très vite autonome. Ce contexte insécure dans lequel elle dit avoir vécu a duré de l’âge de ses 16 ans jusqu’au début de ses études supérieures.

Par la suite, elle nous raconta sa rencontre avec son mari. Ils se sont rencontrés en boîte de nuit alors qu’Annick était accompagnée de sa maman. Lors de cette première rencontre, Annick avait 22 ans et Ricardo en avait 28. Ils ont très vite emménagé ensemble et se sont très vite mariés. Ricardo est venu vivre dans la maison familiale des parents d’Annick. Ils

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