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Par   •  5 Janvier 2013  •  637 Mots (3 Pages)  •  794 Vues

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Ce qui frappe d’abord, c’est le grand nombre de crimes passibles de cette peine : les relevés faits dans la législation pénale de 1789 donnent une liste de 115 crimes capitaux (Pastoret), ce qui n’est certes pas une originalité puisqu’il y en a plus de 200 en Angleterre à la même époque. Outre les crimes contre les personnes (homicides) et les biens (vols avec force et effraction, vols domestiques), cette pénalité sanctionne nombre d’atteintes à l’ordre monarchique (lèse-majesté, rébellions), à la morale (péchés contre nature : homosexualité, bestialité) et aux intérêts religieux (blasphème, sacrilège, sorcellerie).

Le second trait de cette pénalité est sa cruauté sur le corps des coupables qui reflète une conception rétributive, le condamné devant payer le mal qu’il a fait, dans des modalités en résonance avec la nature du crime commis. C’est l’application de la loi du talion, expression d’un conception magique de l’univers qui veut guérir le mal par le mal. Cette violence sur le corps du criminel exprime également la volonté de réparer l’atteinte portée à la souveraineté de l’État par le crime commis. En même temps, il y a une volonté pédagogique d’exemplarité : il s’agit d’effrayer, de terroriser et ainsi d’empêcher toute tentative d’imitation du crime sanctionné.

Ainsi la peine du feu, annonciatrice des flammes de l’enfer, sanctionne les crimes religieux les plus graves. Après avoir été infligé aux sorcières jusqu’au milieu du XVIIe siècle, la peine du bûcher a été prononcée contre les incendiaires, les sacrilèges. Elle est exceptionnelle au XVIIIe siècle, ce qui rendit d’autant plus scandaleuse l’exécution du chevalier de La Barre en 1766. Ce noble d’Abbeville, a été condamné à avoir le poing et la langue coupés, puis à être décapité et brûlé, pour avoir chanté des chansons libertines et refusé d’enlever son chapeau lors d’une procession. On sait que c’est une des causes célèbres que Voltaire utilise contre la justice d’ancien régime : on brûla d’ailleurs sur le bûcher, sur ordre du Parlement de Paris, son Dictionnaire philosophique portatif que le chevalier de La Barre possédait.

Si la peine de mort se traduit le plus souvent par la pendaison - pour le commun des mortels - ou par la décapitation - privilège de la noblesse -, elle est suivie pour les premiers de l’exposition des cadavres au gibet. Celui de Paris était un des plus imposants : constitué de 12 piliers, il exposait, jusqu’à sa destruction en 1760, plusieurs dizaines de cadavres en permanence, à Montfaucon, à un kilomètre hors les murs, « en terreur des méchants » pour reprendre l’expression des arrêts ordonnant cette exposition. Dans le même sens, on peut évoquer les raffinements de l’exécution elle-même pour certains crimes particuliers. Pour le viol d’une femme mariée, par exemple, le condamné était traîné sur une claie posée à même le sol et tirée par un cheval, de la maison de justice à la potence. La peine de la roue, introduite par François Ier en 1534 pour les voleurs de grand chemin est infligée aux homicides les plus graves, notamment au parricide. Le condamné est attaché une croix de Saint-André posée sur l’échafaud, et le bourreau lui brise les membres (bras, jambes, cuisses, reins, thorax) à coups de barre de fer. Le patient,

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